Pèlerinage 150è – 1er Jour – Kigungu

Jubilé 150è - Pèlerinage

Il y a un an, une bonne délégation des Missionnaires d’Afrique et des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique était en Tunisie pour marquer le début officiel de l’année jubilaire. A cette occasion, les délégués ont eu le privilège de participer à un pèlerinage, habilement préparé par les missionnaires du Maghreb, sur les traces de notre Fondateur, le Cardinal Lavigerie, et des premiers missionnaires en Tunisie. Il y a quelques jours, c’était aux missionnaires de l’Ouganda de préparer un pèlerinage, un voyage spirituel, sur les traces des premiers missionnaires de l’Ouganda, le Père Siméon Lourdel et le Frère Amans Delmas, ainsi que des toutes premières semences de foi, les Martyrs de l’Ouganda, avant la célébration de la clôture officielle de l’année jubilaire. 

À TOUS CEUX QUI N’ONT PAS PU Y PARTICIPER, NOUS VOUS PROPOSONS DE VOUS ENGAGER DANS LE MÊME CHEMINEMENT SPIRITUEL EN SUIVANT LA PUBLICATION – PETIT À PETIT – DU «LIVRET DU PÈLERINAGE ».

Introduction

Les Missionnaires d’Afrique sont arrivés en Ouganda il y a cent quarante ans (1879) et les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique il y a cent vingt ans (1899). Notre pèlerinage va nous conduire dans des lieux où nos prédécesseurs en mission sont passés, ont vécu et ont servi Dieu et son peuple. Nous espérons et prions pour que, lorsque nous explorons et apprécions le passé glorieux dont l’impact est visible dans la communauté chrétienne florissante d’aujourd’hui, nous ne ” le transformions pas en musée ” ou pire en ” cimetière de nostalgie ” (expressions du Pape François) ; mais plutôt le rendions vivant et pleinement présent là où nous continuons la mission entreprise par nos prédécesseurs. Puisse ce voyage dans le passé de notre famille Lavigerie dans ce pays nous aider à découvrir “les germes d’un avenir inimaginable dans notre monde en apparence stérile”. (Timothy Radcliffe).

PÈLERINAGE SUR LES TRACES DES PREMIERS MISSIONNAIRES

Premier jour - Kigungu

Qu’ils sont beaux les pieds du messager de la Bonne Nouvelle ! (Is. 52, 7)

PREMIÈRE CARAVANE EN AFRIQUE DE L’EST 1878:
1. Joseph Augier 2. Ludovic Girault 3. Leon Livinhac 4. Simeon Lourdel 5. Leon Barbot 6. Amans Delmas
7. Joachim Pascal 8. Theophile Dromaux 9. Henry Delaunay 10. Toussaint Deniaud

Quelques notes historiques

Kigungu aussi connu sous le nom de Kyettale était le plus grand port du Royaume du Buganda au XIXe siècle. Le 17 février 1879, les deux premiers missionnaires catholiques, le P. Simeon Lourdel et le Fr. Amans Delmas, sont arrivés par ce port. Cela leur avait pris dix mois depuis Alger et presque un mois depuis Kageye (Mwanza), de l’autre côté du lac, où ils avaient quitté leurs trois confrères. Après deux jours de repos et la réparation de leur canot, ils sont partis en direction de Lubaga, la capitale du royaume. Mais, après quelques kilomètres, à Kaweta (cf. Paroisse de Bugonga), leur canoë s’est brisé en morceaux. C’est ainsi que Mapeera raconte l’incident : “Nous sommes arrivés juste à temps, notre pauvre canot, souvent réparé, n’était plus bon que pour le bois de chauffage. Il s’est tout simplement effondré au point que nous avons dû renoncer à toute autre utilisation.” De là, ils ont donc continué leur voyage à pied.

Quatre mois plus tard, le 17 juin 1879, les trois missionnaires partis à Kageye arrivèrent également au même port. Il s’agissait des Pères Léon Livinhac, Ludovic Girault et Léon Barbot. Le Frère Amans est allé les chercher avec une flotte de 20 canoës fournis par le roi Muteesa I. Ce fut vraiment une journée joyeuse et d’action de grâce. C’est ainsi que le P. Girault décrivit l’événement dans son diaire :

« Hier soir, les moustiques sont revenus pour nous faire la guerre… Nous nous sommes réveillés à quatre heures du matin et le départ était prévu à cinq heures… Le Père Livinhac et le Frère Amans souffrent toujours de fièvre… Avant notre arrivée, Musisi a rassemblé tous les canoës, puis nous nous sommes lentement dirigés vers la rive… Les gardes ont tiré en l’air et les tambours ont été battus pendant que les rameurs chantaient. Et enfin, à dix heures vingt, nous avons posé les pieds sur cette terre de l’Ouganda que nous désirions depuis longtemps atteindre ! Les gardes ont tiré en l’air et les tambours ont été battus pendant que les rameurs chantaient. Et enfin, à dix heures vingt minutes et demie (10h20), nous avons posé les pieds sur cette terre de l’Ouganda que nous désirions depuis longtemps atteindre ! Nous étions très heureux et, au fond de notre cœur, nous rendions grâce à Dieu pour la protection sans faille qu’il nous avait donnée tout au long de notre voyage. Nous Lui avons aussi demandé de bénir notre mission et de convertir ces pauvres gens parmi lesquels nous sommes venus vivre. »

Ils y sont restés quatre jours, puis sont partis à pied pour Nabulagala où les attendait le Père Siméon Lourdel. Le Père Livinhac était très malade et devait être transporté sur une civière.

Vingt ans plus tard, en octobre 1899, le premier groupe de six Sœurs blanches arriva dans ce pays par ce même port. Elles sont venues avec Mgr Henry Streicher et un groupe de 12 Pères Blancs.

Monument et Succursale

Le premier monument en souvenir de l’arrivée des missionnaires pionniers dans ce port a été construit en 1929, année du jubilé d’or de l’arrivée de ces missionnaires. Ce monument a lentement été recouvert d’eau – une partie de ses ruines se trouve dans le musée de Lubaga.

Le monument actuel avec les statues de Mapeera et d’Amans a été construit en 1933-35. Depuis 1935, Kigungu est une succursale de la paroisse de Bugonga (Entebe) depuis 1975. Les travaux de construction de la nouvelle église ont commencé en 1994. (La paroisse d’Entebe, à environ 3 km de Kigungu, a été fondée par les Missionnaires d’Afrique en 1902 ; c’était pendant de nombreuses années la procure).

Vieux monument
Nouveau monument

Pèlerinage annuel

Les pèlerinages à Kigungu ont commencé dans les années 60 (1960). Depuis 2009, ce pèlerinage a lieu le jour même du 17 février, que ce soit un dimanche ou non. Il est organisé à tour de rôle par les différents diocèses de la Province ecclésiale de Kampala et chaque année le nombre de pèlerins augmente, de sorte que le lieu devient de plus en plus exigu !

Restes des Missionnaires Pionniers, Kigungu, 17 février 2011

PRIÈRE À KIGUNGU (SMNDA)

(De « A l’écoute de Mère Marie Salomé » p. 37-38)

« Le Cœur de Jésus doit être notre modèle et avec lui, notre Mère Marie que nos Constitutions nous ont donnée comme un exemple à imiter chaque jour. Regarde-les de très près, regarde-les constamment, regarde-les avec amour ; que leur exemple, gravé dans ton cœur, te fasse rayonner de leurs vertus dans tout ce que tu es, et que chacun trouve en toi un exemple de pudeur, d’amitié chrétienne, de douceur, de piété profonde, de serieux parfait qui sont autant de qualités qui sont celles de Jésus et de sa sainte Mère. Ainsi, vous deviendrez comme des aimants, attirant les âmes vers Dieu ; alors vous accomplirez, par la grâce de Notre Seigneur, les paroles que notre Vénérable Fondateur a prononcées à la basilique Notre-Dame d’Afrique quand ses premiers missionnaires partaient pour l’Afrique Equatoriale :

ߵQu’ils sont beaux, pour les enfants de l’Afrique, les pieds de ceux qui descendent de leurs montagnes, meurtris et blessés de leur voyage et couverts de poussière, pour leur apporter enfin la paix ! Comme ils sont beaux, aux yeux des chrétiens, ces pieds qui les portent au martyre par amour, ces pieds qui se sacrifient pour sauver tant de victimes de leurs souffrances.ߴ »

Réfléchissons à la manière dont le Père Siméon Lourdel, Frère Amans Delmas et tous nos ancêtres missionnaires étaient prêts à être envoyés là où le Seigneur avait besoin d’eux. Et nous ?  Comment répondons-nous chaque jour à notre vocation ? Comment faisons-nous face aux difficultés que nous rencontrons dans l’acceptation de la mission et dans notre obéissance à l’appel du Seigneur ?

Remercions le Seigneur, comme le Père Siméon Lourdel, le Frère  Amans Delmas, de nous avoir confié, malgré nos faiblesses, la mission de répandre Sa Parole aux peuples africains.

Chant : Tu es le Dieu des grands espaces

Les Pères Blancs fêtent leurs 150 ans

Les Pères Blancs fêtent leurs 150 ans

Par Nelson Kiva du Journal NEW VISION (9 décembre 2019)

Le quotidien ougandais “NEW VISION” a couvert à la fois la grande fête de Namugongo et le pèlerinage qui a précédé la fête.

Voici un article de Nelson Kiva, du journal NEW VISION, paru dans l’édition du lundi 9 décembre.

Des centaines de missionnaires de différentes parties du monde se sont rassemblés hier au sanctuaire des martyrs d’Ouganda, à Namugongo, pour marquer 150 ans d’évangélisation africaine. C’était en l’honneur des martyrs ougandais.

Les premiers missionnaires catholiques à venir en Ouganda étaient des Pères Blancs. Il s’agissait du P. Siméon Lourdel, populairement connu sous le nom de Mapeera et du Frère Delmas Amans (Amansi), qui a enseigné la religion aux 22 martyrs catholiques ougandais.

La Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) et la Congrégation des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches) jouissent d’une grande estime un peu partout en Afrique, pour leur contribution non seulement dans le secteur de l’évangélisation, mais également pour l’aide qu’elles ont apportée dans le secteur éducatif et sanitaire.

Les mouvements missionnaires des Pères Blancs et des Sœurs Blanches ont vu le jour en 1869 lorsque le cardinal Charles de Lavigerie, archevêque d’Alger en Afrique du Nord, a appelé de jeunes hommes et femmes à former les deux sociétés. Les missionnaires venaient de France et d’Angleterre.

Le supérieur général des Pères Blancs, le Père Stanley Lubungo, a dit que les martyrs ougandais jouent un rôle clé, car ils ont obéi à la parole de Dieu. “Ils n’ont pas abandonné Dieu et cela fait d’eux une bénédiction et un pilier clé de la foi “, a-t-il dit. “Ils ont allumé la bougie et c’est à nous de la porter en faisant avancer l’évangile “, a-t-il ajouté.

Sœur Carmen Sammut, supérieure générale des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, a dit : “Nous remercions Dieu pour les martyrs ougandais et pour la joie de nombreux hommes, femmes et enfants qui, sur ce continent, ont donné leur vie au Christ et pour les autres.

Le Nonce apostolique en Ouganda, Luigi Bianco, le célébrant en chef de la Messe d’action de grâce à Dieu pour ce 150e anniversaire, a fait remarquer que l’Église en Ouganda avait une raison particulière de manifester une profonde gratitude car les deux institutions missionnaires étaient les premières à annoncer cette bonne nouvelle dans le pays.
“En effet, c’est le moment de remercier Dieu pour les nombreux missionnaires, pères, frères et sœurs qui ont consacré leur vie à l’annonce de l’Évangile en Afrique et sur d’autres continents et au service de la promotion humaine des peuples “, a-t-il dit.

“L’anniversaire offre un bon exemple et une inspiration que personne n’est exclu de la mission de l’Église “, a-t-il ajouté.

“Même le Pape François invite l’Église à redécouvrir sa fécondité dans la joie de la mission et à être témoins de l’amour de Dieu pour tous.”

L’archevêque de Kampala, Mgr Cyprian Kizito Lwanga, a déclaré : “Quand je considère les fruits abondants des missionnaires, je suis amené à me poser un certain nombre de questions. Par exemple, où serions-nous si vous n’aviez pas été fondés ? Que serait l’Afrique sans vos activités et engagements missionnaires ? Que serait l’Ouganda sans le miracle des martyrs ougandais ?” Il a dit que les martyrs ougandais étaient les premiers fruits du travail d’évangélisation en Ouganda.

Le président des laïcs catholiques de l’Ouganda, Gervase Ndyanabo, a déclaré que les laïcs devraient penser aux sacrifices consentis par les missionnaires, y compris celui de mettre leur vie en danger au nom de l’évangélisation.

“Nous nous joignons donc aux autres pour louer Dieu pour eux. Nous serons à jamais reconnaissants à Dieu pour la vraie joie qui nous a été donnée à travers eux,” dit-il.

Le président Yoweri Museveni, qui était représenté par le ministre des finances Matia Kasaija, a déclaré aux chefs religieux que la solution aux maux de la corruption et des assassinats insensés consistait à faire des efforts conjoints afin de s’attaquer au phénomène croissant de la délinquance dans ce pays.

Le Kabaka du Buganda, Ronald Muwenda Mutebi, dans son message, a rendu hommage aux missionnaires, disant que l’Ouganda et l’Afrique étaient fiéres d’avoir produit le premier évêque africain dans l’histoire des temps modernes.

Mgr Joseph Nakabale Kiwanuka, a été consacré en 1939. Le Kabaka, qui était représenté par le Prince David Golooba, a déclaré que cela ancrait l’Eglise catholique en Ouganda.

ENTRE LES LIGNES

Le Président Yoweri Museveni a rappelé à l’Eglise que son rôle dans la lutte contre l’immoralité était immense : “Des maux tels que la corruption et les meurtres insensés sont une indication de mauvaise perception, de manque d’honnêteté et d’immoralité dans notre peuple.”

Lisez en ligne la couverture du même journal NEW VISION sur le “pèlerinage sur les traces de nos prédécesseurs”.

Messe de clôture Kampala

Apothéose de l'année jubilaire à Namugongo

Dans presque toutes les provinces, sections et secteurs, l’année jubilaire a pris fin. Un temps pour célébrer, remercier Dieu et compter les grâces qui nous feront avancer pour continuer la Mission avec les charismes qui sont les nôtres. 

De nombreuses photos des différentes célébrations ont été publiées sur Facebook ou diffusées par email ou par WhatsApp. Celles-ci arrivent en retard en raison de la mauvaise connexion Internet à Namugongo, en Ouganda, où la célébration officielle de l’année jubilaire s’est déroulée. Elles proviennent principalement du frère Vitus Abobo, mais je soupçonne qu’il a aussi recueilli des photos d’autres photographes. 

Il est plus difficile de rendre compte de ce qui s’est passé car votre serviteur n’était pas à Namugongo et n’a rien reçu de ceux qui ont eu la chance d’y être. Mais les photos elles-mêmes donnent un beau compte-rendu de la célébration.

René De Laet, R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Luc Putzeys, Délégué Provincial du secteur de Belgique,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

René De Laet

le dimanche 8 décembre 2019  à Anvers (Belgique)
à l’âge de 94 ans dont 70 ans de vie missionnaire
en RD Congo (Zaïre) et en Belgique.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

(plus…)

Louis Blondel : dix ans déjà

Service en mémoire de Louis Blondel

Il y a dix ans déjà… Notre confrère Louis Blondel était assassiné dans le prebytère de Diepsloet, un township du Nord de Johannesbourg en Afrique du Sud. Depuis, un centre de Jeunes a été construit en sa mémoire. Dimanche un “Memorial Service” sera célébré sur place. Vous pouvez en suivre le déroulement en streaming. Voici comment :

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Partage de Sœur Rosetta Rossi

Partage de Sœur Rosetta Rossi, smnda

Sœur Rosetta Rossi est une sœur missionnaire de Notre-Dame d’Afrique (Sœur Blanche) qui a travaillé de nombreuses années, surtout au Burundi. Dans le cadre des conférences romaines du 150e anniversaire des fondations de nos deux instituts missionnaires, Sœur Rosetta a accepté de donner son témoignage comme missionnaire. Cela s’est fait au cours d’une « conférence romaine » le 6 novembre 2019.

Échos du Conseil Plénier – 30 novembre 2019

Échos du Conseil Plénier - 30 novembre 2019

Finances

Tony a fait une présentation très claire sur l’état de nos finances. Mais, comme il l’a souligné, le cœur du problème est celui de la durabilité afin de garantir que nos ressources financières couvrent nos besoins non seulement pour aujourd’hui mais aussi pour l’avenir. Dans ce contexte, il a évoqué la question de la transparence, de la responsabilité, de la collaboration avec les professionnels et des audits (internes et externes). Le monde financier est un champ de mines et les pièges sont nombreux. De plus en plus, le besoin de se faire accompagner par des professionnels se fait sentir et déjà la collaboration qui existe porte ses fruits. Depuis quelque temps déjà, le conseil financier de la Société compte chaque trésorier provincial parmi ses membres. La collaboration s’en est trouvée améliorée et une vision commune est en train d’émerger. Il y a aussi la conviction que la durabilité doit s’appliquer à chaque province, communauté et confrère. Cela implique un travail efficace et responsable à tous les niveaux. Les revenus des confrères (pensions, ministère, salaires, legs) diminuent régulièrement même s’ils restent la source de revenus la plus importante. Pourtant, la situation est en train de changer et l’importance des investissements ne cesse de croître, mais, comme nous le savons, ces investissements peuvent être instables et erratiques car ils sont tributaires des marchés. 

Pour l’instant, nos revenus sont stables, mais les dépenses augmentent constamment, même si le nombre de confrères diminue chaque année. Nous ne sommes pas encore au bout de nos ressources, mais qu’en sera-t-il demain ? Il est certain que nous devons d’abord et avant tout être reconnaissants de la providence de Dieu pour les bienfaiteurs qui nous ont soutenus pendant les 150 dernières années. Nous sommes également reconnaissants envers nos prédécesseurs dont la générosité et les sacrifices ont contribué à créer les réserves que nous avons aujourd’hui. Dans tout cela, la solidarité est nécessaire, car c’est la solidarité qui nous a unis pendant toutes ces années et qui doit le faire à l’avenir. Mais n’ayons pas peur de mentionner certaines tendances des confrères qui menacent cette solidarité. Il y a des confrères qui ont des projets générateurs de revenus pour leur gain personnel et leur intérêt personnel au détriment de la solidarité certes, mais aussi au détriment parfois de leur engagement pastoral ; d’autres ne sont que trop heureux de garder tout l’argent qu’ils reçoivent du ministère qui est le leur ou de garder les salaires qu’ils ont. De telles tendances non seulement menacent gravement la solidarité, mais menacent aussi l’identité qui est la nôtre. En lien avec cela, Tony nous a demandé de nous remettre en question en ce qui concerne notre style de vie et notre attitude envers les choses matérielles. Est-ce que je témoigne d’une façon ou d’une autre d’un mode de vie simple ou est-ce que mon mode de vie entrave le témoignage même que je suis censé donner ? De plus, il arrive que des confrères, même des candidats, puissent avoir un virulent esprit du « tout m’est dû » (Rome paie, la Société a l’argent, c’est mon droit). Un tel sentiment de droit n’a pas sa place dans notre société.  

Il est urgent de mettre en place un système financier rigoureux qui ne soit ni poreux ni sujet au gaspillage. Des contrôles, des vérifications et des bilans doivent être en place à tous les niveaux afin que l’argent soit toujours utilisé à bon escient. Toutes nos ressources doivent être utilisées avec sagesse et responsabilité, ce qui signifie que les considérations financières doivent jouer un rôle important dans le processus de discernement. Chacun d’entre nous doit être solidaire de l’ensemble de la Société et cela exige de notre part une saine préoccupation pour l’avenir.  Car cette prudence et cette vigilance font partie intégrante de la mentalité qui est la nôtre et, si nécessaire, des sacrifices devront être consentis. En ce qui concerne la collecte de fonds, nous devons être prêts à mobiliser des revenus, mais tout cela exige humilité, créativité, transparence, conviction et motivation. 

En dernière analyse, nos ressources financières doivent être protégées et soutenues car elles sont l’outil indispensable qui rend possible notre mission et notre ministère. Il est impératif qu’une telle planification et une orientation appropriée de ces ressources ouvrent la voie à un avenir sûr. Cet avenir est entre nos mains.

Francis Barnes

C’est probablement le dernier rapport que nous recevrons du Conseil plénier. Un grand merci à Francis Barnes qui a été très fidèle à nous faire connaître le déroulement du Conseil plénier.

Échos du Conseil Plénier – 29 novembre 2019

Échos du Conseil plénier - 29 novembre 2019

Formation initiale

Encore une fois aujourd’hui, nous avons eu une introduction très claire à la question de la formation initiale donnée par notre secrétaire à la formation, Bob Tebri. Il a déclaré clairement que ce qu’il partagerait ne serait pas une réflexion sur ce que devrait être la formation, mais plutôt un regard en arrière sur les trois dernières années ou encore pour voir comment nous nous en sortons avec les recommandations faites dans le dernier chapitre (et comment ainsi aller de l’avant). C’est en effet la méthodologie qui a été utilisée tout au long de ce conseil plénier.

Depuis le dernier chapitre, il y a eu de nombreuses rencontres pour les formateurs à différents niveaux. Le programme de tous les centres de propédeutique ont été harmonisés car il y avait une grande divergence et certains reflétaient également ce qui serait couvert plus tard dans la première phase. Dans la plupart des cas, le suivi des stagiaires par les Provinciaux et les coordinateurs s’est beaucoup amélioré, ce qui est également le cas pour les évaluations qui sont faites. La plupart des communautés d’accueil étaient composées de 3 confrères, mais malheureusement il y a encore des exceptions où le stagiaire devient le troisième membre. Certes, dans l’ensemble, notre formation continue à refléter les valeurs de notre charisme par la formation M.Afr que nous voulons donner : JPIC-ED, missiologie, spiritualité, développement humain, intégrité du ministère (certains candidats élaborent leur propre code de conduite). Dans nos maisons de formation, il y a une conscience croissante des candidats à être présents dans les périphéries pour leur ministère pastoral, les hôpitaux, les prisons, les bidonvilles. Il serait intéressant que les provinciaux nous disent si le même intérêt et la même ardeur se manifestent quand ils deviennent de jeunes confrères.

La formation est un processus riche et complexe ; il est difficile de trouver un mot qui exprime la réalité de la formation avec toutes ses nuances. On pourrait certainement en dire autant du leadership, et pourtant c’est aux dirigeants qu’il incombe de chercher des solutions. Certes, dans les travaux de groupe d’aujourd’hui, nous avons essayé d’examiner les questions qui continuent à se poser dans notre itinéraire de formation, que ce soit avec les stagiaires ou avec les jeunes confrères. N’oublions pas que la période de stage est aussi une période de formation et, d’une certaine manière, du fait de l’accompagnement nécessaire, cela peut aussi être vrai pour les jeunes confrères. Nous avons discuté du stage, de la réticence de certains de nos stagiaires ou jeunes confrères à accepter une nomination dans une province donnée ou même un type de ministère. Beaucoup ont l’impression qu’il semble parfois y avoir un manque de préparation et de disponibilité. Il y a des situations où, après quelques mois dans une mission particulière, un jeune confrère demande à changer d’endroit, ou un stagiaire peut être mal à l’aise parce qu’il n’a pas obtenu la place spécifique qu’il avait désirée. Sans doute nos discussions interpellaient la question fondamentale de notre identité. La base même de qui nous sommes, la base même de notre identité est la mission et cela implique une disponibilité, une générosité et une flexibilité constantes ; comment formons-nous pour susciter ces éléments inhérents à ce que nous sommes ?

Oui, à bien des égards, les questions discutées autour de l’accompagnement des stagiaires – leurs communautés d’accueil, le rôle des responsables et le rôle des coordonnateurs de stage – sont des questions qui ont été discutées si souvent au fil des ans, des directives sont là, des lignes directrices, alors comment se fait-il que les mêmes questions reviennent sans cesse ? Il incombe à toutes les équipes de responsables de prendre ces questions au sérieux et de suivre les directives en vigueur depuis si longtemps. Notre animation, nos visites, notre encadrement, notre proximité sont autant d’aspects importants de notre suivi.

Francis Barnes

Serment et déclaration d’intention à Jérusalem

Serment et déclaration d'intention à Jérusalem

Le mardi 26 novembre, notre confrère le Cardinal Michael Fitzgerald, a reçu le Serment final de Patient Balma et Nelson Ekeh, ainsi que le renouvellement de la Déclaration d’intention de Audace Niyibigira, Belito José Joaquim, Isac Kinda et Thierry Uyirwoth à la nouvelle Chapelle de Sainte Anne de Jérusalem. Félicitations à tous.

20191128 Echos du Conseil Plénier

Échos du Conseil plénier - 28 novembre 2019

Entretien avec le président - 27 novembre

Juste pour dire qu’hier, Stan, Aloysius (le provincial de EAP) et moi-même avons été reçus très cordialement par le Président de l’Ouganda. Nous nous sommes rencontrés dans l’après-midi peu après 15 heures, bien que nous ayons commencé la journée en rencontrant l’archevêque de Kampala dans sa résidence le matin, puis, avec des membres d’autres Églises (le nouvel archevêque anglican, un vicaire général orthodoxe et d’autres religieux), nous avons attendu quelques heures avant de partir pour Entebbe. Une fois sur place, nous avons tous été invités à déjeuner au Palais de l’État (sans la présence du président). Un très bon déjeuner suivi d’un thé ou d’un café dans l’un des nombreux salons.  Ce n’est que plus tard, peu après trois heures, que tout le groupe a été reçu par le Président et que chacun a pu se présenter. Nous trois, missionnaires, nous nous sommes distingués des autres car nous portions notre habit et notre rosaire. Après quelques minutes, accompagnés de l’archevêque catholique de Kampala, nous avons eu une audience privée avec le président dans une autre petite salle de réunion.

La réunion a duré une vingtaine de minutes. Le président semblait bien connaître les Missionnaires d’Afrique (quand nous sommes arrivés en Ouganda, Lourdel, Amans et le fait que les premières écoles ont été créées par les Pères Blancs). Pendant tout le temps, le président semblait détendu et très attentif à tous les échanges qui ont eu lieu. Stan l’a invité à venir au sanctuaire des martyrs le 8 décembre pour la cérémonie de clôture de notre 150e anniversaire et il a dit qu’il viendrait, ne serait-ce que pour une heure.

Francis Barnes

Les Méga Provinces au service de la Mission - 28 novembre

Aujourd’hui, Ignace a présenté un sujet important : Les Méga Provinces au service de la Mission, des communautés et des confrères. La question fondamentale était d’examiner si ces nouvelles structures ont vraiment amélioré la qualité de notre service à la Mission. Il ne s’agit pas vraiment de revenir aux anciennes structures qui étaient en place, même si certains aspireraient sans doute à retrouver le pouvoir et l’autorité qui leur ont été retirés avec la création des secteurs. Certains confrères disent même que certains de ces secteurs sont devenus périphériques, qu’ils n’ont plus la voix qui était autrefois la leur et que le contact direct, surtout avec le Conseil général, a été pratiquement supprimé. Pourtant, dans certains secteurs, c’est comme si rien n’avait jamais vraiment changé, la maison du secteur est là, le délégué provincial et le trésorier ont tous deux leur gros véhicule à disposition et sentent que leur tâche est une occupation à temps plein. Cependant, dès le début, l’objectif des nouvelles structures n’était pas d’augmenter le nombre de ceux qui occupaient un poste, mais plutôt de rendre plus de confrères disponibles pour le ministère pastoral. Il y a certainement des différences entre les secteurs, surtout en Europe, où le Délégué provincial a vraiment un travail à plein temps et où le nombre de confrères dont il s’occupe est élevé. Mais dans d’autres, le nombre de confrères est plutôt faible, ce qui permettrait au délégué de s’impliquer dans le ministère, même si certains ne le voient pas et ne le comprennent pas encore complètement. Oui, il y a des secteurs où il n’y a qu’une seule communauté. Que faut-il faire ? Regrouper ? En ce sens, il appartient aux provinces de repenser, si nécessaire, toute la structure de gouvernance, même si cela signifie de revoir et reconsidérer la présence des secteurs. Il doit être clair qu’en principe, être délégué provincial ou trésorier de secteur (bien qu’il puisse y avoir des exceptions) n’est pas un emploi à temps plein. Ils doivent être capables de créer ce bel équilibre entre le ministère pastoral qui est le leur et leur disponibilité pour l’animation des confrères qui leur sont confiés.

L’un des enjeux était aussi ce qu’on pourrait appeler une question d’identité, en particulier la question de l’appartenance non seulement à un secteur donné, mais à une province. En ce sens, l’une des principales préoccupations de la coresponsabilité d’une province est de créer ce sentiment d’appartenance. La conscience de faire partie de toute la province est un esprit qu’il faut créer et renforcer. Quand une équipe provinciale travaille bien ensemble, quand la coresponsabilité est comprise et que les communautés locales font partie du processus de communication, quand il y a de la transparence de haut en bas, il y aura toujours ce sentiment de cohésion et de communion fraternelle.

Après avoir examiné les questions ensemble en groupes et en séance plénière, on peut dire qu’il y a eu un certain manque de clarté et qu’il n’y a pas eu jusqu’à présent de véritable évaluation. Les statuts de la province doivent être clairs et les rôles clairement définis. Lorsqu’un délégué est élu ou qu’un trésorier de secteur est nommé, il doit avoir un mandat écrit clairement défini, c’est-à-dire qu’il doit avoir une compréhension claire de son rôle et de ce qui lui a été délégué. Dans le passé, cela ne s’est peut-être pas toujours produit et a pu créer de la confusion et de la frustration. Dans certaines provinces, il est évident que de nouveaux délégués doivent être initiés et qu’une certaine formation est nécessaire. Un autre aspect qui ressort clairement des réponses données lors de la préparation du Conseil plénier et des interventions d’aujourd’hui est l’importance de l’internationalité et cet aspect important de notre identité est d’une importance capitale pour éviter toute forme de nationalisme qui défigure notre identité.

Un autre aspect très important de notre rôle de responsables est celui des visites aux communautés car être sur le terrain avec les confrères ne doit jamais être sous-estimé. Certains ont parlé de l’importance d’une visite canonique au moins une fois par an avec un rapport. Les Provinciaux et leurs délégués ne doivent jamais être ressentis comme éloignés, car leur présence doit rester le principal moyen d’être en contact. Etre proche et permettre aux confrères de sentir que nous, les responsables, sommes vraiment là pour eux est sans aucun doute l’aspect le plus important de notre ministère, et si nous ne sommes pas là pour les confrères, nous échouons dans notre responsabilité et la Société en subira les conséquences.

Francis Barnes