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Témoignage de vie apostolique en Algérie

Témoignage de vie apostolique en Algérie

Dans le cadre de l’année jubilaire, le Comité Romain a organisé des conférences plus ou moins mensuelles sur des thèmes pertinents. Notre confrère Claude Rault, évêque émérite de Ghardaia, est venu passer quelques jours à Rome et nous a donné son témoignage de vie lors d’une causerie au Généralat. Une vingtaine de participants étaient présents, dont le Conseil Général.

Jean-Guy Richard, R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Réal Doucet, Provincial des Amériques,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Jean-Guy Richard

le mardi 3 septembre  à Sherbrooke (Canada)
à l’âge de 86 ans dont 58 ans de vie missionnaire
en Zambie,  au Malawi et au Canada.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

(plus…)

Atelier sur l’interculturalité

Atelier sur l'interculturalité

L’atelier sur le thème « Vivre en communauté interculturelle comme témoignage apostolique aujourd’hui » aura lieu à la Maison généralice du 1 au 8 septembre 2019. Des confrères de toutes les provinces et sections y participent en vue de devenir des personnes ressources à la disposition de leur province respective. 

Pourquoi cet atelier de formation ? Nous voulons faire suite au 28ème Chapitre général qui ‘’nous invite tous à nous engager pleinement à bâtir des communautés véritablement interculturelles’’.

Andreas Göpfert

Un mot de remerciement de Mgr Michael Fitzgerald

Nous avons reçu ce mot de remerciement pour les nombreuses personnes qui ont félicité Mgr Michael Fitzgerald après l’annonce de son incorporation dans le Collège des Cardinaux.

Merci pour vos félicitations à l’occasion de mon incorporation dans le collège des Cardinaux, et je vous prie de vous joindre avec moi pour remercier le pape François qui me fait cet honneur. J’aimerais exprimer ma reconnaissance aux catholiques et aux chrétiens des autres églises et aussi à toutes les personnes d’autres religions qui m’ont aidé à servir dans le domaine des relations interreligieuses. Je vous demande de prier pour moi afin que je puisse continuer à servir généreusement et joyeusement.

+ Michael Fitzgerald

Mgr Fitzgerald Cardinal

Ce dimanche 1er septembre, après la prière de l’Angélus, le Pape François a annoncé la nomination de 10 nouveaux cardinaux.

Ils seront créées cardinaux lors d’un consistoire qui se tiendra le 5 octobre prochain au Vatican. « Leur provenance exprime la vocation missionnaire de l’Église qui continue à annoncer l’amour miséricordieux de Dieu à tous les hommes de la terre », a déclaré le Souverain Pontife avant de dévoiler la liste des futurs cardinaux.

[Les noms des dix nouveaux cardinaux sont proclamés…. Puis, vient la grande nouvelle]

A ces nouveaux membres du Collège cardinalice, le Pape adjoint encore 2 archevêques et un évêque «qui se sont distingués par leur service à l’Église». Il s’agit de :

1- Mgr Michael Louis Fitzgerald- archevêque émérite de Nepte et ancien nonce apostolique.

2- Mgr Sigitas Tamkevicius, sj- archevêque émérite de Kaunas (Lituanie)

3- Mgr Eugenio Dal Corso. psdp- évêque émérite de Benguela (Ouganda)

«Prions pour les nouveaux cardinaux, afin que, en confirmant leur adhésion au Christ, ils m’aident dans mon ministère d’évêque de Rome pour le bien de tout le Saint Peuple fidèle de Dieu», a conclu le Pape.

De notre part à tous, à Rome et ailleurs, sincères félicitations, Michael.

Protéger les Océans – La vidéo du Pape Septembre 2019

Protéger les océans

La vidéo du Pape - Septembre 2019

Pour expliquer combien il est important de prendre soin des océans il suffit de prendre quelques exemples simples mais puissants : une personne sur deux vit grâce à eux. Une respiration sur deux est possible grâce aux océans. Prenons soin d’eux. Leur mort serait la mort de tout ce qui est vivant sur terre, y compris les êtres humains.

“Les océans contiennent la plus grande partie de l’eau de la planète ainsi que la plus grande diversité d’êtres vivants, dont beaucoup sont menacés pour différentes raisons.

La Création est le projet d’amour de Dieu pour toute l’humanité. Notre solidarité avec la “maison commune” naît de notre foi.

Prions ce mois-ci pour que les acteurs politiques, les scientifiques et les économistes travaillent ensemble pour la protection des mers et des océans.”

Saison 2019 de la Création

Chaque communauté chrétienne à travers le monde est invitée à célébrer « La saison de la création » à sa manière. C’est un moment privilégié pour prier, réfléchir et prendre des mesures concrètes afin de préserver la création et d’intégrer nos soucis pour la ‘Maison commune’ dans nos attitudes et comportements quotidiens.

    • Le 1er septembre, Journée mondiale de prière pour la création, ouvre la saison chaque année.
    • Le 4 octobre est le jour de fête de saint François et le dernier jour de la saison de la création.

Cette année, le thème de la saison est la biodiversité, la toile de vie de Dieu. Nous sommes invités à considérer la valeur unique de chaque créature dans la toile merveilleusement complexe de la vie de Dieu.

Il existe du matériel pédagogique. Ci-joint vous trouverez déjà des propositions pour la prière. Dans les semaines à venir, vous recevrez d’autres informations sur des activités possibles. Si vous voulez déjà connaitre plus, consultez, svp, la page suivante : https://seasonofcreation.org/fr/guide-fr/

Salutations fraternelles

Andreas Göpfert, Coordination JPIC-RD

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Interview de Stéphane Joulain

En janvier dernier, Stéphane Joulain animait une formation sur le combat de l’abus sexuel des enfants pour le staff ecclésial du diocèse de Bordeaux en France. A cette occasion, il a donné une excellente interview.

Pour rappel, Stéphane Joulain est psychothérapeute et prêtre membre de la Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs). Il travaille cette question depuis plus de quinze ans, accompagnant les victimes et participant au traitement des auteurs d’agressions sexuels au Canada. Il enseigne à Rome et en Afrique sur la prévention des abus sexuels.

Africana : La bonne gouvernance du Botswana

Bonne gouvernance

L’histoire récente du Botswana s’explique par la conscience de l’identité nationale, le rejet de la discrimination raciale du colonisateur et la lutte pour l’indépendance. Cependant, la lutte pour l’indépendance sera renforcée par des politiques économiques et éducatives appropriées.

Trois facteurs principaux aident à comprendre l’histoire récente du Botswana : l’indépendance, l’économie et la politique sociale.

L’optimisme de l’indépendance

La lutte pour l’indépendance des Botswanais a pour père fondateur Seretse Khama. En 1944, Seretse Khama, héritier du roi Khama Il de l’ethnie Tswana, majoritaire dans le pays, se rend à Oxford pour étudier le droit. Il y épousa Ruth Williams, une clerc de notaire anglaise. Le mariage scandalisa les Anglais et les Afrikaners, qui imposaient déjà la séparation raciale (apartheid), et poussa le gouvernement anglais à interdire à Seretse de retourner dans son pays, mais il résista aux pressions et grâce au soutien massif de son peuple, maintint son autorité, puis revint en 1956. Neuf ans plus tard, lors de la première élection générale, le parti qu’il avait fondé, le Parti démocratique du Botswana (BDP), remporta 80% des voix et Seretse fut élu premier président du Botswana.

Vue aérienne des canaux du delta de l'Okavango

Le nouveau gouvernement décida de se joindre aux pays luttant contre l’apartheid en Afrique du Sud et d’adhérer à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont le but était de briser la dépendance économique des neuf pays noirs d’Afrique australe vis-à-vis de l’Afrique du Sud.

L’économie

Au début du XXe siècle, 97 % des Botswanais vivaient à la campagne et chaque famille possédait au moins deux vaches et les plus riches avaient des bœufs pour labourer la terre. Les Afrikaners dominaient l’agriculture et contrôlaient 60% des exportations de viande. En 1966, année de l’indépendance, la population urbaine atteignait 15% et près de 40% de la population rurale n’avait pas de bétail. Le Botswana était l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, avec un PIB de 70 dollars. Mais en 1971, le Botswana eut la chance de découvrir les mines de diamants d’Orapa (à l’est du pays). Cette richesse inattendue a produit d’énormes réserves de devises étrangères et a fait de sa monnaie la plus forte d’Afrique. Entre 1978 et 1988, le Botswana est devenu le troisième producteur mondial de diamants, après l’Australie et la RD du Congo, et le deuxième exportateur mondial de diamants, après la Russie. L’économie du pays a connu un taux de croissance record de 12% par an. Selon le Fonds monétaire international (FMI), en 2016, ce pays avait un revenu par habitant de 16 947 dollars, l’un des plus élevés d’Afrique et un PIB de 14 443 millions de dollars. Cependant, les trois cinquièmes de la population vivent de cultures vivrières ou d’activités “non institutionnelles”, avec un taux de chômage de 20%. Bien que l’histoire du Botswana mette l’accent sur la bonne gouvernance et la croissance économique soutenue par une gestion macroéconomique prudente et un équilibre fiscal, les niveaux élevés de pauvreté du pays sont évidents, même si le Président Seretse a mené une politique de conciliation avec des personnes d’origine européenne qui géraient 80% de son économie et valorisaient le bétail dans un pays ayant une grande région semi désertique, faisant du Botswana un des principaux exportateurs de bétail et de viande d’Afrique australe.

Le diamant est la principale source de revenu dans le pays

Son successeur, le vice-président Ketumile Masire (1980-1998) a subi de fortes pressions de la part des groupes socialistes révolutionnaires pour limiter la concentration des terres fertiles entre les mains des Européens et augmenter la superficie allouée aux coopératives. Les paysans accusaient les grands propriétaires terriens d’élever trop de bétail sur des terres pauvres qui, à court terme, deviendraient inutiles pour l’agriculture. En outre, un mouvement a émergé en faveur de la nationalisation des gisements de diamant, de cuivre et de nickel exploités par les entreprises sud-africaines.

Pour empirer les choses, Masire a dû faire face au problème économique découlant de la baisse de la demande internationale de diamants. En 1991, le pays a connu les grèves les plus importantes depuis l’indépendance ; les travailleurs publics revendiquaient une augmentation de 154 % des salaires et 18 000 fonctionnaires furent licenciés ; en 1992, le chômage atteignait 25 %. Pour réduire le chômage, le gouvernement a encouragé l’installation d’industries non minières, mais une grave sécheresse a contraint les autorités à réduire considérablement les dépenses publiques et à mettre fin à plus d’un tiers de la main-d’œuvre employée directement ou indirectement par l’État. Après une grève en août 2004, environ un millier de travailleurs de la société diamantaire Debswana Diamond Company furent mis à pied. Debswana est la plus grande société d’extraction de diamants du Botswana, détenue à 50 % par l’État, fournissant environ 40 % de ses revenus.

Extraction de diamants en plein air à ORAPA

En mai 2006, un foyer très contagieux de fièvre aphteuse a été détecté dans le sud-est du pays, la région où la production de viande bovine est la plus élevée. En raison de la fermeture des exportations et des abattoirs, les pertes ont dépassé plusieurs millions de dollars et menacé la survie de l’industrie de la viande.

Festus Mogae (1999-2008), successeur du Président Masire, a opté pour la libéralisation et le développement économique, faisant du Botswana un des pays les plus stables du continent.

En 2009, le BDP a de nouveau remporté les élections et son dirigeant, lan Khama (fils de Seretse), a été élu président du Botswana ; en avril 2018, il a démissionné et a été remplacé par Mokgweetsi Masisi, l’actuel président. lan Khama se heurtait aux partis d’opposition, à une dure réalité socio-économique avec la montée du chômage, au manque de formations professionnelles des jeunes et l’absence de projets d’entreprises et au besoin de renforcer le système éducatif et médical (il est public mais difficile à atteindre en raison des distances importantes).

En 1996, les exportations de minéraux représentaient 47 % des recettes en devises du pays. En 2007, lorsque d’importantes quantités d’uranium ont été découvertes, plusieurs sociétés minières internationales ont établi des sièges régionaux au Botswana, en raison de la production accrue de diamants, d’or, d’uranium, de cuivre et même de pétrole. En 2009, le gouvernement a annoncé qu’il essaierait de modifier sa dépendance économique à l’égard des diamants, alors qu’il craignait sérieusement que les diamants s’épuisent au cours des 20 prochaines années. A cette fin, il a développé une politique touristique basée sur la richesse de la faune et de la flore du pays, faisant du tourisme la deuxième source de revenus.

Le désert inhospitalier de Rub Al Jali Kalahari

Politique sociale

L’une des politiques des gouvernements successifs du Botswana a été de promouvoir la protection sociale. Entre les années 80 et 90, le gouvernement a mis en œuvre des politiques sociales de lutte contre la pauvreté et a amélioré l’accès à l’éducation et aux soins de santé, de sorte qu’entre 1986 et 2003, le pourcentage de Botswanais vivant dans la pauvreté a baissé de 59 à 30,6%, selon les chiffres de la Banque mondiale.

L’investissement élevé dans l’éducation, 10 % du PIB, a réussi à conquérir des niveaux d’éducation presque totale et gratuite, 90 % selon l’UNICEF, alors que dans le reste de l’Afrique subsaharienne il atteint à peine 60 %. Des améliorations notables ont été enregistrées dans le secteur de la santé, avec une baisse significative de la mortalité infantile. Mais le drame du Botswana, c’est le SIDA, avec un pourcentage le plus élevé de personnes atteintes du SIDA dans le monde, une prévalence de 21,4% chez les 15-49 ans, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Ce qui est positif, c’est que, selon cet organisme, plus de 95 % des personnes touchées peuvent avoir accès à la thérapie antirétrovirale dans les cas d’infection avancée.

L'Okavango est une rivière dont le delta se termine dans le désert.

Cependant, le gouvernement botswanais n’a pas eu autant de succès lorsqu’en 1995, après avoir découvert d’importantes mines de diamants dans le désert du Kalahari, terre des Bushmen pendant 30 000 ans, il a décidé de lancer une campagne de harcèlement pour expulser les Bushmen vivant dans la réserve du Kalahari central et les transférer dans des « camps de réinstallation ».

Le gouvernement, privé d’eau et de nourriture, a réussi à déplacer le dernier contingent de 2 200 Bushmen. Selon la loi botswanaise, les activités minières et les minéraux extraits ne sont pas soumis aux revendications des communautés autochtones, même si elles résident dans ces zones. Mais les Bushmen ont poursuivi le gouvernement et en mai 2006, la Haute Cour du Botswana a statué en faveur du peuple Bushman, déclarant que l’exil et la réinstallation subséquente avaient été « inconstitutionnels et illégaux », portant un coup sévère aux autorités et à leur tentative d’extraire des diamants de ces terres. A cette date, plus de 10% des plaignants étaient décédés dans les camps de réinstallation.

Revue Africana du Secteur de l’Espagne n° 197 de juin 2019

Africana : Histoire d’un pays stable

Histoire d'un pays stable

En quelques années seulement, le Botswana est devenu le pays le plus stable et le plus prospère du continent africain. Le Botswana représente, selon la Banque mondiale, « l’un des véritables succès du développement économique et humain en Afrique ». Son histoire nous ramène également aux débuts de l’habitat humain sur le continent africain.

Depuis que plusieurs nations africaines ont obtenu leur indépendance dans les années 1960, l’Afrique a connu des transformations majeures, passant de l’euphorie et du pessimisme de l’indépendance des années 1970 et 1980 à l’optimisme des années 1990 qui a conduit certains médias à parler d’ « afro-réalisme ».

Les problèmes n’ont pas cessé, mais les espoirs ne cessent de croître, de sorte que plus d’un pays a réussi à progresser pour le bien de la population en général. L’un de ces pays est le Botswana.

Lors de son indépendance du Royaume-Uni en septembre 1966, l’avenir du Botswana n’était pas très prometteur ; cinq décennies plus tard, il est considéré comme l’un des pays les plus stables et prospères du continent africain. Le Botswana est le seul pays africain qui n’a pas subi de coup d’État, maintenant une stabilité exemplaire. Dans son rapport de 2017, la Banque mondiale a classé le Botswana parmi les 16 pays où la stabilité politique et l’absence de violence sont les plus grandes au monde et les premiers en Afrique.

Gaborone, capitale du Botswana

Pour les Nations Unies, le Botswana est « l’un des véritables succès du développement économique et humain de l’Afrique ». Greg Mills, de la Fondation Brenthurst, un groupe de recherche économique indépendant sud-africain, affirme que la transformation du Botswana est « le résultat d’une vision à long terme, de la stabilité politique et de gouvernements prudents ».

Située en Afrique australe, la République du Botswana est bordée au nord par la Zambie et l’Angola, au sud par l’Afrique du Sud, à l’est par le Zimbabwe et à l’ouest par la Namibie. Sa superficie est aussi grande que celle de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal), avec une population de 2 370 000 habitants puisque le désert du Kalahari occupe 70% du territoire (avec seulement 4% de la superficie restante consacrée à l’agriculture). Au nord se trouvent les bassins marécageux des rivières Makgarikgari et Okavango qui irriguent une grande étendue de savanes, où l’élevage et l’agriculture sont les principales activités économiques. Bien que l’anglais soit la langue officielle, Setswana, Cannabis, San (Bushman), Khoi-khoi (Hotentote) et Ndebele sont parlées. Ses habitants sont majoritairement chrétiens (76%), dont 6% sont catholiques ; 20% sont fidèles à la religion traditionnelle et le reste sont des groupes minoritaires bouddhistes, hindous, juifs et musulmans.

Les Bushmen d'aujourd'hui sont les descendants des premiers habitants du pays.

A l’origine des premiers peuples africains

Pour connaître le Botswana, il faut plonger dans son passé, un passé qui remonte à des millénaires, à l’aube de l’humanité, lorsque l’homme faisait ses premiers pas dans les savanes d’Afrique australe et orientale. Ces peuples habitaient les grandes plaines, se déplaçant au fil des saisons à travers les prairies et les montagnes à travers les grandes zones humides qui recouvraient le nord du Botswana. Il y a trente mille ans, les Bushmen, principal groupe d’hominidés en Afrique australe, sont devenus une société organisée de chasseurs-cueilleurs ; les anthropologues pensent qu’ils sont les ancêtres des Bushmen actuels vivant au Botswana. Avec le Néolithique, certains de ces peuples ont adopté un mode de vie pastoral, semant et faisant paître le bétail sur les rives de la rivière Okavango. Certains ont migré vers l’ouest vers le centre de la Namibie, et en 70 avant J.-C., d’autres ont atteint le Cap de Bonne Espérance.

Entre 200 et 500, les Bantous sont venus du nord et de l’est du continent sur ces terres. L’un des premiers et des plus puissants groupes à habiter cette région a été les Sotho-Tswana, formés de trois peuples : les Basotho du nord qui se sont établis en Afrique du Sud, les Basotho du sud qui se sont établis au Leshoto et les Basotho de l’ouest qui ont occupé ce qui est maintenant le Botswana. En l’an 600, des groupes d’éleveurs nomades ont commencé à arriver du Zimbabwe ; au XIIIe siècle, presque tout l’est du Botswana était sous l’influence du Grand Zimbabwe, un des royaumes les plus légendaires d’Afrique. Entre le XIIe et le XVe siècle, le Grand Zimbabwe a absorbé de nombreux territoires tribaux dans le nord-est du Botswana ; plusieurs centaines d’années plus tard, la région faisait partie du royaume de Monomatapa qui a succédé à celui du Grand Zimbabwe.

Mokgweetsi-Masisi, président et la première dame du Botswana.

La colonisation européenne

À partir du 18e siècle, les Britanniques, les Hollandais et les Portugais sont arrivés. Les Britanniques ont essayé d’unir le continent de l’Afrique du Sud à l’Égypte et les Portugais voulaient unir leurs colonies de l’Angola et du Mozambique par le Botswana. Le fait est que cette région est devenue un véritable carrefour entre les différents intérêts coloniaux stratégiques, et entre ceux-ci et les tribus Tswana. En 1840, sont arrivés les Boers ou Afrikaners qui étaient des colons hollandais fuyant les Anglais établis au Cap.

Les Boers, qui étaient des fermiers, disputèrent les rares terres fertiles aux Tswanas, provoquant des conflits entre eux et les Zoulous que les colons blancs avaient chassés d’Afrique australe. Beaucoup de Tswana ont commencé à travailler dans les fermes des Boers, mais c’était une association inconfortable, pleine de révolte et de violence.

En 1895, trois rois Tswana tribaux se rendirent à Londres à la recherche de soutien contre les Boers et contre l’expansion allemande en Namibie.

Le Botswana devint un protectorat britannique sous le nom de Bechuanaland, mais les rois Tswana durent accorder, en échange de la protection, que la Compagnie britannique d’Afrique du Sud construise un chemin de fer entre leurs terres et le Zimbabwe. La tutelle britannique a empêché ces terres d’être absorbées par l’Afrique du Sud, mais a facilité la domination économique par les Boers. La Grande-Bretagne a colonisé le Botswana jusqu’à ce que, cédant au mouvement nationaliste, qui a commencé dans les années 1950, elle accorde l’indépendance le 30 septembre 1966.

Revue Africana du secteur Espagne, n° 197 de Juin 2019