José Maria Sarasola Celaya R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Manuel Osa, Délégué Provincial du secteur d’Espagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

José Maria Sarasola Celaya

le mercredi 1 mai 2024 à Madrid (Espagne)
à l’âge de 85 ans dont 60 ans de vie missionnaire
au Burkina Faso et en Espagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Téléchargez ici le faire-part de décès du Père José Maria Sarasola Celaya

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Notre Dame d’Afrique, Mère de l’Espérance

La basilique Notre-Dame-d'Afrique, Algeria

Dans la litanie de la Sainte Vierge Marie, on invoque Marie mère de l’espérance. En effet, dans le quotidien de nos vies, pleines de hauts et de bas, de joies et de peines, de bonheur et de malheur, de bienveillances et de violences, de rires et de souffrances, s’il nous manque l’espérance, la vie peut facilement perdre son goût et son sens. Nous sommes alors perdus, désespérés. Pour ne pas perdre l’espoir, nous avons besoin de rester encrer en celui qui est la source de la vie, la source de l’espérance.

« Nous avons été sauvés, mais c’est en espérance » écrit saint Paul aux Romains (8,24) ; il nous le dit à nous aussi. « La rédemption nous est offerte en ce sens que nous a été donnée l’espérance, une espérance fiable, en vertu de laquelle nous pouvons affronter notre présent » (cf. Spe Salvi, 2007), notre présent, même un présent pénible, tel que des situations angoissantes de perte de vie, de souffrances dans les guerres, de conflits, de tensions comme nous les vivons ou voyons à Gaza, à l’est du Congo (RDC), en Ukraine, en Somalie, en Birmanie (Myanmar), au Soudan, dans la région du Sahel, au Yémen, dans les environs de la mer Rouge, pour ne mentionner que quelques cas actuels.

Au milieu de toutes ces situations désagréables (surtout quand on n’y peut rien par nos propres efforts personnels), seule l’espérance peut nous faire vivre. Comme toutes les mères qui, souvent, ont l’habitude de promouvoir la qualité d’espérance pour leurs enfants, ainsi Marie, Notre-Dame d’Afrique, et notre mère à nous tous, ne cesse d’intercéder pour nous durant ces temps qui nous semblent incertains.

Aujourd’hui, notre monde est tourmenté par un manque de leadership réel qui, au lieu de tout faire pour arrêter les guerres, la violence, les tensions et les conflits de tous genres, les attise plutôt, malgré les avancées technologiques qui devraient nous aider à mieux progresser et non à reculer en humanité. L’expérience de la foi nous montre que Marie « brille comme une lumière qui attire à Dieu toutes les nations » (cf. les lectures de la solennité de Notre-Dame d’Afrique, le 30 avril) ; ces nations qui marchent dans la lumière du Seigneur sous la protection de Maman-Marie, se laissent illuminer par Lui.

Expérience de  Madame-Afrique à Alger

Située sur les hauteurs de la commune de Bologhine à l’ouest d’Alger, sur un promontoire dominant la mer Méditerranée de 124 m. d’altitude, la basilique Notre-Dame d’Afrique est captivante ! Construite en 14 ans, cet édifice d’une architecture imposante  est surnommée « Madame Afrique » ou « Lalla Myriem » par les habitants du voisinage. Souvent, quand on demande la direction pour y arriver, tout est plus facile et plus compréhensible pour les habitants quand on dit « Madame Afrique ». Le gros œuvre de la construction de cette basilique historique a été réalisé sous l’épiscopat de Mgr Pavy, entre 1858 et 1866. Le cardinal Lavigerie a achevé les travaux en 1872, et confié sa reponsabilité aux Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs).

Dans le passé, durant les années 1930, les pèlerins de presque toute l’Algérie et des environs, gravissaient la côte pieds nus, récitant le chapelet à haute voix, venant à Notre-Dame pour chercher la consolation, la protection, la guérison, faisant un vœu ou venant l’accomplir. Des pêcheurs y faisaient bénir leurs filets ; on s’y rendait pour apporter un don après une bonne récolte, pour y renouveler les promesses de baptême, pour faire bénir les jeunes enfants. Souvent, on offrait des bougies ou des bouquets de fleurs pour les jeunes épouses catholiques ou parfois juives, ou même musulmanes, adressant des invocations à Lalla Myriem, comptant sur son intercession en toute circonstance (cf. Homélie du père Patient Bahati, le 30 avril 2020, à Rome).

Aujourd’hui, comme autrefois dans le quotidien de la vie en Algérie, nombreux sont les quelques centaines de personnes qui fréquentent la basilique Notre-Dame d’Afrique chaque jour. Parmi eux, on voit des femmes stériles, des femmes enceintes, des écoliers venant pour réussir les examens du BAC ou autres concours, des personnes souffrantes dans leur corps ou dans leur âme, ou simplement  pour des  visites de courtoisie/de curiosité ;  ces gens viennent allumer une bougie et prier tranquillement en invoquant Marie dans un recueillement silencieux. Même si la majorité des personnes viennent d’Algérie, un bon nombre viennent d’ailleurs et se confient à l’intercession de la Vierge Marie, Notre-Dame d’Afrique, source de joie et mère d’espérance pour tous.

Les nombreux témoignages de prières exaucées et de grâces obtenues sont exprimés par les ex votos qui couvrent les murs de cette basilique vivante et priante, symbole du dialogue interreligieux qui a désormais institué une journée mariale annuelle. Sur ces murs, les nombreuses plaques de pierre qui y sont gravées en toutes langues et datant de toutes les époques, témoignent que Dieu n’oublie pas les supplications des âmes sincères et justes : il accorde toujours ses grâces innombrables.

Au-delà des grâces obtenues, en venant physiquement à Notre-Dame, des grâces innombrables sont aussi obtenues par tous ceux qui invoquent son intercession bien au-delà de la terre algérienne où est située la basilique. Marie intercède donc non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour le monde entier. Elle veut le bien-être de tous ses enfants sans exception. Ceci est confirmé par ses différentes apparitions dans pas mal d’endroits au monde  : à Lourdes en France, à Guadaloupe au Mexique, à Kibeho au Rwanda, à Fatima au Portugal, à Zeitoun en Egypte, à Akita au Japon etc.)

Comme François Varillion nous le rappelle dans son livre ‘Humilité de Dieu’, « Dieu est pure gratuité » : Il nous communique sa grâce gratuitement sans calcul, souvent par l’intercession de la Vierge Marie, elle qui ne fait ni de différences ni de calculs entre ses enfants.

Marie, étoile de l’espérance, intercède pour nous

Marie, mère de Dieu, mère de l’Eglise et mère de l’humanité, ne cesse pas d’intercéder pour nous tous pour une espérance étoilée. Nous trouvons la meilleure illustration de Maman Marie comme étoile d’espérance dans la Lettre encyclique du pape Benoit XVI Spe Salvi (L’espérance nous sauve). Vers la fin de de cette belle exhortation, Marie est évoquée dans les termes suivants :

«  Par une hymne du VIIe-IXe siècle, donc depuis plus de mille ans, l’Église salue Marie, Mère de Dieu, comme « étoile de la mer »: Ave Maris Stella.  La vie humaine est un chemin.  La vie est comme un voyage sur la mer de l’histoire, souvent obscur et dans l’orage comme nous le voyons ces-jours-ci ; un voyage dans lequel nous scrutons les astres qui nous indiquent la route, à l’exemple des rois mages. Les vraies étoiles de nos vies sont les personnes qui ont su suivre les étoiles de la droiture, l’amour et la vérité, la justice et la paix, la réconciliation, pour ne mentionner que ces valeurs chrétiennes et humaines. Les vraies étoiles sont des lueurs  d’espérance. Certes, Jésus Christ est la VRAIE lumière qui illumine le monde même si le monde préfère des fois les ténèbres à la lumière du Christ. Jésus est non seulement la vraie lumière, mais aussi le soleil qui se lève sur toutes les ténèbres de l’histoire. Cependant, pour arriver jusqu’à Lui, nous avons besoin aussi de petites lumières des uns et des autres. Et quelle personne pourrait, plus que Marie, être pour nous tous l’étoile de l’espérance – elle qui par son « oui » ouvrit à Dieu lui-même la porte de notre monde ; elle qui devint la vivante Arche de l’Alliance, dans laquelle Dieu se fit chair, devint l’un de nous, planta sa tente au milieu de nous (cf. Jn 1, 14) ? »  (Spe Salvi, 2007, n° 49).

En conclusion, notre humanité en pèlerinage sur cette terre, notre maison commune, devrait s’inspirer de la sagesse des paroles de la quatrième prière eucharistique pour des circonstances particulières intitulée ’Jésus est passé en faisant le bien’. Cette prière profonde invoque Dieu à faire en sorte que l’Eglise soit « un vivant témoignage de vérité et de liberté, de justice et de paix, afin que l’humanité toute entière se lève pour une espérance nouvelle ». Puissions-nous nous laisser interpeler et inspirer par la profondeur de cette prière par l’intercession de la Vierge Marie, Notre-Dame d’Afrique, mère de l’espérance.

Par: Vincent Kyererezi, M.Afr.

Contribution pour une éducation environnementale et écologique

Des charbons écologiques et des chapeaux issus de la récupération des déchets

Après un séjour de sept mois, ici dans la province du Haut-Katanga, en ville de Lubumbashi, et plus précisément dans la commune de Katuba où se situe notre paroisse Sainte-Bernadette, j’ai eu à faire des constats lors de mes promenades, de mes tournées dans les communautés chrétiennes de base ou de visites aux malades et aux familles. Ces constats ne sont pas loin de ce qu’on l’on observe souvent dans les grandes villes : inondations pendant la saison des pluies, caniveaux ruisselant d’eaux usées, sales et nauséabondes ; ceux-ci sont à certains endroits bouchés par des bouteilles en plastique ; des fois même, ces eaux chargées de microbes sont utilisées pour nettoyer les véhicules. Les sachets et les ordures ménagères jonchent beaucoup de rues ; certains entassent les ordures devant leur maison comme une protection pour empêcher l’eau d’entrer dans leur maison ; d’autres attendent que ces tas d’ordures arrivent à une certaine hauteur pour mettre de la terre au-dessus afin que l’eau ne puisse pas pénétrer dans le sol. L’eau de la rivière Katuba a pris une couleur verdâtre ; de part et d’autre de ses rives, on voit des tuyaux de canalisation des douches et même sans exagérer, des toilettes. L’eau de cette rivière est encore utilisée pour arroser les légumes des jardins potagers aménagés aux environs. Tel est notre constat que nous qualifions de ‘‘voir’’.

Pour arriver à mieux préciser et à analyser nos constats, la paroisse a bénéficié des services d’une ONG locale dénommée AMA (Action Metanïa Africa). Cette dernière est spécialisée dans la gestion des déchets et de leur recyclage, en fabriquant du charbon écologique, des pavés hydrophobes avec les plastiques récupérés, des chapeaux, des sacs pour les minerais et beaucoup d’autres choses, bref, de donner une seconde vie aux déchets. Une équipe constituée d’une délégation technique de cette ONG, dirigée par la fondatrice, Mme Virginie Adallah et quatre personnes de la paroisse y compris moi-même, avait fait une descente sur terrain pour s’enquérir des réalités, en vue d’en juger pour arriver à aider la population.

Au cours de cette tournée dans le quartier, des propos ont été recueillis venant des habitants de la commune. Beaucoup d’entre eux considèrent leur situation comme une fatalité et se sentent oubliés par le gouvernement qui, selon eux, devrait s’occuper du ramassage des ordures ménagères et des immondices ; c’est pourquoi ils les jettent sur la voie publique. Nous leurs avons bien signifié que nous ne sommes pas là pour accuser qui que ce soit, mais plutôt pour nous aider nous-même. Des photos, vidéos et interviews réalisés nous ont aidés à préparer la deuxième phase de notre activité, le ‘‘juger’’.

Une conférence a ensuite été organisée sous le thème Contribution à une éducation environnementale et écologique. Ce thème a été dégagé suite à un entretien tenu avec la fondatrice d’AMA où je lui avais fait connaître l’existence d’une Encyclique du pape François intitulée Laudato Si, parlant de la sauvegarde de l’environnement. Ont été invités à cette conférence d’abord les agents pastoraux de notre paroisse, le bourgmestre et les chefs de quartier et des avenues, puis les pasteurs et responsables des nouveaux mouvements religieux et des Eglises du réveil et, enfin, certaines personnes ressources des quartiers qui entretiennent le devant de leur parcelle et maison. L’équipe Laudato Si’ de l’archidiocèse de Lubumbashi était aussi invitée à cette conférence. Certaines autorités comme le maire et le ministre chargé de l’Environnement se sont excusés, mais se sont fait représenter.

Après la prière et le mot de bienvenue du curé de la paroisse Sainte-Bernadette, le père Gautier Sokpo, la première conférence a été donnée par Mme Virginie Adallah, fondatrice d’AMA. Cette conférence a retracé les constats effectués lors de notre descente dans le quartier, et ensuite analysés et interprétés. Ceci a ouvert les yeux aux participants qui croyaient que c’est seulement l’Etat qui doit nettoyer nos quartiers et nos rues. C’était une invitation à tout un chacun de s’occuper du destin de nos quartiers en faisant ce qu’on peut faire pour les rendre propres, et ensuite inviter l’Etat et le gouvernement à faire leur part. Des techniques de tri de déchets ont été montrées en vidéos, surtout le système des trois ou quatre poubelles de différentes couleurs ; de même, la manière de récupérer les vieux habits et tissus pour en fabriquer des chapeaux. Elle a mentionné aussi les activités de leur ONG.

Après cette conférence, c’était le tour de la Sr Syvie, coordonnatrice de l’équipe Laudato Si’ de l’archidiocèse de Lubumbashi. Elle a présenté l’encyclique du pape François sur l’environnement et l’action de grâce qu’il invite le monde à rendre à Dieu pour ses créatures qui sont comme frères et sœurs et ont besoin d’être entretenues. Elle a fait cas des travaux de l’équipe dans les paroisses et les séminaires, et même dans les mosquées. La création de cette équipe a été voulue par Mgr Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi. Depuis le lancement de ce mouvement, il ne peut pas finir ses homélies sans faire cas de la protection de l’environnement.

Notre activité était aussi organisée pour suivre cet élan donné par notre pasteur. La Soeur était venue avec des artistes qui ont chanté « les déchets sorciers » ou « kuloka » ou bien « Buchafu bulozi ». Par finir elle a déclaré que notre paroisse était une paroisse phare, à cause de l’organisation de cette activité ; son équipe la donnera comme modèle pour les autres. Les participants ont étonnés d’entendre que les déchets peuvent être recyclés.

Après ces interventions, les participants ont été invités à un travail de groupe où ils avaient à répondre à un questionnaire portant sur le soin qu’ils donnent à leur environnement. Lors de la mise en commun, une volonté de s’occuper de leur environnement est ressortie de leurs réponses. Ils avaient soif de voir se réaliser notre rêve d’ensemble de rendre le quartier propre. Ils ont demandé que cette conférence ne soit pas comme tant d’autres auxquelles ils avaient participé restées sans porter de fruits.

La prochaine phase de notre activité concernera aussi ‘‘l’agir’’. Pour ce faire, les participants à la conférence ont été invités à commencer déjà à leur niveau ce qu’ils peuvent faire ; ce ne sera qu’après que les plaidoyers se feront auprès du maire et du gouverneur pour le cas de notre quartier. Au programme des activités, mentionnons les visites des écoles pour sensibiliser les élèves à s’occuper de l’environnement scolaire, afin de les mettre sur ce chemin d’éducation environnementale. En plus des écoles, les centres de santé de notre zone de santé seront aussi visités en vue de les sensibiliser ; ce sera aussi le tour dans églises du réveil de notre quartier.

Par: Gautier Sokpo, M.Afr.

Un respect inconditionnel pour chaque personne

Quand on parle des droits de l’Homme à la lumière de l’évangile, c’est d’abord vers la figure de Jésus qu’il faut se tourner et à ce que nous en disent les évangiles. La première chose qui frappe dans de nombreux épisodes de la vie de Jésus, c’est l’accueil et le respect qu’il manifeste pour chaque être humain, adulte comme enfant. Il reconnaît, comme on nous le recommande, la dignité de chaque personne, créée à l’image de Dieu.

On sait qu’il appelle Dieu « Abba » (père) et donc que chaque être humain est pour lui fils et fille de Dieu, aimé de Lui. Comme le soulignent d’ailleurs ses adversaires, il ne fait acception de personne : « Maître, nous savons que tu es franc et que tu ne te laisses pas influencer par qui que ce soit : tu ne tiens pas compte de la condition des gens, mais tu enseignes les chemins de Dieu selon la vérité » (Marc 12, 14).

Bien plus, il prend facilement la défense de celui qui est opprimé, marginalisé, mis de côte, méprisé ou ignoré. Des épisodes,  comme celui de Zachée, nous montre même sa prédilection pour ce genre de personnes.

Il nous demande aussi de changer de regard pour que chacun adopte la même attitude que lui : un respect inconditionnel pour chaque personne. A cet effet, il va même jusqu’à donner en exemple aux adultes les enfants, aux hommes des femmes, aux justes (ou qui se pensent tels) des pécheurs, aux juifs des non-juifs. En cela, il révolutionne la religion et la culture ambiante où, comme pour nos sociétés, ce sont les hiérarchies, les organigrammes qui comptent. Pour lui, chaque personne a sa valeur et sa dignité, et il le manifeste et le déclare.

Son commandement est clair : « aime ton prochain comme toi-même ». Il explique : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait… Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi » (Mt 25, 40.35-36). Jésus s’identifie à chaque personne.

Le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise

Le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, cette deuxième partie du catéchisme de l’Eglise, comme l’appelait le pape Jean-Paul II – deuxième partie souvent très mal connue et rarement enseignée dans la catéchèse – le souligne à sa façon : « la racine des droits de l’homme doit être recherchée dans la dignité qui appartient à chaque être humain « (n° 153). Le Compendium continue ainsi : « Ces droits sont universels, inviolables, inaliénables. Universels, parce qu’ils sont présents dans tous les êtres humains, sans aucune exception de temps, de lieu et de sujets. Inviolables, en tant qu’inhérents à la personne humaine et à sa dignité. Inaliénables, dans la mesure où ‘personne ne peut légitimement priver de ces droits l’un de ses semblables, quel qu’il soit, car cela signifierait faire violence à sa nature’ ».

Le numéro précédent du Compendium affirmait déjà : « Le Magistère de l’Eglise n’a pas manqué d’évaluer positivement la Déclaration universelle des droits de l’homme proclamée par les Nations Unies le 10 décembre 1948, que Jean-Paul II a qualifiée de véritable ‘pierre milliaire placée sur la route longue et difficile du genre humain’ » (n° 152).

Mon expérience

On sait l’importance aujourd’hui de cette Déclaration universelle presque partout dans le monde. Dans mon expérience d’engagement pour la Justice, la Paix et l’Intégrité de la création au Rwanda, j’ai vu comment, en se basant sur ces droits, nous pouvions nous mettre d’accord entre gens de tout bord. Par exemple, j’ai participé à la fondation d’une Association de défense des Droits de la personne et des Libertés publiques (ADL) et me suis engagé concrètement, avec des personnes d’autres Eglises et d’autres religions – ou sans religion – pour des actions communes qui ont eu un grand impact dans le pays jusqu’au génocide de 1994.

De même, par la suite, à Bruxelles, dans le cadre de Pax Christi, en lien avec d’autres associations et de nombreux autres réseaux à travers le monde, j’ai participé à la campagne    pour l’interdiction internationale des mines terrestres antipersonnel. Cette campagne a réussi : la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, a été conclue le 18 septembre 1997, à Oslo, signée par 122 gouvernements en décembre, à Ottawa, et entrée en vigueur le 1er mars 1999.

Notre combat

Cette lutte contre la prolifération des armes est sûrement pour un chrétien et un M. Afr., une forme d’engagement fondamentale. Nous devons la continuer sans cesse, de même que celle pour l’abolition de la peine de mort dans tous les pays. Selon les statistiques de 2021, 106 Etats ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, 8 l’ont abolie pour les crimes de droit commun, 50 respectent un moratoire sur les exécutions en droit et de fait, soit 164 Etats au total. En revanche, la peine de mort est toujours appliquée dans 54 Etats et territoires, dont certains pays d’Afrique. Nous avons encore du travail à faire en ce sens !

Je voudrais terminer en évoquant un autre sujet qui me tient à coeur : l’engagement pour la non-violence active et évangélique. Celle-ci commence avec la communication non-violente, méthode de Marshall Rosenberg, que beaucoup d’entre-nous connaissent ; mais elle va beaucoup plus loin.

L’on sait que les grandes injustices structurelles du monde ne peuvent être vaincues que par des campagnes et des actions non-violentes. J’aime donner en exemple le colonialisme (Gandhi), la ségrégation raciale aux Etats-Unis (Martin Luther King), le communisme (Lech Walesa et Jean-Paul II), l’apartheid en Afrique du Sud (Nelson Mandela), sans oublier l’esclavage : le cardinal Lavigerie n’est-il pas devenu fameux dans l’opinion mondiale surtout pour sa campagne anti-esclavagiste ? Seule la non-violence active, supportée par de grandes foules, a pu éradiquer ces fléaux qu’a connus l’humanité.

Finalement, n’est-ce pas l’attitude de Jésus et les paroles de l’évangile – comme celles du sermon sur la Montagne – qui ont inspiré les personnalités mentionnées et poussé des foules à l’action ?

By: Guy Theunis, M.Afr.

Constant Boom R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Yvo Wellens, Délégué Provincial du secteur de Belgique,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Constant Boom

le vendredi 26 avril 2024 à Billère (France)
à l’âge de 81 ans dont 56 ans de vie missionnaire
en Grande-Bretagne, en Tanzanie, en Belgique et en France.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

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Joseph Eberle R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Ludwig Peschen, Délégué Provincial du secteur d’Allemagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Frère

Joseph Eberle

le dimanche 21 avril 2024 à Oberdischingen (Allemagne)
à l’âge de 91 ans dont 63 ans de vie missionnaire
au Malawi, au Mozambique et en Allemagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

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Roger Bélanger R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Réal Doucet, Provincial des Amériques,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Roger Bélanger

le mercredi 24 avril 2024 à Montréal (Canada)
à l’âge de 87 ans dont 58 ans de vie missionnaire
au Malawi et au Canada.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

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Retrouver son sourire avec sa dignité

Centre Nyota

Comme de nombreuses régions d’Afrique, les pays des Grands-Lacs sont exposés à beaucoup de violations des droits humains, entre autres à la suite de la succession des cycles de violence depuis des décennies, généralement basée sur l’ethnisme. Si l’on prend la situation de la RDCongo, la violation des droits humains est largement structurelle. On peut citer le manque d’accès aux soins de santé pour les plus pauvres, de sécurité alimentaire, d’ordre public, d’accès à la justice, à l’enseignement moyen et supérieur, l’insuffisance de création d’emplois, etc. À cela s’ajoutent des violences physiques à l’état endémique, que ce soit dans les quartiers urbains, sur les routes, ou dans le cadre des conflits armés qui ont provoqué plus de sept millions de déplacés internes. Les premières victimes de ces violences sont les femmes et les enfants.

A Bukavu

Je travaille dans la ville de Bukavu qui est devenu tentaculaire à la suite de l’afflux des déplacés de l’intérieur. Parmi eux un grand nombre de femmes et d’enfants victimes de violences basées sur le genre ou qui errent dans les rues, au prix de la prostitution.

Toute la société est marquée par ce traumatisme structurel, régional, aggravé par la banalisation du viol dans la plupart des milieux et l’utilisation des violences basées sur le genre comme « arme de guerre » (entre autres, en vue d’un nettoyage territorial ou d’une soumission d’une population par la terreur).

Les raisons principales de ces abus sont d’ordre politique et économique, les deux allant de pair. Une minorité exploite une immense majorité sans avenir ni protection sociale. Étant donné la richesse des sous-sols et des ressources naturelles (forestières, hydrauliques), les entreprises internationales sont complices et coupables de la mise à sac de ce pays d’une immense richesse.

Nous pouvons contribuer à la libération de ces populations par des témoignages prophétiques divers. Il y a tout d’abord le travail de dénonciation et de plaidoyer. Nombre de lettres de la Conférence épiscopale nationale (CENCO) dénonce avec force toutes ces injustices depuis des décennies, sans que cela entame réellement l’impunité des gens au pouvoir. Des Commissions Justice et Paix existent dans tous les diocèses, les paroisses et parfois les communautés de base, qui font de la sensibilisation et de la formation avec courage. Certains confrères collaborent avec elles dans la mesure du possible. Dans chaque secteur, il y a un responsable Justice et Paix M. Afr., mais celui-ci sait  que s’il engage des actions judiciaires pour protéger des victimes, il s’expose à des dépenses imprévisibles, vu la vénalité du système judiciaire, ainsi qu’à des risques de rétorsions, surtout si elles sont étrangères, ce qui est plus souvent le cas.

Une autre façon de lutter contre la violation des droits humains de façon prophétique est de garantir ou de restituer leurs droits aux personnes les plus vulnérables provenant des périphéries. Je présente ici deux exemples d’engagements que j’ai pris depuis plus d’une décennie avec le soutien financier d’amis. Tout en reconnaissant la valeur de ces œuvres qu’elle encourage, la Société n’y est pas officiellement engagée.

Deux exemples

Ces programmes concernent deux catégories de jeunes particulièrement vulnérables. Les jeunes filles victimes de misère ou en situation de rue, ou ayant subi des traumatismes d’ordre sexuel, etc. Les garçons utilisés comme esclaves dans les mines d’or dans des conditions d’extrême précarité et qui en retirent juste de quoi survivre.

Le premier projet, le centre Nyota, situé sur la paroisse de Kadutu dépend du diocèse de Bukavu (qui fournit les locaux). Depuis 2010, je m’y suis investi afin d’assurer le financement des salaires, des frais de fonctionnement et de l’entretien des bâtiments. Le centre accueille en journée 250 à 260 jeunes filles et fillettes d’une extrême vulnérabilité. On a vérifié que la famille n’a aucune ressource pour les prendre en charge, s’il existe encore une famille. L’objectif est de permettre à ces jeunes de se reconstruire psychologiquement et moralement, en les alphabétisant, en leur donnant accès à des diplômes, et en leur enseignant un métier afin de les rendre autonomes. Celles qui ne sont pas dans leur famille sont accueillies dans des foyers d’accueil. Une équipe de 16 personnes dont une religieuse les prend en charge dans tous les domaines, en commençant par la fourniture des uniformes et du matériel scolaire, en passant par la scolarisation et l’accompagnement psychologique, et pour une soixantaine d’entre elles, en leur fournissant une bouillie protéinée quotidienne, en fonction de l’état de délabrement de leur santé. La formation dure de 3 à 5 ans. Elle est entièrement gratuite. Les finalistes ont accès à deux jurys, le jury d’école primaire et le jury provincial de couture. Celles qui ont réussi peuvent poursuivre d’autres études, un certain nombre reçoivent également un kit de réinsertion qui leur permet de commencer leur petit projet générateur de revenus. Actuellement nous avons 100 % de réussites aux deux jurys. Or, un grand nombre de ces filles n’ont aucune pièce d’identité, ce qui les rend extrêmement vulnérable quand elles commencent un projet économique en quittant la formation. C’est pourquoi nous avons engagé un avocat qui prépare les dossiers avec la directrice en vue d’obtenir ce que l’on appelle un « jugement supplétif », qui débouche sur un acte de naissance pour chaque enfant. Il lui permet d’obtenir une carte d’identité. Grâce à cela nos anciennes ont pu voter aux dernières élections. Ceci illustre bien le travail que nous faisons concernant les droits humains. Avant de venir chez nous, ses enfants n’« existaient pas ». 

L’autre projet concerne les jeunes exploités dans les mines, à Kamituga, dans le diocèse d’Uvira. L’école de menuiserie de la paroisse forme ces jeunes au métier de menuisier, en leur fournissant les bases nécessaires pour commencer leurs petites menuiseries ou se faire embaucher dans une entreprise. À la fin de l’année de formation, ils reçoivent, eux aussi, un kit de réinsertion avec les outils de base. Afin de leur donner un meilleur avenir professionnel, nous construisons actuellement un grand atelier où va être installé un ensemble de machines à bois électriques qui leur permettront de se professionnaliser.

Ces deux projets sont financés par un réseau d’amis. Certains sont des amis des Missionnaires d’Afrique, d’autres sont engagés dans mon réseau d’entraide « Germes d’espérance ».

Le réseau Talitha Kum

Je suis enfin engagé dans le réseau Talitha Kum qui lutte contre le trafic humain dans le monde entier et particulièrement en Afrique. Ce réseau, fondé par l’Union internationale des supérieures générales  (UISG, Rome) en 2009, lutte contre la traite humaine, surtout des femmes et des enfants, souvent dans des buts de prostitution ou d’ablation d’organes. Les réseaux de traite profitent de l’aspiration des jeunes africains à partir à l’étranger à tout prix. Talitha Kum mène des actions de prévention, d’accompagnement de ceux et celles qui ont décidé de migrer et enfin de rapatriement des victimes qui veulent rentrer au pays. Ce réseau mène aussi un travail de plaidoyer et de dénonciation. Une forme de prévention contre la traite, selon moi, est le travail que font les deux centres que nous gérons en RDC. En effet, un jeune qui a un métier et qui a reçu le matériel pour son auto-prise en charge est beaucoup moins tenté de migrer dans des conditions précaires.

La plus belle récompense pour cet investissement est le sourire, chaque année, des finalistes qui ont retrouvé leur dignité et s’engagent avec espérance dans un avenir meilleur.

Par: Bernard Ugeux, M.Afr.

Centre Nyota
Menuiserie_Ecole de Kamituga

Les droits de l’homme à la lumière de l’Évangile

Lorsque le rédacteur en chef du Petit Echo m’a demandé d’écrire un article sur le sujet ci-dessus, ma première réaction a été de donner une réponse négative. Je ne suis plus au Ghana, et même lorsque j’y étais, je n’ai jamais été confronté à des “problèmes de droits de l’homme”. Lorsque, en relisant le sujet, j’ai vu les mots “à la lumière de l’Évangile” et que j’ai été professeur d’Écriture sainte dans diverses maisons de formation, j’ai décidé que je pouvais faire un essai, même s’il sera nécessairement plus théorique que pratique.

La Déclaration universelle des droits de l’homme

La Déclaration universelle des droits de l’homme, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies à Paris le 10 décembre 1948, est un document qui fait date dans l’histoire des droits de l’homme. Il s’agit d’un document laïc, qui devrait donc être acceptable par tous, même si la contribution chrétienne est indéniable, comme nous le verrons. Il énonce, pour la première fois, 30 droits de l’homme fondamentaux à protéger universellement. Elle a été traduite en plus de 500 langues et est aujourd’hui appliquée en permanence au niveau mondial et régional.

Une définition simple est la suivante : “Les droits de l’homme sont les droits et libertés fondamentaux qui appartiennent à chaque personne dans le monde, de la naissance à la mort. Ils s’appliquent indépendamment de l’endroit d’où l’on vient, de ce que l’on croit ou de la manière dont on choisit de vivre sa vie”. Les cinq droits fondamentaux comprennent le droit à la vie et à la liberté, le droit de ne pas être soumis à l’esclavage et à la torture, la liberté d’opinion et d’expression, le droit au travail et à l’éducation et 25 autres droits. Chacun peut se prévaloir de ces droits, sans discrimination. Son contenu a certainement été décrit dans d’autres articles de ce numéro, et c’est pourquoi je préfère discuter de la relation entre les deux parties du titre.

Son origine et son développement

Nous avons dit plus haut que cette déclaration est fondamentalement laïque et universelle. Cependant, il est indéniable que le christianisme a joué un rôle distinct dans son origine et son développement. L’origine biblique se trouve sans aucun doute dans l’Ancien Testament : « Dieu dit : “Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance…” Dieu créa l’homme à son image, il le créa homme et femme » (Genèse 1, 26-27), le rendant ainsi infiniment supérieur à tous les autres êtres vivants créés, comme le confirme Gn 9, 6 : “Quiconque répand le sang de l’homme, c’est par l’homme que son sang sera répandu, car Dieu a fait l’homme à son image”.

Cette conviction a été précisée dans la loi mosaïque (par exemple les dix commandements) ; les anciens prophètes ont continuellement insisté sur la valeur et la dignité de chaque être humain. Cette conviction a certainement conduit à l’abolition de l’infanticide dans l’Empire romain, à l’abolition de l’esclavage par William Wilberforce dans l’Empire britannique, à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud par Nelson Mandela et à la prise en charge des plus pauvres des pauvres par Mère Teresa en Inde. Le slogan de la Révolution française de 1789, affirmant l’égalité, la fraternité et la liberté comme piliers de la société humaine, est bien connu. En effet, ces trois mots résument de manière succincte les valeurs fondamentales des droits de l’homme,

Dans les Évangiles, Jésus se montre, en paroles et en pratique, le défenseur des pauvres et des nécessiteux, et il fréquentait librement des personnes que les pharisiens considéraient comme des pécheurs. Son traitement des femmes, des enfants et des laissés-pour-compte de la société est relaté presqu’à chaque page des Évangiles, ce qui est certainement remarquable dans la société dans laquelle il vivait et va au-delà des conventions sociales de son époque. Il a impliqué des femmes dans son ministère et est allé au-delà de l’ancienne sagesse qui voulait que les enfants soient vus, mais pas entendus. Au contraire, il les accueillait et les embrassait, et il avait des mots cinglants pour ceux qui voulaient faire du mal à un enfant. Il faisait souvent l’éloge des enfants et de leur foi, et invitait les adultes à les imiter.

Selon le théologien américain Wolterstorff, tout cela montre que les droits de l’homme trouvent en fin de compte leur origine en Jésus. Samuel Moyn, professeur de droit à Harvest, qui a écrit des livres sur le sujet (“Christian Human Rights”, 2015 et “The Right to Have Rights”, 2017), a écrit : “Aucune personne intéressée par l’origine des droits de l’homme ne peut se permettre d’ignorer le christianisme”. En effet, sans plus d’explications, nous pouvons affirmer que depuis les premiers jours de l’Église, en passant par le Moyen Âge et la Réforme, jusqu’au monde moderne, les disciples de Jésus ont joué un rôle central dans l’encadrement des droits de l’homme et leur mondialisation. De nombreux papes ont écrit sur le sujet et les dirigeants chrétiens locaux ont fait et font encore de grands efforts pour mettre en œuvre les droits de l’homme dans leurs localités.

Le monde d’aujourd’hui

Malheureusement, la réalité du monde d’aujourd’hui nous offre une autre image. De nombreux pays violent les principes fondamentaux des droits de l’homme par la discrimination, la répression et la guerre. Prenons par exemple le génocide en cours dans la région du Darfour au Soudan, les atrocités commises dans la région du Kivu en RDC ou au Myanmar, sans parler des nombreux cas de persécution des chrétiens ou des conditions de vie abominables des travailleurs immigrés en Europe. De nombreuses personnes, dont nous faisons partie, ferment souvent les yeux sur ces réalités inacceptables, tout en continuant à profiter de leurs maisons confortables et de la nourriture servie trois fois par jour sur leur table.

Notre fondateur, le Cardinal Charles Lavigérie, lors d’une conférence sur l’esclavage africain en 1888, s’est écrié avec insistance : “Je suis un homme, l’injustice envers d’autres hommes révolte mon cœur”. Notre Chapitre 2022 énumère de manière frappante les violations déplorables des droits fondamentaux en Afrique aujourd’hui (Actes capitulaires, 2.3). Il renouvelle l’engagement de la Société en faveur de la Justice, de la Paix et de l’Intégrité de la Création. Mais n’accusons pas trop vite les gens autour de nous, et reconnaissons aussi que dans notre propre Société, des choses déplorables se produisent de temps en temps. Dieu merci, elles sont exceptionnelles, mais nous devons les reconnaître et trouver les moyens d’éradiquer ce mal de nos propres communautés. C’est pourquoi le Chapitre a recommandé que : “Dans chaque province et section, une réflexion ait lieu sur les injustices dans la Société et avec nos collaborateurs” (2.3.1).

Par: André Schaminée, M.Afr.

Une conversation entre le christianisme et les religions traditionnelles pour la paix, la fraternité et une meilleure prise de conscience de la diversité dans les sociétés africaines