Echos du Conseil Plénier – 22 novembre 2019

Echoes from the Plenary Council - 22nd November 2019

Mission

Didier a donné ce matin une introduction très complète au thème de la mission. Il a commencé par affirmer clairement que la Mission est la manifestation de notre identité et définit clairement qui nous sommes et ce que nous voulons être car elle est au cœur de notre vie. Comme le dit le pape François, c’est dans notre ADN. Lavigerie préféra utiliser le mot Apostolat et écrivit au P. Livinhac en 1880 pour dire que la seule tâche importante est l’apostolat, tout le reste est périphérique. Pour lui, le modèle pour nous tous doit être celui des Apôtres, reflété par une vie sainte, zélée et mortifiée, ne reculant devant aucune difficulté, pas même la mort, quand il s’agit d’étendre le royaume de Dieu. Nous ne devons pas être trop absorbés par nos problèmes personnels, nos finances ou quoi que ce soit d’autre, mais avoir les yeux fixés sur ce qui est notre finalité : La mission.

Déjà avec la lettre envoyée par le Conseil général en vue du mois extraordinaire de la mission, certains domaines de conversion ont été soulignés : manque de dynamisme missionnaire, perte du réflexe missionnaire, routine pastorale, préférence pour nos zones de confort, manque de résistance. En effet, nous sommes envoyés par le Christ dans un monde complexe et changeant et, comme le chapitre de 2016 l’a souligné, le mot clé est notre fidélité au charisme qui est le nôtre, une fidélité à nos racines et aux orientations léguées par notre fondateur. Cela a permis un certain renouveau dans toutes nos provinces et sections et un nombre croissant de confrères travaillant en périphérie, au service des migrants, contre la traite des personnes et souvent en collaboration avec nos SMNDA. Pourtant, malgré cela, il y a un certain manque d’énergie et de dynamisme, voire une certaine stagnation. Ce qui importe, c’est d’identifier les obstacles à la réalisation des idéaux proposés par le chapitre. Comment pouvons-nous maintenir le renouveau qui a commencé et comment pouvons-nous écouter les appels qui sont faits à la Société ?

Nous nous sommes toujours préoccupés de JPIC -RD et le travail de nos confrères au cours des années est vraiment louable. L’atelier qui s’est tenu à Rome en mars 2018 a convaincu tous les participants de chercher encore plus comment vivre avec passion ces deux aspects importants de notre identité missionnaire. En effet, la rencontre et le dialogue sont au cœur de notre vocation missionnaire et nous sommes fiers du travail accompli par nos centres dans ce domaine très important (PISAI, IFIC, Tangaza et autres). Avec la montée du terrorisme djihadiste, la voix de ce dialogue et de cette rencontre doit être là pour aider nos églises locales et contribuer à une meilleure compréhension de l’Islam. Depuis 2017, deux de nos centres ont tenu deux réunions pour rechercher les moyens d’étendre leur influence au-delà des murs de leurs centres, en vue d’un tel dialogue. L’œcuménisme était souvent le parent pauvre de la Rencontre. Nous avons pu accueillir à Rome un atelier : Le dialogue œcuménique : un appel à un engagement prophétique.

Les périphéries.

C’est certainement un critère très important lors de la recherche de nouvelles insertions. Ainsi le chapitre nous demande de discerner où nous pourrions chercher à exercer ce ministère et à travailler en collaboration avec les autres. Je pense au Sud-Soudan, et de tels appels urgents pourraient bien signifier que certaines de nos insertions actuelles pourraient être remises aux églises locales. Mais qu’avons-nous remis depuis le Chapitre ? Le Chapitre nous a aussi exhortés à faire de toutes nos paroisses des paroisses missionnaires.

Migrants, traite des êtres humains et réfugiés.

Le Chapitre a souhaité que toutes les provinces et sections soient mobilisées sur la problématique de la traite des êtres humains, en collaboration avec nos SMNDA et d’autres organisations. En fait, beaucoup a été fait et de nombreux confrères sont impliqués. Nous pensons surtout à notre implication avec ‘Talitha kum’. Cet appel nous a également permis de répondre à l’appel des évêques de l’Ouganda qui réclamaient notre présence parmi les réfugiés dans les camps d’Arua. Nos deux Supérieurs généraux (M.Afr et SMNDA) ont déjà visité l’évêque d’Arua et les camps en question. Il s’agit en effet d’un appel pertinent et prophétique auquel, nous l’espérons, nous sommes prêts à répondre. Notre Conseil général va encore plus loin en nous suggérant de retourner au Sud Soudan où les besoins sont si grands. Répondre à ces deux appels urgents serait certainement une façon de faire de notre année jubilaire une année fructueuse qui durera par notre engagement prophétique. Mais ces populations déplacées ne sont pas seulement la préoccupation de l’Ouganda car c’est une réalité de plus en plus présente dans d’autres provinces où l’insécurité devient un problème majeur.

Mission de la Société dans le monde africain et partout où notre charisme est sollicité.

Pour beaucoup, cette directive issue du dernier chapitre a créé un nouveau dynamisme dans notre effort missionnaire dans les provinces d’Europe (PEP) et d’Amériques (AMS). Cependant, des voix se sont élevées contre nos nouvelles insertions dans des endroits comme Liverpool ou Brooklyn et ailleurs. Certes, même si notre charisme est toujours en devenir et doit répondre à un monde changeant où il est effectivement sollicité et où notre présence missionnaire est nécessaire.

Un monde en mutation est également très apparent dans des endroits comme PAC et PAO qui connaissent de plus en plus de situations d’insécurité et de violence : L’Église n’a pas été épargnée par de telles attaques. Dans de telles situations, quelle attitude devrions-nous adopter ? Partir ou rester ? Quels conseils pouvons-nous donner pour gérer de telles situations ? Nous devons affronter toutes ces questions sans jamais oublier que personne n’a jamais dit que nous devions fuir les situations difficiles et il faut certainement penser à notre désir d’être avec notre peuple envers et contre tout. Cela demande un véritable discernement et nous essaierons de nous pencher sur ces questions lors de nos prochaines réunions de groupe et séances plénières. Nous vous tiendrons au courant.

Francis Barnes

Échos du Conseil Plénier – 21 novembre 2019

Échos du Conseil plénier - 21 novembre 2019

Les laïcs : Présentation d’Ignace

Ignatius Anipu a donné sa présentation le matin du 20, concernant les laïcs. Il a basé sa présentation sur deux sources : les réponses de la consultation en vue du Conseil plénier et le document « Vivre notre charisme aujourd’hui. » 

On peut se demander si la Société désire vraiment partager son charisme avec les laïcs, ce qui exigerait une plus grande ouverture et un plus grand engagement de notre part. En ce sens, le travail d’aujourd’hui, tant au niveau personnel que collectif, est de partager nos expériences de travail main dans la main avec ces groupes de laïcs et quelles propositions ferions-nous pour avancer dans l’accueil et l’accompagnement de tels groupes.

C’est un fait qu’il y a de plus en plus de laïcs qui désirent partager notre charisme.  Cela vient sûrement de la façon dont nous vivons et travaillons ici en Afrique et au-delà. Il est vrai aussi que le ministère collaboratif est important aujourd’hui, quelque chose dont notre Pape François parle souvent et qu’il encourage. Depuis de nombreuses années, nous avons des groupes (amis des M.Afr.) en Europe, dans les Amériques, mais les plus nombreux se trouvent en Afrique et aussi en Asie, au Mexique, etc. Encore une fois, ces groupes reflètent un désir profond d’être associés d’une manière ou d’une autre à notre mission et certains seraient même prêts à travailler dans d’autres pays. Nous ne détenons pas le monopole de notre charisme, car il doit certainement être un don pour toute l’Église. Cela remonte même à notre Cardinal qui était convaincu d’une telle collaboration (les auxiliaires armés, les médecins catéchistes comme Adrian Atiman).

Ces laïcs s’engageraient comme partenaires à part entière dans la Mission et dans tous ses dimensions (JPIC, Dialogue, périphéries, etc.). Ces groupes seraient-ils constitués en association, en troisième ordre, en fraternité ?  Peu importe ce dont nous avons besoin pour créer des liens, même s’ils ne sont pas si étroits, tout en évitant de les enfermer dans une sorte de carcan clérical. 

C’est un appel à prendre les groupes existants et leur engagement au sérieux. Cela impliquerait que ces groupements aient des statuts. Dans certains endroits, de tels statuts existent, mais la question demeure de savoir comment accompagner au mieux ces groupes. C’est un fait que beaucoup de ces groupes ont un aumônier. Nous devons nous demander en tant que responsables où nous en sommes dans l’accompagnement des groupes existants de laïcs et comment améliorer ce que nous faisons. 

Dans le groupe particulier dont je fais partie ici, au conseil plénier, le partage a été très riche. Nous étions convaincus de la nécessité de partager notre charisme et, en y réfléchissant, nous voyons tout ce qui se passe sur le terrain surtout en Afrique mais pas seulement (nous avons parlé du Mexique, des Philippines, de la Pologne où de tels groupes sont actifs). Un des confrères a fait remarquer que la question de notre collaboration avec les laïcs revient sans cesse, surtout dans les chapitres, et il s’est demandé si ce n’est pas un autre de ces sujets que nous n’abordons jamais vraiment en profondeur même si nous n’arrêtons pas de le mentionner avec affirmation. Nous avons tous ressenti unanimement que cette fois-ci, nous voyons vraiment un désir de plus en plus grand de collaboration et de partage de notre charisme venir en effet des laïcs eux-mêmes.  Nous voulons répondre à un désir aussi ardent. Et, comme le dit clairement le livret “Vivre notre charisme aujourd’hui” à la page 32 : “Si nous sommes prêts à écouter ce que l’Esprit a à dire à notre Société aujourd’hui, notre charisme peut se renouveler étonnamment dans la vie de nombreux laïcs.”

Francis Barnes

Échos du Conseil Plénier – 20 novembre 2019

Échos du Conseil Plénier - 20 novembre 2019

Aujourd’hui, nous entrons dans notre troisième journée sur le thème de l’identité avec une référence spécifique, cette fois-ci, sur notre collaboration avec les laïcs. A l’Eucharistie du matin, Didier a établi un rapport très juste entre la première lecture du livre des Maccabées et notre examen de la question de l’identité au cours des derniers jours. Les sept frères sont restés fermes et ont accepté même la mort plutôt que de trahir leur foi. Ils savaient qui ils étaient et leur fort sentiment d’identité leur permettait de fermer l’oreille aux voix séduisantes qui les auraient égarés. Oui, ils préféraient la mort plutôt que de trahir tout ce qui leur était cher. Leur identité était claire comme de l’eau de roche, ils étaient enracinés et leurs valeurs ne pouvaient être dictées que par leur foi profonde et leur sentiment d’appartenance. 

Hier après-midi, nous avons pu examiner d’autres questions concernant notre vie communautaire, le témoignage que nous donnons – avec une attention particulière sur la façon dont nous avons pu, en tant que dirigeants, encourager cette vie communautaire. Nous avons pu discuter des efforts consentis pour établir des communautés de trois et travailler à une véritable interculturalité à tous les niveaux. Nous avons pu partager et expliquer quels étaient les obstacles et voir comment nous pouvions aller de l’avant.

1. Quelques points énergisants positifs concernant les fruits provenant du chapitre :

    • De nombreuses communautés sont maintenant composées de 3 membres 
    • Il y a un plus grand effort pour l’interculturalité
    • Accompagnement accru des jeunes confrères.
    • Capacité des structures à aider les confrères en difficulté (centres, certaines ressources)
    • Les communautés sont des exemples de solidarité, d’accueil et d’initiatives missionnaires joyeuses.

2. Obstacles:

    • Graves dépendances de certains confrères
    • Manque de résilience
    • Lutte pour le pouvoir 
    • Besoins concurrents des provinces et de la Société.
    • L’interculturalité peut conduire les gens à ne pas trouver leur place dans la Société.
    • Mauvaise communication et planification à long terme à tous les niveaux
    • Nous ne sommes pas prêts à renoncer à certains engagements afin de renforcer les communautés.
    • Difficile d’avoir des communautés interculturelles quand il y a peu de nationalités  
    • Croire que le provincial doit être originaire de la province
    • La nécessité d’avoir des procures avec des communautés de trois personnes, surtout lorsqu’il s’agit de nombreux confrères en congé dans les foyers, ou de candidats ou stagiaires qui sont de retour chez eux et tout le travail que cela implique (paperasse, santé).
    • Il y a aussi l’obstacle que l’obtention de visas pour certains pays peut être très difficile.

 3. Solutions: 

    • Stabilité des nominations. Nous devons prendre racine 
    • Besoin de procures   
    • Une plus grande animation des confrères
    • Le leadership doit refléter l’interculturalité 
    • Nécessité de changer de politique dans le choix des provinciaux, de l’économe provincial, des recteurs des maisons de formation (que seuls ceux qui travaillent ou sont nommés dans la province soient ceux qui votent !!!!!!!)
    • Accompagner les confrères – une aide professionnelle si nécessaire. Utilisation des ressources disponibles (session permanente etc). 
    • Donner la priorité aux besoins de la Société. 

L’album photo a été amplifié depuis hier. Le photographe est Stéphan Joulain. Merci à lui. 

Échos du Conseil Plénier – 19 novembre 2019

Échos du Conseil Plénier - 19 novembre 2019

Hier et aujourd’hui, nous avons travaillé en groupes. Après un temps de réflexion personnelle suffisant, nous avons pu nous pencher sur diverses questions concernant notre identité.  Le chapitre avait mis en route tout un processus de renouveau pour notre vie personnelle et communautaire. Nous avons donc passé du temps à voir dans quelle mesure un tel renouveau avait eu lieu et comment les dirigeants étaient en mesure de favoriser ce renouveau. Cela impliquait aussi d’examiner des questions comme notre vie de prière, notre disponibilité, notre générosité, notre esprit de don de soi et de sacrifice. De telles attitudes sont-elles présentes dans nos communautés ou sont-elles plutôt rares ? Le chapitre a aussi parlé de communautés joyeuses, rayonnantes et solidaires ; ainsi, ensemble, nous avons pu partager sur la façon dont nous sentons que cet objectif est atteint ou ne l’est pas. Pour beaucoup d’entre nous et, depuis de nombreuses années, le projet communautaire est important. Ce fut donc l’occasion d’échanger sur la façon dont cela est mis en pratique dans nos provinces et nos sections. Dans plusieurs de nos provinces, le projet communautaire est bien fait.

En ce qui concerne la méthodologie, notre principale préoccupation était d’identifier tout ce qui a été réalisé de manière positive dans nos communautés et aussi dans nos vies personnelles. De là, prendre conscience de ce qui a pu entraver un tel renouveau communautaire et personnel pour voir ensemble comment aller de l’avant pour une consolidation et une croissance encore plus grandes.  On avait le sentiment que bon nombre des événements qui avaient eu lieu cette année avaient effectivement stimulé notre renouveau personnel et communautaire. Ces événements ont créé un dynamisme enthousiaste autour de l’identité et de la mission. Reste à savoir comment récolter les fruits de ces événements et la visibilité ainsi générée. Certains de ces événements sont :

    • Les célébrations jubilaires à tous les niveaux ont créé une visibilité bienvenue.
    • La rencontre de nos deux instituts avec le pape François
    • Les livrets imprimés pendant l’année jubilaire comme “15 jours avec Lavigerie !” 
    • Prendre le projet communautaire au sérieux
    • La béatification de nos confrères a intensifié le renouveau que nous attendions du jubilé
    • La création de Michael Fitzgerald comme cardinal
    • Collaboration avec nos sœurs, avec l’Église, avec les laïcs, avec d’autres instituts 

Quelques Provinciaux ont mentionné le renouveau rehaussé par des visites régulières, des bulletins d’information, la possibilité de formation permanente, des récollections et des retraites. Contributions spirituelles pendant le conseil plénier.

En ce qui concerne les obstacles (à un tel renouveau personnel et communautaire) ou ce qui manque, voici quelques-uns des points qui ont été soulevés :

    • Manque de stabilité au niveau personnel mais aussi au niveau de la communauté. Manque d’endurance et de communication. Un individualisme croissant.
    • Questions de transparence et de responsabilité. Aller et venir à notre guise sans informer. L’esprit d’arrogance (tout m’est dû).
    • Manque de zèle missionnaire. Manque d’intérêt pour ce qui se passe dans la Société. Est-ce qu’on est à notre place ? Y a-t-il un sentiment d’appartenance ? En ce sens, cela se résume aussi au problème de la communication de la direction vers le bas – le besoin de formation. Comment les dirigeants exercent-ils leur leadership, comment peuvent-ils être aidés dans leur tâche ? 
    • Les jeunes confrères ont tendance à ne pas lire autant qu’auparavant car la communication se résume souvent à l’utilisation de WhatsApp. (Certains investissent peut-être beaucoup plus de temps dans les médias sociaux que dans l’écrit.)

Francis Barnes

Frans Bouwen Membre d’honneur de PRO ORIENTE

Membre d'honneur de PRO ORIENTE

Le lundi 18 novembre 2019, notre confrère Frans Bouwen a été reçu comme Membre honoris causa de la Fondation Autrichienne Pro Oriente, pour son implication dans l’œcuménisme. La réception a eu lieu à l’Hospice autrichien dans la vieille ville de Jérusalem, à quelques centaines de mètres de Sainte Anne.  Voici comment PRO ORIENTE se définit :

Depuis 50 ans, PRO ORIENTE poursuit avec passion – dans l’esprit du cardinal Franz König – un grand objectif commun : rapprocher les chrétiens d’Orient et d’Occident. Elle le fait avec une très petite équipe et des ressources toujours insuffisantes, et avec l’appui d’environ 180 collaborateurs honoraires.
C’est l’objectif de PRO ORIENTE et de tous ceux qui nous ont accompagnés et soutenus tout au long du parcours. Beaucoup de choses ont été accomplies, la confiance et une atmosphère de fraternité se sont créées, et les préjugés ont été surmontés.

Echos du Conseil Plénier – 18 novembre 2019

Echoes from the Plenary Council - 18th November 2019

 Nous nous sommes souvenus pendant nos prières ce matin et à l’Eucharistie de notre confrère Darek qui devait être enterré à Ouagadougou aujourd’hui. Nous nous sommes aussi souvenus de notre ancien supérieur général Theo van Asten, qui sera aussi enterré aujourd’hui, et nous avons prié pour lui.

Aujourd’hui, nous avons commencé notre conseil plénier pour de bon. En fait, au cours des trois prochains jours, nous discuterons de la question de notre identité. Certains se demanderont peut-être pourquoi nous devrions nous pencher sur notre identité. Ne savons-nous pas qui nous sommes ? La plupart d’entre nous savent qui nous sommes, mais il s’agit plutôt de nous approprier notre identité, de laisser cette identité et les valeurs fondamentales qui en découlent être le moteur qui nous fait avancer. Ces valeurs fondamentales sont là pour nous aider à discerner et à voir la voie à suivre pour vivre et accomplir la vie missionnaire que nous avons choisie. Une vision déformée de qui nous sommes nous conduira à une manière d’être déformée et dysfonctionnelle. L’après-midi, nous avons pu nous réunir en groupes pour examiner certaines questions proposées par le Conseil général. Quelques-uns des points saillants soulignés dans l’introduction de Francis sont les suivants :

    • Il est certain que pour nous, missionnaires, notre but ultime sera de développer et de nourrir ces choix qui sont en accord avec notre vocation de missionnaire d’Afrique. Notre bonheur et notre sentiment d’épanouissement découleront, nous l’espérons, d’une vie en harmonie avec les choix que nous avons faits et les valeurs fondamentales qui sont les nôtres. 
    • Il faut espérer qu’il y a quelque chose qui nous différencie des autres congrégations, quelque chose qui nous est propre et qui se reflète dans la manière dont nous vivons notre charisme, quelque chose qui reflète une identité propre aux Missionnaires d’Afrique.  Elle ne nous rend pas meilleurs ou supérieurs aux autres, mais reflète la réalité de la façon dont nous vivons notre vie et la façon dont nous vivons la mission qui est la nôtre.
    • C’est pourquoi tout un processus de renouveau et une appréciation renouvelée de notre charisme a été initié par le Chapitre. C’est la spiritualité qui est le fil qui se tisse tout au long de notre charisme et si notre spiritualité est juste, le reste ne peut que l’être également. 
    • Notre spiritualité est une spiritualité de la communauté, du dialogue oui, de la multiculturalité, du discernement, une spiritualité des situations marginales, des périphéries. En un mot, une spiritualité prophétique profondément enracinée dans l’évangile.

Francis Barnes

Voici quelques photos envoyées par John Gould, le supérieur de la Section d’Asie. Elles ont été prises au cours d’une célébration eucharistique présidée par l’archevêque de Kampala, Cyprian Lwanga, qui a ensuite béni la nouvelle chapelle.

Echos du Conseil Plénier – 17 novembre 2019

Échos du Conseil plénier - 17 novembre 2019

Le dimanche 17 novembre, le Conseil plénier s’est divisé en deux groupes pour célébrer la messe à la paroisse de Nabulagala, où le Supérieur général, le Père Stanley Lubungo, était le célébrant principal et au Centre Sharing Youth, où l’Assistant général, Francis Barnes, était le célébrant principal. 

Vous avez dit Nabulagala ?

Aujourd’hui,  la Paroisse de Nabulagala est un haut-lieu historique et spirituel d’Ouganda. Pourtant, Nabulagala est longtemps restée une petite succursale. Retour sur l’histoire avec un texte de Manu Quertemont (Familles-Mission 2 / 2011) 

17 février 1879 : Arrivée à Entebbe des premiers Pères

A leur arrivée à Entebbe, le 17 février 1879, le Père Lourdel et le frère Amans abordèrent la terre ferme sur la péninsule de KIGUNGU. En chemin vers RUBAGA, ils passèrent la nuit au lieu-dit de KISUBI. Quand le roi MUTESA apprit leur arrivée, il les fit conduire à KITEBI qui se trouve à 5 kilomètres de RUBAGA. Les missionnaires passèrent 15 jours dans ce coin à attendre des nouvelles de leur sort. Les voyageurs tremblaient de fièvre et n’avaient pas grand-chose pour se nourrir.

Enfin ils furent appelés à la cour du KABAKA (Roi) où le Père Lourdel informa MUTESA que lui-même et quatre autres compagnons avaient été envoyés pour établir une mission catholique en Ouganda. MUTESA donna son accord à l’arrivée de missionnaires dans son pays et promit même d’envoyer des pirogues pour chercher le reste du groupe.

 7 mai 1879 : Installation à NABULAGALA

Après cette première audience le Père Lourdel et son compagnon retournèrent à leur chaumière de KITEBI où ils demeurèrent sous bonne garde. Finalement le KABAKA leur donna une meilleure place à NABULAGALA-RUBYA. Lourdel et Amans s’établirent donc dans ce coin du pays le 7 mai 1879.

Les 24 pirogues fournies par le roi purent alors aller chercher le reste du groupe demeuré à KAKEYE (Tanzanie). Le Frère Amans accompagna cette flottille naviguant vers le sud du lac.

Le 17 juin 1879, les Pères Livinhac, Girault et Barbot débarquaient à ENTEBBE à leur tour. Quelques jours plus tard, tous les missionnaires étaient enfin réunis.

25 juin1879 : Première messe à NABULAGALA

Avec eux, ils amenaient la précieuse valise chapelle et leur autel portatif. C’est ainsi qu’en l’an de grâce 1879, un 25 juin, les cinq Pères Blancs célébrèrent leur première messe en Ouganda, au hameau de NABULAGALA-RUBYA, première mission catholique de ce pays.

Le Père Lourdel fut bien vite connu sous le nom de « MAPEERA » sobriquet qui vient du français « Mon Père ». Tandis que les prêtres du groupe se consacraient plus spécialement à l’instruction religieuse de leurs visiteurs, le frère Amans lui, s’occupait de toutes les questions matérielles de la nouvelle mission. Tour à tour il était constructeur, économe cuisinier, jardinier, mécanicien, menuisier et un dévoué infirmier.

12 mai 1890 : Décès de MAPERA

MAPEERA mourut à RUBAGA de maladie et d’épuisement le 12 mai 1890 ; il n’avait que 36 ans. Ses funérailles eurent lieu le lendemain de bonne heure, suivant l’usage. Sa dépouille mortelle fut ensevelie à vingt mètres de la grande chapelle commencée par ses soins…

1974 – 1975 : Retour des « Ancêtres dans la foi »

Pour les chrétiens de l’Ouganda, il convenait que ces cinq « ancêtres dans la foi » reposent tous ensemble en terre ougandaise.

En 1974, à l’initiative du cardinal Emmanuel Nsubuga, les restes du Père Barbot et du Frère Amans respectivement enterrés à Zanzibar et Bagamoyo (Tanzanie) furent rapatriés en Ouganda, suivis en 1975 par ceux de Mgr. Livinhac qui reposaient alors dans la cathédrale d’Alger. Malheureusement les ossements du Père Girault, enterré à Maison Carrée près d’Alger, ne purent être formellement identifiés.

LE 24 juin 2007 : Inauguration de la paroisse MAPEERA-NABULAGALA

Depuis les temps héroïques des martyrs de l’Ouganda, le village de NABULAGALA, malgré sa chapelle du souvenir, n’était resté qu’une humble succursale de paroisse.

En février 2006 son Eminence le Cardinal Emmanuel Wamala décida qu’il était temps que ce coin du pays devienne une paroisse à part entière. Il confia cette tache aux descendants de MAPEERA, les Pères Blancs.

Le 24 juin 2007, mission accomplie, ce fut l’inauguration solennelle de la nouvelle paroisse appelée MAPEERA-NABULAGALA. Mgr Cyprian Kizito Lwanga bénit la nouvelle église et installa un enfant du pays, le Père Richard Nnyombi PB, comme premier curé.

Ensemble avec le Kabaka actuel, Ronald Mutebi II, des milliers de fidèles, une multitude de religieuses, prirent part à la messe solennelle présidée par 3 évêques et 40 prêtres.

Le 6 mars 2011 : Transfert des restes des premiers missionnaires à NABULAGALA.

Ce jour-là dans une joie indescriptible les restes des premiers missionnaires furent apportés à bras-le-corps jusqu’à la chapelle du souvenir qui pour l’occasion avait fait peau neuve.

Une foule immense était venue à l’occasion de cet événement historique.

Voilà que les « ancêtres dans la foi » du peuple ougandais étaient de retour à leur point de départ et ils allaient rester là pour toujours dans cette chapelle du souvenir préparée pour eux depuis si longtemps.

A la fin de cette cérémonie émouvante, le Père Richard Nnyombi, curé de NABULAGALA, redit devant toute l’assemblée la détermination des catholiques ougandais de voir aboutir la cause, si chère à leur cœur, de la béatification de MAPEERA Lourdel et du Frère Amans.

 

Messe à Mapeera Nabulagala, presidée par le supérieur général Stanley Lubungo.

Messe à Sharing, presidée par l'assistant général Francis Barnes.

Echos du Conseil plénier – 16 novembre 2019

Echos du Conseil plénier - 16 novembre 2019

Aujourd’hui, la journée était un peu plus détendue. Nous avons eu une récollection le matin et l’après-midi libre. La récollection a été animée par une petite sœur de saint François, Sœur Pauline. Le thème qu’elle a abordé était tout-à-fait en phase avec ce que nous avons vécu pendant l’année jubilaire mais aussi, bien sûr, avec l’objectif du Conseil plénier, qui est d’évaluer les trois dernières années et de regarder l’avenir. 

Parlant d’une voix claire et audible, elle nous a rappelé d’abord et avant tout le concept même du jubilé tel qu’il est décrit dans le livre du Lévitique, au chapitre 25. Elle nous a rappelé que nous célébrons en fait 150 ans d’une existence pleine de sens, ainsi que cette mission prophétique qui nous a été confiée par le Cardinal. Un temps qui nous est donné pour compter les bénédictions une à une, un temps pour regarder en arrière avec gratitude. Elle a continué en partageant sa propre gratitude pour tout ce que les missionnaires d’Afrique / smnda ont accompli en Ouganda. La trompette a en effet retenti dans tout le pays et l’Église ici est bien consciente de l’héritage légué par nos ancêtres. Bien sûr, elle a mentionné le Père Lourdel et le Frère Amans, les Sœurs Blanches et le grand travail accompli par tous ces braves hommes et femmes pour la construction de l’Église et la croissance de la vie religieuse dans cette perle de l’Afrique. Où serions-nous sans ces grands missionnaires, s’est-elle demandée.

S’adressant à chacun d’entre nous personnellement, elle a déclaré que la question n’est pas du tout de savoir ce que j’ai reçu de la Société, mais plutôt quelle a été ma contribution. Mes dons et mes capacités sont-ils en accord avec le charisme de notre fondateur ? En effet, a-t-elle poursuivi, nous sommes appelés à « faire », mais par-dessus tout, nous sommes appelés à « être ». Quelle est ma façon d’être ? Il se peut que ce soit une question de temps – de temps pour être avec moi-même, pour être présent à mes frères, pour être présent à la Société. Encore une fois, nous devons regarder notre propre vie missionnaire, les lieux où nous avons été et où nous avons exercé notre ministère. Nous pouvons examiner nos ancêtres et voir l’impact qu’ils ont eu, les traces qu’ils ont laissées, les gens dont ils ont réussi à toucher la vie, l’endurance et l’énergie qui étaient les leurs.  Ils ont planté une graine aussi petite que la graine de moutarde et pourtant, ici en Ouganda, cette graine minuscule est devenue un grand arbre. Quelles traces avons-nous laissées ? Quel est l’impact de notre propre vie missionnaire ? 

Pour terminer, elle a rappelé les trois piliers de notre charisme : la Spiritualité, la vie communautaire et la mission. Ceux-ci forment la base de notre vie et de notre mission et nous avons besoin de devenir toujours plus audacieux dans ces trois domaines. Il s’agit de nous engager dans notre charisme, dans notre mission, de ne pas avoir peur, de quitter nos zones de confort, de jouer notre rôle et de le faire avec courage comme nos ancêtres. C’est ainsi qu’elle a conclu en disant : « Vous êtes des martyrs, vous risquez votre vie, vous êtes déterminés à mourir pour que les autres aient la vie en abondance. Concentrez-vous sur le bien que vous avez réalisé et l’amour de Dieu qui s’est manifesté tout au long de votre vie ».

Francis Barnes
Assistant Général

Échos du Conseil Plénier – 15 novembre 2019

Echos du Conseil Plénier - 15 novembre 2019

La matinée a été consacrée à l’introduction du conseil plénier lui-même. Aloysius Ssekamatte, le provincial de EAP (Province d’Afrique de l’Est), nous a accueillis dans sa province pour cet événement important en prononçant un mot de bienvenue. Puis Stan a commencé par accueillir chaleureusement chacun d’entre nous pour cette occasion spéciale. En fait, il a souligné que pour les prochains jours, tous les provinciaux, les supérieurs de section, les coordinateurs, les secrétaires et le Conseil général étant présent à la maison Lourdel, celle-ci devenait le siège de la Société. Notre principale préoccupation est le Conseil plénier, a-t-il précisé, mais il se conclura par un pèlerinage qui clôturera officiellement le 150e anniversaire de nos deux Instituts. Pour nous tous, c’est donc une occasion unique. 

Stan a profité de l’occasion pour partager avec nous les tristes événements de ces derniers jours car, entre le 7 et le 12 novembre, nous avons perdu trois confrères. Le 7, nous avons perdu Maurice Aduol Odhiambo dans un tragique accident au Mozambique, un confrère avec à peine deux ans de serment missionnaire. Le 11, nous avons perdu notre confrère américain John Joseph Braun âgé de 88 ans après de nombreuses années de vie missionnaire. Puis, le 12, nous avons appris la terrible perte du décès de Darek Zielinski, âgé de 53 ans, après quelques jours de maladie. Il était au sommet de sa vie missionnaire. Il nous a également rappelé la triste perte de notre Stagiaire Bruno Ruzizi au Ghana après un accident de moto plus tôt dans l’année. Autant d’événements  extrêmement tristes et douloureux pour nous tous. Nous avons observé une minute de silence en leur mémoire. 

Dans l’après-midi, Stan a prononcé le discours d’ouverture qui a servi en quelque sorte d’évaluation de ce qui a été réalisé jusqu’à présent depuis le dernier chapitre de 2016.  Mais le Conseil plénier est aussi une façon de réfléchir ensemble sur les moyens que nous pouvons encore mettre en place pour consolider le processus que le Chapitre a commencé ; un processus qui, nous l’espérons, portera encore plus de fruits pour toute la Société et, à l’écoute de l’Esprit, nous ouvrira encore plus vers le futur et là où notre charisme nous guidera.  Ce processus est en quelque sorte une prise de conscience de plus en plus claire des trois piliers de notre charisme, à savoir la spiritualité, la communauté et la mission. Nous avons aussi été enrichis par quelques événements extraordinaires, la béatification de nos quatre confrères le 8 décembre dernier en Algérie, le pèlerinage émouvant pour l’ouverture de l’année jubilaire en Tunisie, également en décembre, la rencontre avec le Pape François en février, les nombreuses et diverses publications concernant Lavigerie (l’une d’elles étant « Prier 15 jours avec le Cardinal », écrite par Bernard Ugeux). Tous ces événements et toutes ces rencontres dans nos différentes sections et provinces ont renforcé notre propre sentiment d’identité ; ils ont été des moments de grâce et de bénédiction pour toute la Société. De tels événements ont été aussi des moments importants d’animation missionnaire qui porteront certainement du fruit à l’avenir. 

Avec tout cela, nous avons progressivement pris conscience de l’importance de l’interculturalité pour nous à tous les niveaux ; la communauté de trois, l’importance du projet communautaire et bien sûr un regard nouveau et profond sur notre charisme aujourd’hui afin que nous puissions être encore plus prophétiques dans toutes nos missions. Cela nous conduira vers les zones les plus préoccupantes : les migrants, la traite des êtres humains, le dialogue inter-religieux, les périphéries où nous vivons et travaillons et bien sûr dans ces zones qui sont de plus en plus précaires.  Ce qui est sûr, c’est que le Conseil plénier nous offre un nouveau départ pour nous approprier une fois de plus les décisions du chapitre et les inscrire à l’agenda de notre rôle de leaders afin de stimuler la motivation et l’énergie dans une Société plus dynamique et prophétique. 

Francis Barnes
General Assistant

Dariusz Zielinski, R.I.P.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Luc Kola, Provincial d’Afrique de l’Ouest,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Dariusz Zielinski

le mardi 12 novembre 2019 à Ouagadougou (Burkina Faso)
à l’âge de 53 ans dont 20 ans de vie missionnaire
en Algérie, au Mali, en Pologne et au Burkina Faso.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

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