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Que vive Lavigerie

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27 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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26 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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25 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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24 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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Servir les personnes vulnéables dans les paroisses de Kapaka et Kayuyu

Nous sommes en mission à Kipaka et détachés pour suivre le service de la nouvelle paroisse de Kayuyu, une mission du diocèse de Kasongo dans la province du Maniema en République Démocratique du Congo. Dans le passé, cette nouvelle paroisse de Kayuyu faisait partie de la grande paroisse de Saint-Michel Kampene comptant plus de 100 communautés chrétiennes. Kayuyu se trouve à mi-chemin entre Kindu et Kasongo, à une distance de plus de 200 kms de routes boueuses. Ces deux communautés chrétiennes, Kipaka et Kayuyu desservies par les Missionnaires d’Afrique sont parmi les communautés ayant des personnes très vulnérables dans des villages aussi très vulnérables. C’est cela qui continue, jour après jour, à confirmer et actualiser notre présence de témoins de Jésus parmi ces peuples. Ainsi nous comptons répondre à notre charisme et réaliser le rêve de notre cher fondateur, le cardinal Lavigerie.

Notre réalité

A Kipaka, nous vivons au milieu d’un peuple composé majoritairement de Wazimba. A Kayuyu, nous avons un peuple en majorité Rega. Ces deux communautés, malgré leurs appartenances ethniques différentes, traversent des défis assez similaires de vulnérabilité. Elles partagent une histoire semblable de grandes fragilités. Elles ont une culture et une organisation politicienne similaire.

Ces communautés sont enclavées, avec un peuple qui dépend de l’agriculture, de la chasse et de l’élevage. Pour avoir un emploi comme enseignant ou agent de l’Etat, il faut être fortement connecté et prêt à donner un pot de vin pour que le dossier soit validé. Ces communautés ont été victimes de beaucoup de situations difficiles, telles les guerres civiles et culturelles successives.

Nous vivons dans un milieu presque totalement abandonné par l’Etat. C’est un milieu où les routes n’existent presque pas. Il n’est possible de voyager qu’en moto, vélo ou à pied. Les plus forts économiquement peuvent voyager en avion, ce qui n’est possible qu’occasionnellement.

Les centres de santé sont éloignés des gens ; par conséquent, des pathologies devant être traitées à l’hôpital, sont traitées par les guérisseurs traditionnels présents dans les villages. Et les centres de santé ne sont pas très bien équipés pour aider les malades. En cas de décès, les gens cherchent à trouver les raisons de la mort dans la sorcellerie ; ce qui, souvent, crée des conflits terribles dans de nombreuses familles.

Notre apostolat

Ces réalités expliquent pourquoi les communautés se trouvent dans une situation de vulnérabilité extrême. Pour beaucoup de familles, on ne sait de quoi demain sera fait. Quand on visite les familles ou les individus, à la salutation seulement, les réponses sont toujours avec une note de manque d’espérance. Par exemple, « Magumu tu, Njala, tunavumiliya, mzuri Kidogo, tuko tu….. » [les problèmes seulement, la faim, on se force, un peu bien, nous sommes la…]. Avec ces réponses reçues seulement à la simple salutation, nous pouvons déduire à quel dégrée ils ont supporté la souffrance.

En principe toute société a des problèmes. Mais ce qui fait la différence, c’est de voir comment chaque société trouve les solutions à ses propres problèmes. Dans notre espace de pastorale, la population trouve ses solutions à sa façon selon les possibilités disponibles. Dans la plupart des cas ici, c’est la sorcellerie qui fait la loi car les pistes de solution sont souvent limitées. La cause de chaque problème humain doit être une personne qu’il faut identifier. Même en cas de mort, il faut consulter un medium pour savoir qui a tué. Conséquemment, il y a des conflits terribles qui nous amènent jusqu’à des règlements de compte.

A la suite du Christ, c’est pour nous une occasion de vivre et d’agir comme Jésus ici au Maniema. Lui qui était toujours présent au milieu de ceux qui souffrent et des marginalisés, etc… Comme nous le croyons, toute personne se trouvant dans une situation de fragilité trouve place dans le cœur de Jésus. Au Maniema, à la manière de Jésus, nous avons d’abord la mission d’être présent parmi les populations très vulnérables et abandonnées. Notre présence est une grande consolation pour elles. Notre présence se vit en réconfortant les hommes et les femmes, en écoutant leurs misères par un accompagnement pastoral et spirituel. Il nous arrive aussi assez souvent d’intervenir dans des cas d’injustice dans notre milieu.

La simple présence ne suffit pas. Il faut être capable de partager ce qu’on a avec ces peuples en situation vulnérable ; il faut qu’ils vivent la joie de l’Évangile que nous leur apportons. Cet Évangile qui les libère de la tristesse de ce monde pour leur apporter la joie spirituelle et éternelle. Comme missionnaires, nous sommes tous capables de leur offrir cette joie car c’est un don gratuit que le Seigneur nous donne. Cette joie n’est pas à garder pour nous même, mais à partager avec l’autre, surtout celui /celle qui en manque.

L’évangélisation dans beaucoup de parties de l’Afrique a apporté aussi le
progrès
et le changement de vie des populations. C’est dû à la grande générosité de nos anciens dans leur vie au milieu de beaucoup des défis : beaucoup d’écoles, d’hôpitaux, de centres de formation technique et autres ont été fait pour aider ces peuples. Ce n’est pas à ignorer dans le cas qui est le nôtre au Maniema. Vu que l’impact de l’Etat sur les institutions comme les écoles, les hôpitaux, et les infrastructures comme les routes est peu visible, la présence des missionnaires peut apporter un plus pour le développement durable des personnes, des milieux et du pays.

Par: Major Mutekanga, M.Afr.

23 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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22 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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30e anniversaire de la mort de Bienheureux Charles Deckers à Tizi Ouzou en Algérie

BIENHEUREUX CHARLES DECKERS – EL KALIMA

Homélie de Mons Luc Terlinden, archevêque de Malines-Bruxelles, prononcée le 15 décembre 2024, au cours de la célébration de l’Eucharistie en l’église Notre Dame de la Cambre à Ixelles en mémoire du centième anniversaire de naissance du Bienheureux Charles Deckers, M.Afr., et du 30e anniversaire de sa mort à Tizi Ouzou en Algérie. Cette homélie est suivie ci-dessous d’un message de remerciements par Gilles Deckers.

« Certains esprits chagrins pourraient critiquer la prédication de Jean le Baptiste. Ne se montre-t-il pas trop indulgent en ne condamnant pas les collecteurs d’impôts au service de l’occupant romain, mais en leur recommandant simplement de ne rien exiger au-delà du montant fixé ? Et que dire des soldats, à qui il ne demande pas de renoncer à leur métier, mais de ne faire violence à personne ?

Jean ne demande pas à certains de tout quitter pour le suivre, comme le fera Jésus. Et dans sa réponse à la question des foules « Que devons-nous faire ? », il n’impose pas des sacrifices pour les péchés ou de l’imiter dans sa vie ascétique et austère. Il les appelle à assister ceux qui sont dans le besoin, à être honnête et équitable dans l’exercice de leur métier. Somme toute, ce sont là des exigences qui s’imposent à tous, Juifs et non-Juifs. C’est une éthique universelle.

Reprocher toutefois à Jean le Baptiste de ne pas aller assez loin dans ses exigences par rapport à celles de Jésus est non seulement une forme d’anachronisme – Jean n’est pas le Messie mais le précurseur – mais ce n’est pas reconnaître non plus son rôle dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. Car lui aussi participe à l’annonce au peuple la Bonne Nouvelle dit l’évangéliste Luc.

C’est ici un aspect important de la mission et de l’annonce de l’Évangile. Nous ne pouvons pas penser que la mission consiste nécessairement en une annonce immédiate et explicite de l’Évangile. Les missionnaires en terre d’Algérie en ont fait l’expérience. L’annonce de la Bonne Nouvelle passe d’abord par la fraternité, la solidarité avec un peuple, le dialogue et la charité. Elle ne se fait pas par prosélytisme.

Charles de Foucauld écrivait ainsi à propos de la mission auprès de Touaregs :  « Il faudrait de bons prêtres, en assez grand nombre, non pour prêcher : on les recevrait comme on recevrait dans les villages bretons des Turcs venant prêcher Mahomet, (…) ; mais, pour prendre le contact, se faire aimer, inspirer estime, confiance, amitié ».

Les missionnaires sont d’abord des experts en humanité, comme le fut Père Charles, le Belge cette fois, ou plutôt l’Algérien, car il s’était fait tellement le frère des populations au milieu desquelles il vivait qu’il avait pris leur nationalité. Et sa maîtrise de la langue avait fait de lui « un Berbère avec les Berbères ».

La mission s’appuie d’abord sur cette grande charité à laquelle nous invite Jean le Baptiste : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Jésus ne dira rien d’autre en parlant du jugement dernier : « J’étais nu, vous m’avez habillé ; j’avais faim, vous m’avez donné à manger ».

La mission respecte aussi les rythmes et les états de chacun. Elle ne demande pas au collecteur d’impôt de vivre du jour au lendemain pauvre comme un franciscain, ou au soldat de déposer les armes sur le champ. « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde » demande plutôt Jean le Baptiste à ces soldats. Si nous vivions déjà cela, combien de souffrance et de génocides ne seraient pas évités !

A la base de la mission, il y a une humanité partagée. Et la première conversion est d’abord celle de la charité et de la fraternité. Une conversion universelle, qui s’adresse à tous. Au nom de cette fraternité, la mission n’est donc pas prosélytisme mais se vit dans le grand respect des consciences, de cette liberté intérieure. Le père Philippe Thiriez écrit à propos du Père Charles que, dans toute son œuvre, refusant tout prosélytisme, « il voulait que tous, jeunes ou adultes, restent libres de cœur dans leur foi, leur unité intérieure. »

Nous pensons parfois un peu vite que l’annonce de l’Évangile consiste avant tout à proclamer explicitement le Christ et à catéchiser. Sans renier cet aspect de la mission, nos frères et sœurs missionnaires d’aujourd’hui, au nom même de leur foi en Jésus, nous invite d’abord à vivre en frères et sœurs universels.

Comme Jean le Baptiste, il faut pouvoir s’effacer devant celui qui est plus grand et plus fort, le Christ, mais aussi devant le sanctuaire de Dieu en chaque personne humaine : sa conscience et sa liberté de cœur, en l’accueillant comme un frère, une sœur.

La fraternité est le socle de l’annonce de l’Évangile. Père Charles a ainsi été témoin du Christ par sa grande humanité et son amour désintéressé. Il s’est fait frère parmi ses frères et sœurs. Répondre à l’appel de Jean le Baptiste aujourd’hui et préparer les chemins à la venue du Seigneur commence par cela : vivre la fraternité et une charité concrète. »

Broederlijkheid is het fundament van de verkondiging van het Evangelie. Pater Charles was zo getuige van Christus door zijn grote menselijkheid en zijn onbaatzuchtige liefde. Hij werd een broeder onder zijn broeders en zusters. Vandaag ingaan op de oproep van Johannes de Doper en de weg bereiden voor de komst van de Heer begint hier: broederlijkheid beleven en concrete naastenliefde in praktijk brengen.

+ Luc Terlinden, Archevêque de Malines-Bruxelles

REMERCIEMENTS.

En tant que Co Président d’El Kalima, je voudrais vous remercier chaleureusement de votre présence à la messe de commémoration de mon oncle Charles Deckers, Fondateur de l’Association El Kalima en 1978.

El Kalima signifie la Parole. L’association El Kalima est fort active dans le dialogue inter-religieux et elle a pour but  de jeter des ponts entre les religions, les spiritualités et toute personne de bonne volonté.

El Kalima œuvre à ce but en développant les activités suivantes, mentionnées sur notre site web et dans notre dépliant :

•          des ateliers d’objets religieux en milieu scolaire (nous avons touché plus de 1000 élèves l’année passée)

•          des formations à la demande des professeurs de religion et des PO afin d’améliorer leurs connaissances de la religion musulmane pour améliorer le vivre ensemble

•          des partenariats avec des lieux de culte, des associations, des événements interreligieux

•          des rencontres interreligieuses et des activités thématiques, par rapport aux thèmes de la santé, des couples mixtes, de la recherche de sens en milieu carcéral

•          des publications annuelles comme le calendrier interreligieux et publications ponctuelles de dossiers pédagogiques.

Nous voudrions proposer à l’Archevêché un partenariat qui se construira en développant des évènements en commun pour le dialogue inter-religieux dans le diocèse.

Une magnifique biographie de Charles Deckers, écrite par Salah Selloum, ancien élève de Charles Deckers en Algérie est disponible au prix de vente de 35 €. Les bénéfices iront à l’Association El Kalima.

21 décembre dans la vie de Charles Cardinal Lavigerie

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