Appelés à être signe d’espoir, de réconciliation et de paix dans un monde de décadence morale, de conflit et d’incertitude

Introduction

L’Initiative Justice et Paix (JPI) des religieux du Nigeria a convoqué sa 17e assemblée générale annuelle au Divine Love Retreat Center and Conference (DRACC), Abuja, du 16 au 19 octobre 2024. Plus de 20 congrégations étaient représentées, dont les Missionnaires d’Afrique. Cette plateforme a été créée en 2007 par l’Association des Supérieurs Majeurs du Nigeria. Différentes congrégations se réunissent chaque année pour discuter et  unir leurs efforts en matière de justice et de paix dans le pays.

    1. Activités

Première activité

Le premier jour de la rencontre, après la messe d’ouverture, nous avons eu un exposé de l’Abbé Genesis Onah Abdul, maître de conférences à l’Université fédérale d’Abuja. Il a centré sa réflexion sur l’espérance, la réconciliation et la paix (Pr 4,13 et Jn 15,16), Il nous a rappelé que la crédibilité de notre mission réside dans notre façon de vivre. Nous vivons dans un monde plein d’immoralité. Nous sommes donc signe d’espoir, de réconciliation et de paix. Et pourtant, nous ne pouvons pas donner aux autres ce que nous n’avons pas nous-mêmes. Nous devons d’abord être signe d’espérance dans nos communautés, nos congrégations et l’Église. Il est donc vital de se poser des questions vraies et existentielles ; comment serons-nous perçus si nous sommes impliqués dans des immoralités ? Combien de communautés sont-elles signes d’espoir et exemples de réconciliation et de paix ?

Pour moi, être signe d’espoir dans le contexte nigérian et même en Afrique en général, c’est générer de la crédibilité dans notre mission à travers notre esprit de corps, afin de promouvoir la crédibilité de notre mission. C’est pourquoi la première valeur pour nous devrait être le contact quotidien avec Jésus en communauté. Notre relation quotidienne avec Jésus en tant que famille fait de nous, en action, lumière dans un monde de ténèbres. C’est pourquoi nous devons d’abord être sel et lumière pour nous-mêmes dans nos communautés. Nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas. C’est un engagement quotidien pour nous tous.

Deuxième activité

La deuxième activité était centrée sur les  rapports d’activités Justice et Paix de différentes congrégations. Les rapports étaient brefs, mais précis et pratiques. Nous, les Missionnaires d’Afrique, ne sommes vraiment pas les derniers dans ce domaine. Il était encourageant de voir que d’autres congrégations semblent également inspirées par notre travail. Selon les rapports de nombreuses congrégations présentes, il me semble que, dans de nombreux cas de restauration de la justice et de promotion de la paix, il y a un travail de sauvegarde qui doit être encouragé, parce qu’il s’agit de cas de viols, de trafic d’enfants, d’abus d’autorité, même de la part du clergé, et des séquelles des violences familiales.

    1. Résolutions de l’Assemblée

À la fin de notre assemblée, nous avons pris ces résolutions :

    1. Représentation stable : les congrégations religieuses sont invitées à envoyer des délégués pour les représenter aux événements du JPI, garantissant ainsi la stabilité des membres sur trois ans.
    2. Demandes formelles : Les demandes de médiation et d’intervention des bénéficiaires doivent être officiellement adressées à JPI.
    3. Expertise juridique : JPI engagera des experts juridiques dans les affaires de paix, de justice et d’intégrité, si nécessaire.
    4. Engagement populaire : JPI élaborera des stratégies pratiques pour soutenir les personnes vulnérables.
    5. Journée mondiale de la paix : JPI souhaite que toutes les congrégations religieuses adoptent des approches spécifiques telles que des marches, des processions avec récitations du chapelet, des discours sur la paix, etc. pour célébrer la Journée mondiale de la paix (21 septembre).
    6. Médias stratégiques : Pour une communication efficace, JPI opère via des plateformes de médias sociaux telles que Facebook, WhatsApp, etc. Les congrégations sont encouragées à tirer parti de ces plateformes médiatiques pour défendre la paix et la justice.
    7. Collaboration : Pour atteindre son objectif, JPI est ouverte à s’associer avec des agences locales et internationales concernées par le biais de la Conférence des Supérieurs Majeurs.
    8. Tâches annuelles : Toutes les Congrégations sont encouragées à effectuer des tâches spécifiques en accord avec le thème de l’année ; elles doivent être rapportées à l’organisme pour le rapport archivistique. Le thème pour l’année 2024/2025 est « Célébrer le jubilé de la vie consacrée à travers le plaidoyer en faveur des personnes vulnérables, la protection de l’environnement et la solidarité ».
    9. Bureaux spécialisés : lors de son AGA qui vient de se terminer, JPI a établi les équipes suivantes : équipe juridique, équipe média et équipe de gestion de projet.
    10. Politiques de sauvegarde : Face aux problèmes d’abus dominants, JPI encourage chaque congrégation à rédiger et à mettre en œuvre des politiques pour la protection des mineurs et des personnes vulnérables.

Conclusion : L’Assemblée générale annuelle de JPI réaffirme son engagement à promouvoir la justice, la paix et l’intégrité.

    1. Visite aux déplacés

Le dernier jour de notre réunion, nous nous sommes  rendus dans un camp de personnes déplacées internes à Abuja. Ces derniers sont victimes de l’insécurité, des catastrophes naturelles et de la pauvreté. Nous leur avons apporté de la nourriture et des vêtements. Ces gens manquent d’un peu de tout. De nombreuses organisations travaillent avec eux dans le domaine de l’éducation et de l’acquisition de compétences.

Conclusion

Un proverbe africain dit : un doigt ne peut pas tuer un pou. C’est une bonne chose de se réunir au moins pour échanger des idées sur la manière d’apporter plus de justice et de paix à notre société nigériane. Le travail de JPI est comme une goutte d’eau dans l’océan, mais nous avons besoin de cette goutte d’eau pour remplir notre vase pastoral. Être membre de JPI est une attitude à encourager et à reconnaître. En tant que missionnaire d’Afrique, j’ai beaucoup appris des autres et surtout je sais maintenant évaluer notre contribution dans le domaine du JPIC-ED et surtout en ce qui concerne la sauvegarde.

Par: Felix Kiboba, M.Afr.

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