Formation spécialisée : un besoin pour la mission, non pas un luxe (PE n° 1089 – 2018/03)

Moi, Frère Vitus Danaa Abobo (M. Afr), je suis l’un des confrères chanceux qui a reçu tout le soutien nécessaire pour me spécialiser en communication sociale, un programme de baccalauréat, pendant ma quatrième étape de formation initiale à Nairobi. Après une année d’études théologiques, on m’a demandé de me spécialiser en communication sociale. Au début, je n’étais pas très content, car je voulais me spécialiser en technologie de l’information, en particulier l’ingénierie de réseau et la réparation d’ordinateurs. J’ai cependant commencé à mettre mon cœur dans le programme d’études, car j’étais convaincu que Dieu savait ce dont j’avais le plus besoin pour la mission.

Ce qui m’a aidé à m’engager dans le programme a été de réaliser que beaucoup de nos lieux de mission sont en milieu rural. En conséquence, je n’aurai probablement personne à qui demander de l’aide dans le domaine de la communication sociale. Je devrai être « un homme à tout faire ». Contrairement à la plupart de mes collègues qui se concentraient sur la photographie, la vidéo ou la radio, je faisais de mon mieux pour prendre des cours supplémentaires dans le domaine des médias écrits où j’étais inscrit pour la maîtrise. Cela signifiait plus de travail, mais je savais que cela valait le sacrifice.

Avec quelques condisciples au Collège Tangaza

Ayant terminé la première partie de cette spécialisation, je veux utiliser cette connaissance pour former d’autres confrères et des jeunes dans nos paroisses et centres, et faire des documentaires sur l’impact de notre présence dans nos différents lieux de mission. Cela permettra à plus de gens de savoir comment Dieu nous utilise pour toucher la vie des personnes avec qui nous travaillons. De tels documentaires aideront aussi nos donateurs et bienfaiteurs à voir l’impact de leurs sacrifices sur la vie des bénéficiaires.

Entre-temps, j’ai conçu un site web pour les étudiants Missionnaires d’Afrique, pour les aider à partager leurs expériences entre eux et avec le monde extérieur (https://www.mafrstudents.org). J’ai également conçu un calendrier liturgique 2017 pour la famille Lavigerie à Nairobi, un dépliant pour le directeur des vocations à Nairobi et un calendrier liturgique pour le secteur du Malawi en 2018.

J’ai l’intention d’utiliser mes compétences pour améliorer la communication dans la Province en tant que nouveau coordinateur provincial des médias. Ici au « Centre for Social Concern » (CFSC), j’ai l’intention de produire des documentaires, d’écrire des articles et d’utiliser le journalisme photographique pour aider nos bienfaiteurs et donateurs à voir l’impact de leur soutien et de leur collaboration sur la vie des gens ordinaires ici au Malawi, ainsi que d’aider les confrères à apprécier le rôle de CFSC dans notre secteur.

Pour réaliser tous ces rêves, je n’aurai pas seulement besoin de ressources techniques comme caméras, appareils d’enregistrement et ordinateurs pour l’édition, mais aussi d’autres confrères avec lesquels travailler, selon le dicton : « deux têtes valent mieux qu’une ». Le travail d’équipe sera donc crucial pour réaliser ce rêve, non seulement pour l’efficacité mais aussi pour la continuité. J’espère que d’autres confrères et étudiants en formation auront la chance de se spécialiser dans ce domaine de la communication sociale.

En ce qui concerne les études spécialisées, deux choses sont, à mon avis, essentielles : l’intérêt pour le domaine concerné et les besoins de la Société. Il est en effet important d’aider le confrère ou l’étudiant à s’orienter dans les études spécialisées selon les besoins. Il est aussi important que le confrère s’investisse pleinement dans cette formation spécialisée. Il est également important de tenir compte de l’intérêt et de la capacité du confrère ou de l’étudiant, si nous voulons avoir des spécialistes qui maîtrisent leur domaine. J’ai étudié avec des étudiants qui font le minimum, comme s’ils étaient obligés d’étudier certains programmes. Nous ne voulons pas investir beaucoup pour récolter à peu près rien par la suite.

De retour d’une visite pastorale avec un sac de bananes plantain et un sac de cannes à sucre reçus d’une famille

Pour les étudiants en formation, je pense qu’il est bon de donner à ceux qui en ont la capacité et la possibilité, d’étudier d’autres cours que la missiologie et la pastorale. Je pense qu’il est important d’aider les formateurs à réaliser que toute connaissance est valable et donc d’offrir un choix de programmes variés. Cela pourrait signifier une augmentation de nos dépenses courantes, mais cela entraînera, dans le futur, une autosuffisance et une diminution des dépenses, car nous aurons plus de spécialistes au sein de la Société.

Un exemple : le type de services que je rendais à la maison de formation à Nairobi (réseautage, réparation et entretien d’ordinateurs, photos et vidéos) aurait coûté à la maison de formation des milliers de shillings kenyans. Cela a été pour moi une joie de le faire dans ma communauté. Pendant mes trois années de spécialisation, j’ai étudié avec des séminaristes et des religieuses d’autres congrégations qui prenaient des cours au choix dans notre Institut presque chaque semestre ; nos étudiants de Nairobi n’étaient pas motivés à faire de même ; cette mentalité doit changer ! En tant que Société, nous avons déjà compris la nécessité d’avoir des confrères spécialistes dans divers domaines en plus de la missiologie et de la pastorale. Le principal défi est de nous convaincre de ce besoin réel, sinon nous avons déjà perdu la bataille.

Vitus Danaa Abobo, M.Afr.

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