Aujourd’hui, Ignace a présenté un sujet important : Les Méga Provinces au service de la Mission, des communautés et des confrères. La question fondamentale était d’examiner si ces nouvelles structures ont vraiment amélioré la qualité de notre service à la Mission. Il ne s’agit pas vraiment de revenir aux anciennes structures qui étaient en place, même si certains aspireraient sans doute à retrouver le pouvoir et l’autorité qui leur ont été retirés avec la création des secteurs. Certains confrères disent même que certains de ces secteurs sont devenus périphériques, qu’ils n’ont plus la voix qui était autrefois la leur et que le contact direct, surtout avec le Conseil général, a été pratiquement supprimé. Pourtant, dans certains secteurs, c’est comme si rien n’avait jamais vraiment changé, la maison du secteur est là, le délégué provincial et le trésorier ont tous deux leur gros véhicule à disposition et sentent que leur tâche est une occupation à temps plein. Cependant, dès le début, l’objectif des nouvelles structures n’était pas d’augmenter le nombre de ceux qui occupaient un poste, mais plutôt de rendre plus de confrères disponibles pour le ministère pastoral. Il y a certainement des différences entre les secteurs, surtout en Europe, où le Délégué provincial a vraiment un travail à plein temps et où le nombre de confrères dont il s’occupe est élevé. Mais dans d’autres, le nombre de confrères est plutôt faible, ce qui permettrait au délégué de s’impliquer dans le ministère, même si certains ne le voient pas et ne le comprennent pas encore complètement. Oui, il y a des secteurs où il n’y a qu’une seule communauté. Que faut-il faire ? Regrouper ? En ce sens, il appartient aux provinces de repenser, si nécessaire, toute la structure de gouvernance, même si cela signifie de revoir et reconsidérer la présence des secteurs. Il doit être clair qu’en principe, être délégué provincial ou trésorier de secteur (bien qu’il puisse y avoir des exceptions) n’est pas un emploi à temps plein. Ils doivent être capables de créer ce bel équilibre entre le ministère pastoral qui est le leur et leur disponibilité pour l’animation des confrères qui leur sont confiés.
L’un des enjeux était aussi ce qu’on pourrait appeler une question d’identité, en particulier la question de l’appartenance non seulement à un secteur donné, mais à une province. En ce sens, l’une des principales préoccupations de la coresponsabilité d’une province est de créer ce sentiment d’appartenance. La conscience de faire partie de toute la province est un esprit qu’il faut créer et renforcer. Quand une équipe provinciale travaille bien ensemble, quand la coresponsabilité est comprise et que les communautés locales font partie du processus de communication, quand il y a de la transparence de haut en bas, il y aura toujours ce sentiment de cohésion et de communion fraternelle.
Après avoir examiné les questions ensemble en groupes et en séance plénière, on peut dire qu’il y a eu un certain manque de clarté et qu’il n’y a pas eu jusqu’à présent de véritable évaluation. Les statuts de la province doivent être clairs et les rôles clairement définis. Lorsqu’un délégué est élu ou qu’un trésorier de secteur est nommé, il doit avoir un mandat écrit clairement défini, c’est-à-dire qu’il doit avoir une compréhension claire de son rôle et de ce qui lui a été délégué. Dans le passé, cela ne s’est peut-être pas toujours produit et a pu créer de la confusion et de la frustration. Dans certaines provinces, il est évident que de nouveaux délégués doivent être initiés et qu’une certaine formation est nécessaire. Un autre aspect qui ressort clairement des réponses données lors de la préparation du Conseil plénier et des interventions d’aujourd’hui est l’importance de l’internationalité et cet aspect important de notre identité est d’une importance capitale pour éviter toute forme de nationalisme qui défigure notre identité.
Un autre aspect très important de notre rôle de responsables est celui des visites aux communautés car être sur le terrain avec les confrères ne doit jamais être sous-estimé. Certains ont parlé de l’importance d’une visite canonique au moins une fois par an avec un rapport. Les Provinciaux et leurs délégués ne doivent jamais être ressentis comme éloignés, car leur présence doit rester le principal moyen d’être en contact. Etre proche et permettre aux confrères de sentir que nous, les responsables, sommes vraiment là pour eux est sans aucun doute l’aspect le plus important de notre ministère, et si nous ne sommes pas là pour les confrères, nous échouons dans notre responsabilité et la Société en subira les conséquences.
Francis Barnes