Sœur Thérèse HANNESSE, RIP

Les Soeurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique
vous invitent à partager leur espérance et à prier pour :

Sœur Thérèse HANNESSE (Véronique Juliani)

entrée dans la vie à Chevilly Larue
le 7 Juillet 2017 à l’âge de 98 ans
dont 76 ans de vie religieuse missionnaire
en Tunisie, Algérie et France

La presse écrite, un outil pour la mission… (PE n° 1081)

Freddy Kyombo

Aujourd’hui, la presse écrite ne concerne pas uniquement ceux qui savent lire et écrire ; les nouvelles qu’elle propose, vraies ou fausses informations, sont diffusées et partagées de plusieurs manières par d’autres moyens de communication (conversations informelles, radio, télévision, réseaux sociaux, etc.). C’est en fait, la principale source d’information de nos jours, qu’elle soit imprimée sur papier ou sous forme d’article sur internet. Les articles produits dans des journaux, revues et magazines, inspirent les communicateurs de l’audiovisuel, qu’ils soient professionnels ou pas.

Quels sont les avantages et inconvénients de la presse écrites ?

Il y a plusieurs avantages, mais nous n’allons citer que ceux qui nous viennent à l’esprit en ce moment. En ce qui concerne la documentation, la presse écrite dans sa version papier ou électronique, peut être archivée pour une consultation ultérieure. Les grandes bibliothèques en faisaient une version « microfilm » qui pouvait être visionnée sur des écrans ; aujourd’hui, on peut s’abonner directement aux journaux « en ligne » qu’on peut consulter quand on veut, pourvu d’être connecté à l’internet.

La presse écrite offre l’avantage de traiter des sujets en profondeur, sans engager de grands moyens. Le journaliste ou l’écrivain occasionnel n’a besoin que de l’information à communiquer et « de quoi écrire » … un stylo et du papier, une machine à écrire pour les puristes ou un ordinateur. Bien sûr que, quand il s’agit de journaux, revues ou magazines à imprimer, il faut prévoir des dépenses assez significatives. Par contre l’audiovisuel, généralement, exige un équipement pour la capture de l’image et du son et tout un « appareillage » pour la diffusion. Le format audiovisuel exige que les éléments à diffuser soient relativement courts et intéressant ; aujourd’hui, on a l’impression que les images défilent à une vitesse époustouflante, surtout dans les publicités, dix secondes est déjà « trop long », les images sont utilisées comme des « suggestions furtives ». Tandis que dans la presse écrite, on peut s’attarder sur une photo ou une infographie (une image qui donne des informations) pour en percevoir tous les détails.

De nos jours, sur internet, la presse écrite et l’audiovisuel font désormais bon ménage ; en effet il n’est plus rare de voir un article de presse illustré par une séquence vidéo. C’est une bonne évolution, car ces deux formes de presse sont appelées à se compléter : ce que la vidéo illustre en une minute, l’article peut l’expliciter et donner l’information que l’on ne peut percevoir dans les images et le son d’un élément audiovisuel.

L’inconvénient majeur que je perçois, à l’époque où nous sommes de plus en plus conscients de l’environnement dans lequel nous vivons, c’est le risque de déforestation quand nous continuons à utiliser tant de feuilles de papier fabriquées à partir d’arbres. La parade la plus efficace est celle d’encourager et d’exiger le recyclage du papier et surtout la plantation d’arbres pour reboiser afin de remplacer ce que nous prélevons de la nature.

L’autre inconvénient, « déchet » de l’ère démocratique, c’est la facilité et les possibilités infinies de diffusion de l’information par des « non professionnels », occasionnées par un accès non restrictif à l’affichage sur internet et les réseaux sociaux. Aujourd’hui, tout le monde peut publier « n’importe quoi » sur internet. Il y a même des sites qui offrent un faux « gabarit » de journal, pour publier des fausses informations (fake news, canulars…) comme on veut ; cela trompe beaucoup de monde, surtout ceux qui croient que tout ce qui est publié sur internet est vrai. Le « sensationnalisme » est également une maladie qui accompagne la presse, qu’elle soit écrite ou audiovisuelle ; même des professionnels du journalisme y succombent, dans leur désir d’être les « premiers » à rendre publique telle ou telle nouvelle. Et cela, parfois en faisant taire leur faculté de discerner la véracité de l’information qu’ils souhaitent communiquer ou tout simplement en choisissant de diffuser une fausse nouvelle pour laquelle ils n’ont pas pris le temps de faire les recoupements nécessaires.

Pour cela les lecteurs eux-mêmes sont invités à passer les informations lues au « tamis » pour faire une claire distinction entre « les faits », « les opinions personnelles » et « les rumeurs ». Le « fait », c’est ce qui est vraiment arrivé, dont la preuve peut être faite par un témoignage véridique, une photo ou une vidéo authentique ; c’est le « fait » qui constitue l’essentiel de l’information journalistique. « L’opinion personnelle » auquel tout le monde a droit, c’est l’interprétation que j’ai ou que j’émet du « fait » précis dont j’ai connaissance ; cela n’engage que celui qui l’émet. « La rumeur » par contre est une affirmation infondée d’une prétendue information sur un « fait hypothétique » ; la « rumeur » peut être vraisemblable, sans qu’elle ne devienne pour autant « la vérité ». Malheureusement, elle tient lieu de « vérité » là où la vraie information est bloquée ou cachée au public.

Comment produire efficacement un article de presse ?

En s’y lançant de la bonne manière ! Il ne s’agit pas d’un exercice « savant », car le bon sens exige que l’on écrive pour être lu et compris aisément ; il s’agit plutôt d’un désir de communiquer avec les autres et de partager une information intéressante et pourquoi pas utile ? Il peut s’agir tout simplement d’un témoignage personnel ou du désir de « rendre compte de la mission que le Seigneur m’a confiée à travers ma Congrégation (Société) ». Le chemin le plus direct pour rédiger un article cohérent est de répondre de façon claire aux questions suivantes:

  • De quoi s’agit-il ? ou, quels sont les faits en question ?
  • Qui est engagé dans la situation ? ou, qui cela concerne-t-il ?
  • Quand cela se passe-t-il ? ou, à quelle période se déroulent les faits ?
  • Pour quelles raisons cela s’est-il passé de cette façon ? ou, quelles en sont les causes profondes ?
  • Quel a été l’enchaînement des faits pour en aboutir là ? ou, comment se sont déroulés les événements ?

C’est cette technique qu’utilisent les grandes agences de presse pour donner l’essentiel d’une information que les journalistes enrichissent avec leur recherche et commentent à leur guise, tout en restant fidèles aux faits.

La presse écrite peut, à coup sûr, être utilisée comme un outil efficace pour la mission. Les commentaires de la parole de Dieu hebdomadaire, le bulletin d’animation paroissial, le feuillet d’animation de la pastorale des jeunes, etc. sont tous des moyens qui peuvent aider à atteindre beaucoup de personnes très utilement. Il faudra juste éviter d’être « trop lourd » ou « trop léger » dans sa communication. Après la lecture d’un bulletin paroissial, par exemple, les gens devraient rester avec l’impression d’avoir été bien informés et bien formés ; le plaisir d’avoir appris quelque chose de nouveau. Pour cela, il faut privilégier des articles assez courts que l’on peut lire d’un seul trait.

Les moyens de communication sociale sont un allié incontournable pour la proclamation de la Bonne Nouvelle du salut sous toutes ses formes.

Freddy Kyombo, M.Afr.

Chercher des nouvelles façons de transmettre la vie (PE n° 1081)

Introduction

Yago Abeledo, M.Afr.

Cet article présente comment nous pouvons utiliser les nouveaux moyens de communication dans le cadre de notre Société et de notre Mission. Je vous partage mon expérience dans l’utilisation de ces moyens, spécialement dans mon ministère dans la formation initiale et permanente.

L’utilisation des nouveaux moyens de communication se réfère aux sites web de navigation, la diffusion par le biais de blogs, la participation à des applications de médias sociaux tels que WhatsApp, Facebook, Twitter, Skype, Instagram, etc., grâce à nos ordinateurs portables, tablettes et téléphones cellulaires ou intelligents.

Les nouveaux moyens de communication ont un impact considérable dans nos vies autant pour les candidats que pour les confrères. Nous parlons définitivement d’une « nouvelle culture » issue de la technologie moderne. Cela affecte notre façon de penser, d’exprimer nos sentiments, de nous comporter et, encore plus, notre façon de concevoir la réalité. Notre société et notre mission ne sont pas à l’abri de cette influence.

Il est important d’identifier les opportunités et les risques de notre mission qui se déploient à l’intérieur de ces nouveaux moyens de communication. Les opportunités sont évidentes comme par exemple la transmission d’information à de nombreuses personnes dans le monde simultanément et instantanément ; nous sommes plus que jamais interconnectés. Les risques sont également évidents ; par exemple, l’accès facile à l’information par Internet qui nous bombarde souvent de millions de bits d’information sans que nous ayons la capacité de traiter ces informations de manière significative. Nous pouvons devenir superficiels et ironiquement déconnectés les uns des autres. Ainsi, on pourrait dire qu’une spiritualité est nécessaire pour s’engager dans les nouveaux moyens de communication.

Attitudes spirituelles ignatiennes pertinentes

J’aimerais mettre l’accent sur notre spiritualité ignatienne en soulignant trois caractéristiques clés qui peuvent nous aider à approfondir les opportunités présentées par les nouveaux moyens de communication et à devenir plus attentif aux risques :

  • La première attitude ignatienne consiste à être contemplatif dans l’action : nous sommes appelés à être des missionnaires qui ont à la fois une vie intérieure riche et en même temps sont engagés très activement dans le travail de la mission. Il s’agit de voir Dieu en toutes choses et de le faire connaître.
  • La deuxième attitude consiste à cultiver la liberté, le besoin de discernement et l’action responsable.
  • La troisième attitude est une invitation à combiner harmonieusement notre imagination et notre vie émotionnelle et intellectuelle.

Ces trois attitudes spirituelles ignatiennes sont le fondement de plusieurs initiatives dans lesquelles je suis engagé en utilisant les nouveaux moyens de communication dans les programmes de formation initiale et continue. Je présente maintenant comment la conception et l’administration de plusieurs blogs, ainsi que l’utilisation des médias modernes sont un outil de facilitation dans les ateliers.

« lavigerie blog jinja » accessible sur smartphone et tablette…

Blogging en formation initiale

Le premier exemple est le blog de notre maison de formation Lavigerie à Jinja. Ce blog accueille, divertit et reflète l’énergie positive qui anime notre communauté. Il vise à interconnecter différentes dimensions de notre formation en révélant un esprit commun. Le blog est une formation réelle pour la vie missionnaire. Il s’agit de faire connaître consciemment notre vie communautaire, en devenant un pont vers le monde, et en proclamant la bonne nouvelle de notre vie commune à nos familles, amis, communautés chrétiennes et bienfaiteurs en général. Ce blog nous permet également d’utiliser les nouveaux moyens de communication d’une manière mature, créative et responsable.

Un autre exemple pertinent est le blog créé comme plate-forme pour l’animation d’une réunion des Sœurs de vœux temporaires des SMNDA au Burkina Faso l’an dernier. Le blog est devenu un site en ligne où toutes les Sœurs ont accepté de partager leurs expériences en regardant leur passé comme SMNDA avec gratitude, leur présent avec passion et leur avenir avec espoir. Elles ont également partagé en ligne les interviews appréciatives faites à leurs Sœurs professes. Le blog a également permis de suivre le déroulement de l’atelier avec une participation active des Sœurs. Le blog est devenu un site de ressources où toute la famille des SMNDA de partout dans le monde peut être témoin de la vivacité de cette nouvelle génération.

Blogging en formation permanente

Dans le domaine de la formation permanente, j’ai conçu et administré trois autres blogs. Le premier a été créé lors de mes études sur la transformation des conflits. J’ai décidé d’initier un blog afin de contribuer au 125e anniversaire de la campagne anti-esclavagiste. La stratégie principale de ce blog était d’interviewer des militants pacifiques du monde entier en explorant de nouvelles approches provocatrices et créatives pour aborder l’esclavage. C’est devenu aussi un moyen pour faire connaître et apprécier la campagne de Lavigerie dans des milieux pertinents dans le domaine de la consolidation de la paix

Un deuxième blog sur la formation permanente a été conçu comme un site de ressources sur le discernement appréciatif pour les délégués à l’assemblée pré-capitulaire de la province de l’Afrique de l’Est (EAP) et finalement pour tous les confrères de la province. Les délégués ont convenu de signaler quotidiennement le flux de l’assemblée.

Enfin, l’année dernière, pour informer le nouveau Consortium sur la formation permanente, j’ai créé un blog avec les SMNDA, les Spiritains et les SMA. L’initiative s’appelle le programme ICOF. Le blog donne des informations sur le programme de renouveau « Joy-filled Gospel Service ». Chaque participant a accepté d’écrire au moins un article pendant le programme et de le publier en ligne. Une équipe de trois personnes a animé le processus. Le blog est maintenant un document référentiel pour d’autres programmes et aussi une façon de faire connaître le Consortium dans l’environnement missionnaire africain.

Yago en plein atelier avec les étudiants de Jinja

Auto-sensibilisation du groupe par des audiovisuels

De même, au cours des dernières années, j’ai travaillé à l’édition vidéo de logiciels comme « iMovie », en faisant l’enregistrement et le feedback des participants à l’atelie,r dans leurs engagements aux différents exercices proposés. Cela se fait en transformant les photos, les clips vidéo et les audios de l’atelier en films très originaux pour l’animation des programmes de formation initiale et permanente. Les groupes concernés développent leur estime de soi en diffusant à travers les médias l’évolution de leurs activités. Tout cela se fait selon des normes éthiques claires, car toutes les personnes concernées se mettent d’accord et participent consciemment au processus.

Conclusion

La bonne utilisation des nouveaux moyens de communication requiert une formation qui va au-delà de la simple formation à l’utilisation de ces médias ou des compétences de l’utilisation des médias. Le focus est centré sur la nouvelle langue émergente et la nouvelle culture qui façonnent la vie de nos candidats et confrères. Nous devons construire ensemble de nouveaux moyens de communication de la vie en étant avant tout des personnes intègres, où la créativité, l’honnêteté, l’ouverture et la vulnérabilité sont des valeurs fondamentales dans nos efforts.

Yago Abeledo, M.Afr.

Adresses de référence des Blogs :

  • Formation initiale :

Lavigerie Formation House, Jinja: http://mafr-jinja.blogspot.ug

Crossing the Threshold, MSOLA Temporary Vows: http://msolatemporaryvows.blogspot.ug

  • Formation permanente:

Conflict Transformation in the Here and Now:
http://www.breathingforgiveness.net

ICOF program: http://icofprogram.blogspot.ug

Appreciative Discernment: http://appreciativediscernment.blogspot.ug

Communiquer l’espérance et la confiance en notre temps (PE n° 1081)

Gisela Schreyer, smnda

Comment faire un bon usage de la presse écrite dans le cadre de la Congrégation et de la mission ? À l’époque où beaucoup communiquent davantage par les réseaux sociaux et le langage abrégé des SMS, la presse écrite semble un genre journalistique d’hier.

Étant moi-même immigrée sur la planète digitale, je me sens souvent mal à l’aise en face de la rapidité et du flot de l’information. J’aime voir les choses « noir sur blanc », j’aime développer une pensée, mot à mot, au fur et à mesure que je parcours les lignes, mots pesés, choisis, appropriés dans un contexte donné.

En tant qu’éditrice, j’ai fait mes premiers pas avec la revue missionnaire germanophone Kontinente, produit d’un consortium de plus de 20 Instituts missionnaires et depuis une dizaine d’année sous la direction de Missio Aachen en Allemagne. Pendant mes cinq ans avec Kontinente, en tant qu’apprentie d’abord, et en tant que rédactrice par la suite, j’ai apprécié la presse écrite comme un moyen de parler de la mission, de l’Église missionnaire, de notre Congrégation et des valeurs d’autres peuples. Le rythme de parution de six fois par an nous donnait le temps de bien préparer et d’approfondir nos recherches.

Au Burundi, entre 2000 et 2002, j’ai collaboré aux bulletins diocésains de Gitega et de Ngozi. Avec le bureau pastoral de Gitega, nous avons tenu plusieurs sessions de formation pour des laïcs, « correspondants » des paroisses, pour faire de cette publication un bulletin de l’Église famille. Notre devise était tirée de la lettre de Saint Paul aux Ephésiens 4, 29 : « s’il en est besoin, dites une parole bonne et constructive, bienveillante pour ceux qui vous écoutent. »

Aujourd’hui, comme éditrice du bulletin SMNDA, Partage/Sharing Trentaprile, notre but est de promouvoir l’esprit de corps, de faire circuler la vie, de faire connaissance entre générations, de réfléchir en Congrégation…

Dans mon rôle d’archiviste aussi, je peux puiser dans le trésor inestimable des publications de « Presse – Mission » (cf. Rencontre des Missionnaires d’Afrique, PB et SB, « Presse-Mission » à Thy-le-Château, 1982) d’autrefois pour répondre aux chercheurs.

En relisant les documents clés de l’Église sur la communication sociale, le décret du Concile Vatican II Inter Mirifica (1963), les instructions pastorales Communio et progressio (1971) et Aetatis Novae (1992), je retrouve des principes qui valent encore (pour toute publication d’ailleurs) :

  • La nécessité de formation de la conscience des producteurs et des utilisateurs
  • L’appel au discernement de ce qui aide et de ce qui nuit parce que malhonnête

En tant qu’Église se laisser guider par la charité (1 Co 8,1)

  • Assurer aux médias catholiques une place et une voix d’information équilibrée et de dialogue critique.

À la presse écrite, l’Église attribue un rôle important : la presse écrite « peut entrer dans le détail des événements, les expliquer, en provoquant la réflexion du lecteur et en lui permettant d’y revenir, s’il le désire. Complément indispensable des moyens audio-visuels, elle est particulièrement apte à éveiller le sens critique et à former le jugement. Sa capacité de diversification et son aptitude à servir de support à la réflexion en font un instrument de base du dialogue social.

La presse catholique d’intérêt général publie des informations, des commentaires et des opinions sur tous les aspects de la vie courante et sur tous les problèmes auxquels est affronté l’homme contemporain. » (cf. Communio et progressio n° 136 et 138)

Dans une conférence sur l’éthique des médias, le président du Bayerischer Rundfunk, Munich (Allemagne), M. Ulrich Wilhelm, a plaidé pour un « journalisme constructif » qui semble être mis à l’épreuve par 4 tendances : l’individualisation de l’information, le flot de l’information, la vitesse des technologies et, en conséquence, la perte des « règles du jeu » et de la responsabilité pour ce qui est proposé au grand public.

En face de ces tendances, il faudra un renouvellement du code de conduite pour les journalistes, et même une réflexion anthropologique, une nouvelle vision de la personne humaine dans la société. Que veut-on avec l’information, quel but poursuit-on ?

Devant cette exigence, nous, qui écrivons pour nos Instituts ou pour les amis de la mission et aussi pour le grand public, nous pourrions assumer un rôle de traducteurs et traductrices qui permettent à nos lecteurs et lectrices de se retrouver dans une réalité décrite parfois dans un état « liquide », difficile à capter et à saisir pour orienter.

Et de l’orientation, il nous en faut ! Car nous cherchons toujours à nouveau à évaluer la réalité qui nous entoure. Notre jugement n’est pas fait une fois pour toutes. Notre rôle pourrait donc être celui d’interprètes de la réalité à la lumière de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église. Pour ce faire, la presse me semble le meilleur moyen.

Le pape François, dans son message pour la Journée mondiale des communications sociales 2017, propose comme clé de lecture de la réalité : « Communiquer l’espérance et la confiance en notre temps. »

Sr Gisela Schreyer, SMNDA

Les nouveaux moyens de communication sociale (PE n° 1081)

Un défi

Bernard Ugeux, M.Afr.

Depuis quelques décennies, les progrès technologiques et l’expansion des réseaux sociaux a profondément modifié la culture mondiale. Pour le meilleur et pour le pire… Qu’on y consente ou non, qu’on vive dans l’hémisphère nord ou sud, nous sommes presque tous impactés par cette situation récente. Actuellement, il est pratiquement impossible d’exercer une quelconque responsabilité sociale sans avoir une adresse courriel et sans être en contact avec des collaborateurs ou des confrères de façon régulière et rapide. Car une des conséquences de cette évolution, c’est qu’elle contribue à l’accélération des activités dans le monde, ce qui est une des caractéristiques de la post-modernité (Cf. l’excellente étude d’Hartmunt Rosa, Accélération, une critique sociale du temps, La Découverte, 2010). Plus nous sommes jeunes (mais pas uniquement), plus nous sommes pressés et impatients d’être au courant de ce qui nous intéresse (ce qui peut être aussi très narcissique). Les médias ne cessent de nous envoyer des « alertes » pour n’importe quelle explosion sur un point du globe ou une démission d’un grand footballeur. Et nous nous laissons parfois piéger, puisque certains laissent leur téléphone portable ouvert en permanence pour être directement informés et répondre au plus vite, de nuit comme de jour.

Il y a de réels avantages d’être connectés. On l’a vu durant le Chapitre de 2016 où plus encore qu’auparavant les confrères ont été régulièrement informés, parfois en temps réel, pouvant suivre une récollection en direct, par exemple. A part ces moments institutionnels forts, il y a toute la gestion des congrégations qui se pratique maintenant par ces réseaux, par courriel, messages directs, texto, Facebook, WhatsApp et autres. Les confrères – dont les Supérieurs – sont beaucoup mieux informés de ce qui se passe dans la Société, et quand il y a un document important à partager – ou des élections à finaliser – les réseaux sociaux sont devenus la voie normale. Cela permet de faciliter une proximité, un esprit de corps, et de s’assurer que tout le monde reçoive les documents, même si un bon nombre ne les lit pas (cf. notre site web).

Conséquences pastorales

Ces avantages se retrouvent aussi au niveau de la pastorale. Lors du Chapitre, les médias ont été traités par une spécialiste qui a encouragé la lecture de « The Media Gospel, Sharing the Good News in New Ways » (de Meredith Gould – Liturgical Press, Minnesota). A partir de son expérience et de son expertise, elle passe en revue tous les outils de communication électronique actuels en montrant leurs avantages et leurs inconvénients respectifs dans la gestion d’une pastorale paroissiale. A priori, cela est difficilement applicable directement en Afrique où la couverture des réseaux sociaux est encore limitée, mais elle démontre qu’il devient de plus en plus difficile d’être présent dans la pastorale en ignorant ces nouveaux langages. Des jeunes catholiques ont pris les devants, en dehors des réseaux ecclésiastiques (Cf. « #PitchMyChurch 2 » concerne l’événement des start-up cathos qui proposent hébergement, liturgie, prière, dons, aide aux sans-abri… Pour la deuxième année consécutive, les jeunes créateurs d’applications mobiles ou de sites Internet chrétiens se sont retrouvés vendredi 3 février, à Paris, pour se rencontrer et partager leurs idées. Les diocèses s’intéressent de plus en plus à leurs propositions créatives qui les effarouchaient au départ). A ce propos, en nous référant à l’insistance du Cardinal Lavigerie sur l’étude des langues et des coutumes des peuples auxquels nous sommes envoyés, il devient impossible d’être engagés dans la pastorale de la jeunesse sans la maîtrise de ce langage, y compris en Afrique (au moins dans les villes). D’où l’engagement du Chapitre à rendre les confrères médiaphiles ce qui n’est pas un encouragement à l’addiction qui parfois parasite la vie communautaire (Cf. Actes Capitulaires, 3.3. Les médias et les réseaux sociaux, p.30-31).

Une Bonne Nouvelle à annoncer pour aujourd’hui

La vocation d’un chrétien est d’être un communicateur, de par son baptême et le don de l’Esprit Saint. Les disciples ont d’abord été enseignés, puis ils sont devenus apôtres et donc communicateurs d’une Bonne Nouvelle. Et cela n’est pas facultatif. Il ne s’agit ni d’agresser ni de conquérir mais d’évangéliser, et cela commence par aimer et respecter ceux auxquels on s’adresse. Mais cela dépasse le travail apostolique direct. Il y a aussi l’engagement sur les sites web chrétiens. Benoît XVI ne s’enthousiasmait pas au départ pour les communications rapides, brèves, partielles et souvent superficielles des médias sociaux. Et pourtant, en 2011 (24 janvier 2011 « Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique » : Message de Benoît XVI pour la 45ème Journée mondiale des communications sociales), il affirme : « Je voudrais inviter, de toute façon, les chrétiens à s’unir avec confiance et avec une créativité consciente et responsable dans le réseau de relations que l’ère numérique a rendu possible. Non pas simplement pour satisfaire le désir d’être présent, mais parce que ce réseau est une partie intégrante de la vie humaine ». Quant au Pape François, dans Amoris Laetitia (278), il propose aux familles des suggestions que nous pourrions approfondir en communauté : « La rencontre éducative entre parents et enfants peut être facilitée ou affectée par les technologies de la communication et du divertissement, toujours plus sophistiquées. Lorsqu’elles sont utilisées à bon escient, elles peuvent être utiles pour unir les membres de la famille malgré la distance. Les contacts peuvent être fréquents et aider à remédier aux difficultés. Cependant, il demeure clair qu’elles ne constituent ni ne remplacent le besoin du dialogue plus personnel et plus profond qui exige le contact physique, ou tout au moins la voix de l’autre personne. Nous savons que parfois ces moyens éloignent au lieu de rapprocher, comme lorsqu’à l’heure du repas chacun est rivé à son téléphone cellulaire (…). En famille, tout cela doit être aussi objet de dialogues et d’ententes, qui permettent d’accorder la priorité à la rencontre de ses membres sans tomber dans des prohibitions irrationnelles ».

Vigilance…

Je terminerais par quelques points de vigilance. Tout d’abord ne nous laissons pas envahir par la facilité de petits écrans qui nous aguichent tout autour de nous. Le danger est de limiter notre univers à ce type d’information. Il faut savoir qu’une bonne partie des informations sur ces réseaux sont fausses et difficiles à détecter. Ensuite, il ne faut pas demander aux autres de penser à notre place. Des petits reportages ne donnent pas les éléments critiques pour une action JPIC par exemple, même si les images sont importantes. Ensuite, ces médias sont chronophages et il y a des confrères qui ne lisent même plus un seul livre sérieux par année jusqu’au bout (Il y a ici un gros défi de formation permanente). Nous devenons les proies de l’opinion et des rumeurs (réputation des confrères !) et nos messages peuvent être d’une superficialité désolante. La question qui doit nous habiter, à part le droit légitime de se détendre de temps en temps : mon usage de ces outils me permet-il de mieux annoncer la Bonne Nouvelle et d’enrichir et unir le peuple qui m’est confié ? Car c’est pour cela que nous sommes missionnaires. Que l’Esprit de discernement trouve une petite place dans notre réseau personnel pour y passer son message à lui !

Bernard Ugeux, M.Afr.

Internet, le souk du moment… (PE n° 1081)

Philippe Docq, M.Afr.

Il y a peu de temps, je venais de mettre en ligne sur le site YouTube un montage vidéo réalisé par un confrère quand la plate-forme m’informa que la vidéo contenait du matériel audio protégé par les droits d’auteur et que, par conséquent, elle serait augmentée de publicité pour payer les droits dans la plupart des pays et serait carrément censurée dans d’autres pays où la loi est plus sévère. Continue reading “Internet, le souk du moment… (PE n° 1081)”

Les médias sociaux, un défi pour la mission (PE n° 1081)

Le 28e Chapitre Général a pris une conscience accrue qu’en tant que Missionnaires d’Afrique, nous sommes aujourd’hui appelés à annoncer la Bonne Nouvelle dans un monde et dans une Afrique qui change. Pour cela le Chapitre s’est montré désireux de voir notre Société devenir plus créative dans ses manières d’annoncer le Règne de Dieu afin d’atteindre le plus de personnes possible.

L’annonce se fait grâce à la communication, grâce au langage. Dans les dernières décennies, les moyens de communication ont beaucoup évolué. En tant que Missionnaires d’Afrique, nous connaissons l’importance des consignes de notre fondateur, le Cardinal Lavigerie, en ce qui concerne l’apprentissage de la langue et des traditions des peuples auxquels sommes envoyés. L’apprentissage de la langue est la raison sine qua non de la rencontre qui, pour nous, constitue l’essentiel de la mission Ad Gentes.

Le Chapitre a réaffirmé l’importance que tient l’apprentissage des langues dans la tradition missionnaire d’Afrique. Il a réitéré la nécessité de rester fidèles à cette pratique qui a permis à nos prédécesseurs à être proches des gens et qui de nos jours tend à se faire de manière quelque peu aléatoire et raccourcie. Fort de cette tradition, nous pouvons et nous devons, en tant que Société, nous préparer à être missionnaires dans le nouveau « continent numérique » dont la langue est digitale (Cf. AC 2016, 3.3).

Jadis on utilisait des tambours pour communiquer sur de longues distances comme on envoyait aussi des messagers. Aujourd’hui on envoie un sms, un message WhatsApp, un tweet, etc. Nous ne pouvons plus ignorer ces nouveaux moyens de communication et continuer comme si de rien n’était, à faire comme nous avons toujours fait si nous voulons être plus efficaces dans la communication. Nous gagnerons sûrement à apprendre ces nouvelles formes de communication. Peut-être réussirons nous à rejoindre là où ils sont, nombreux ceux que nous n’arrivons plus à rassembler. Ainsi arriverons-nous aussi peut- être, à partager à un public plus large les valeurs pour lesquelles nous nous sommes consacrés au service du Royaume de Dieu pour le monde africain.

Beaucoup d’entre nous utilisent déjà l’un ou l’autre moyen de communication sociale à titre individuel et pour des fins personnelles. Il est plus que temps pour chacun de s’y mettre, si l’on tient à accéder au nouveau « continent numérique ». Cela faciliterait sans doute la communication des nouvelles de la Société entre nous, mais aussi et surtout, ça nous aiderait à être présents, en vue de la mission, dans un monde devenu aujourd’hui accessible au bout des doigts sur les écrans d’ordinateurs, des tablettes et des smart phones.

Il est urgent d’adopter des nouvelles stratégies pour aller à la rencontre de nos contemporains. En septembre 2013, le pape François, dans son allocution aux participants à la plénière du Conseil pontifical des communications sociales, lançait aux chrétiens le défi de : « Faire découvrir, même par les moyens de communication sociale, mais également par la rencontre personnelle, la beauté de tout ce qui est à la base de notre marche et de notre vie, la beauté de la foi, la beauté de la rencontre avec le Christ. »

Le Chapitre nous a en quelque sorte invité à relever ce défi. Il a proposé l’organisation de formations par Province et à tous les niveaux en faisant appel, quand c’est nécessaire, à des laïcs spécialisés. Il a appelé, en ce qui concerne les médias, à établir le pont entre les confrères qui en savent plus et ceux qui ne savent pas ; entre ceux qui aiment et ceux qui ne veulent pas apprendre (Cf. AC 2016 n°3.3). Ce sont là, des propositions que presque la quasi-totalité des Provinces a pris à cœur pendant les assemblées post-capitulaires. Nous devons tous veiller à ce que tout cela ne reste pas lettre morte.

Nous savons combien de gens cherchent à se nourrir spirituellement de ce qu’ils trouvent sur les réseaux sociaux. Pour les Missionnaires d’Afrique que nous sommes, nous devons nous demander ce que nous avons à proposer dans le « continent numérique » sur notre charisme et notre identité. Relever ce défi nous demande d’être créatifs. Le Chapitre est allé loin en appelant à explorer la possibilité de créer une application numérique propre à nous. C’est un défi lancé aux plus jeunes d’entre nous pour mettre leurs talents numériques au service de la mission.

Malgré leur importance, les moyens de communication sociale
restent un défi permanent dont l’utilisation invite évidemment au discernement. A travers eux, c’est toujours notre identité d’apôtres et notre charisme que nous cherchons à vivre et à refléter. « Soyez Apôtres et ne soyez que cela » nous a dit le Cardinal. Peut-être un point de départ vers notre engagement commun dans l’utilisation des moyens de communication sociale serait, pour chacun, de nous de voir ce qu’il y a d’apostolique sur nos pages Facebook, nos blogs etc.

Grâce à des applications digitales il est devenu possible de rester connectés entre nous ! Nous partageons les nouvelles plus facilement. Il existe des plateformes sociales qui unissent par exemple les confrères du même pays, des mêmes années de formation, etc. Depuis quelques mois, le Conseil Général s’est créé un groupe WhatsApp ! Cela nous permet de partager la même information au même moment quand nous sommes en déplacement. Ici et là, quelques confrères entretiennent depuis longtemps des blogs personnels. Si les initiatives restent encore timides, nous avons fait là, quelques pas vers des engagements plus significatifs pour l’utilisation des médias sociaux dans la mission.

Stanley Lubungo
Supérieur général

Mot du Rédacteur (PE n° 1081)

« Médias et réseaux sociaux » est le thème tiré de notre 28ème Chapitre général qui inspire ce numéro 5 du Petit Écho. En réalité, notre réflexion porte sur le rôle que peuvent et devraient jouer les médias et les réseaux sociaux dans notre processus d’évangélisation. En tant que Missionnaires d’Afrique, partout où nous nous trouvons, nous sommes « apôtres » ; dès lors, comment vivre cet aspect fondamental de notre vie missionnaire même dans notre façon de communiquer quotidiennement avec les autres ?

Il n’est certainement pas question d’inciter à un « prosélytisme » tout azimut, dans toutes nos communications même à caractère social. Mais sachant que les réseaux sociaux sont devenus un lieu de permissivité excessif qui risque de déshumaniser ceux qui s’y livrent sans beaucoup de discernement, comment, alors, y imprimer l’empreinte de l’apôtre que je suis ? Comment transmettre des valeurs évangéliques à travers nos communications même en dehors du cadre institutionnel de notre apostolat officiel ? Nous sommes apôtres 24 heures sur 24. Le Chapitre de 2016 a fait des propositions concrètes sur les médias, c’est peut-être le moment d’y jeter un coup d’œil.

Freddy Kyombo, M.Afr.
Rédacteur Petit Echo

Bulletins divers

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PEP Econome – Deuxième mandat (Prot 17 0676)

Après vote délibératif du Conseil général, et après avoir obtenu son accord, le Supérieur général, P. Stanley Lubungo, a approuvé la nomination du P. Didier LEMAIRE comme Économe provincial de la Province d’Europe (PEP) pour un deuxième mandat allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2020.

André Schaminée
Secrétaire général