Comment aider le secteur du Mozambique

Certaines communautés semblent ne pas avoir reçu la lettre du secteur Mozambique demandant de l’aide :

Chers Confrères et Amis et Bienfaiteurs et Personnes de bonne volonté, Salutations de Beira.

Le cyclone Idai qui a frappé la région Centre de Mozambique la nuit du 14-15 Mars 2019, a laissé les gens endolories et désemparées : des centaines de morts et de blessés.

Des personnes autour de nous n’ont pas de nourritures ni d’abris. Leurs maisons et biens matériels ont été dévastés. C’est notre communauté paroissiale de Dombe dans le diocèse de Chimoio qui est dans la pire des situations : plus de 600 personnes se sont réfugiées à l’école de la Mission.  Nos ouvriers et voisins à Beira n’ont plus de maison. Sussundenga n’est pas en reste.

Dans la maison du Secteur, nous avons perdu en partie notre mur et notre maison.

Au Centre de Formation de Nazaré à Beira, un bon nombre de structures est resté sans toits.

Notre confrère Raphael Gasimba a échappé de justesse à la mort. En effet, il était en voyage sur Dombe en voiture et tout d’un coup la route bitumée qui n’avait pas de pont s’est coupée en deux et submergée par des eaux profondes. Il a dû nager pour se sauver la vie.  La Toyota Hilux Double Cabine qu’il utilisait et ses biens personnels sont perdus.

Tout en remerciant le Seigneur pour sa protection, nous en appelons à votre soutien chacun selon ses possibilités pour pallier à l’une ou l’autre situation mentionné ci-haut. Merci pour votre préoccupation et prières. Selon l’évolution des choses, nous vous donnerons des nouvelles.

Comptes bancaires

Millenium BIM-BEIRA CLUB
Missionários de África
Numero de compte en Dollars : 20877214
Numero de compte en MZN : 4370627
Swift code: BIMOMZMX

Cordialement,

Boris Yabre, M.Afr.
Délégué Provincial

 

Mises à jour sur la situation au Mozambique

Nous venons de recevoir le message suivant de Boris Yabre, M.Afr. délégué provincial pour le Mozambique :

Chers confrères et amis, bienfaiteurs et personnes de bonne volonté, salutations de Beira, il y a six jours, je vous ai envoyé un message SOS pour partager avec vous ce que nous vivons sur le terrain et pour vous demander votre aide, nous voulons remercier chacun et chacune pour votre prière constante et votre préoccupation croissante.

Certains d’entre vous ont déjà envoyé leurs contributions pour soulager les souffrances de ceux qui nous entourent ; d’autres cherchent encore les voies et moyens de le faire. Nous vous remercions de tout cœur.

Mardi, l’archevêque de Beira a convoqué d’urgence une rencontre des agents pastoraux de l’archidiocèse. Une centaine de personnes environ étaient présentes. Nous avons partagé sur la situation actuelle des gens dans les différents coins du diocèse. Mis à part les vies perdues, les gens ont un besoin extrême de nourriture, d’eau potable et de logement.

Il y a eu des incidents au cours desquels la population est allée piller les magasins afin d’obtenir de la nourriture et ce sans craindre la présence de la police.  Il n’y a aucune garantie et aucune certitude que l’aide humanitaire puisse parvenir partout. La plupart des églises paroissiales, des chapelles et des écoles sont en ruine ou sans toit. De nombreux couvents et presbytères en ont souffert.

L’archevêque a suspendu toutes les activités pastorales prévues jusqu’à nouvel ordre. L’urgence du moment est d’être avec les gens, de partager leurs souffrances et de leur donner de l’espoir, quelle que soit leur appartenance religieuse, politique et ethnique. On nous a rappelé de ne pas perdre de vue ce que le Seigneur peut vouloir nous dire à travers cette calamité.

Ce 4ème dimanche de Carême est consacré à la prière pour les victimes du cyclone Idai dans tout l’archidiocèse de Beira. Chaque paroisse fera aujourd’hui une collecte spéciale pour venir en aide aux personnes les plus touchées, mais la triste réalité est que sur les marchés, les prix des produits essentiels ont augmenté. Les prix de la tôle ondulée et du ciment ont augmenté dès que les gens en ont eu besoin. Les feuilles lusalite (asbestos)  ne peuvent pas être vendues aux clients ordinaires. Elles sont exclusivement réservées aux réparations des structures publiques ! Dans la maison du Secteur et le Centre Nazaré de Formation, ce qui nous occupait l’esprit ces derniers jours, c’était de faire un peu de nettoyage : ramasser les tôles ondulées arrachées ici et là par le vent, défricher le terrain car la plupart des manguiers et des cocotiers sont tombés, pour que nous puissions passer en toute sécurité. Jusqu’à présent, il n’y a pas d’électricité. Seuls quelques “élus” y ont accès. Au moins, l’Hôpital Central dispose de l’électricité et les Centres de Santé utilisent des générateurs. En ce moment, la ville de Beira est à court de générateurs en vente. Pour en avoir un il faut le commander à Chimoio ou Tete.

Sussundenga n’a pas d’électricité non plus. Seuls ceux qui ont perdu leur maison reçoivent une tente de la Croix-Rouge. Les champs sont emportés par les eaux, ce qui mène au désespoir ceux qui entrevoient déjà l’imminence d’une année de famine.

A Dombe, les besoins en nourriture, en abris et en eau potable augmentent. Pour je ne sais quelle raison, c’est l’un des endroits oubliés du pays. Les champs ont été inondés et les récoltes ont disparu. Dans certains villages, nos chapelles communautaires, en partie détruites, servent d’abris pour quelques familles.

En ce qui concerne les estimations de ce dont nous aurions besoin dans l’immédiat, vous pouvez ajouter que “nous essaierons de fournir des chiffres aussi concrets que possible d’ici la fin de cette semaine pour ce dont nos confrères peuvent avoir besoin pour leurs missions et afin de contribuer à aider les nécessiteux….”

Pour le moment, nous ne pouvons donner aucune estimation de ce que pourrait coûter la reconstruction de nos structures : le Centre de formation de Nazaré, la maison du Secteur. C’est trop tôt pour avoir des références claires, compte tenu du chaos général dans lequel nous nous trouvons. Nous nous efforcerons de fournir des chiffres aussi concrets que possible d’ici la fin de cette semaine pour ce dont nos confrères peuvent avoir besoin pour leur mission et pour contribuer à aider les plus démunis. Ils ont aussi des défis à relever, comme tout le monde. Nos confrères et stagiaires se portent bien. Ils continuent d’être proches des gens et d’affronter avec eux l’épreuve du temps.

Boris Yabre, M.Afr.
Provincial Delegate

Méditations de Carême 2019 – Semaine 5

La branche allemande d’AEFJN – Netzwerk Afrika Deutschland – a préparé une série de méditations en préparation au “Mois Extraordinaire sur la Mission” que le Pape François a annoncé pour le mois d’octobre prochain. Voici le texte d’introduction. Chaque lundi du carême, la méditation suivante sera postée.

« Les méditations de Carême vous invitent à une réflexion personnelle et communautaire sur les dimensions multiples de la mission de l’Eglise:

  1. Mission est rencontre personnelle avec Jésus-Christ dans Eucharistie, Parole de Dieu, prière personnelle et communautaire. Seulement si le Christ est présent dans notre vie, nous pouvons le communiquer avec les autres.
  2. Mission est témoignage : Laissons-nous nous inspirer par les saints, les martyrs de la mission et les confesseurs de la foi d’hier et d’aujourd’hui.
  3. Mission demande une formation à vie: Evêques et prêtres, hommes, femmes et jeunes doivent chercher comment communiquer l’évangile dans notre culture en transformation.
  4. Mission est être au service des tous : C’est le témoignage d’amour et de solidarité avec les pauvres qui seul peut démontrer l’amour de Dieu pour tous. »

Semaine 1 : Le Mois Extraordinaire de Mission 2019 – Un survol

Semaine 2 : Le Mois Extraordinaire de Mission 2019 – Documents de l’Eglise

Semaine 3 : Le Mois Extraordinaire de Mission 2019 – Ressources

Semaine 4 : Mission – rencontre Jésus-Christ

Semaine 5 : Mission – Etre témoin par sa vie

Paul Hannon, R.I.P.

Le Père Terry Madden, Délégué Provincial du secteur de Grande-Bretagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Paul Hannon

le jeudi 28 mars 2019 à Little Ealing – Londres (Grande-Bretagne)
à l’âge de 71 ans dont 28 ans de vie missionnaire
au Soudan, en Italie, au Kénya et en Grande-Bretagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Téléchargez ici l’annonce du décès du Père Paul Hannon Continue reading “Paul Hannon, R.I.P.”

Côte d’Ivoire : Centre de protection à l’ICMA

Un Centre de Protection des mineurs et des personnes vulnérables a été ouvert au sein de l’Institut Catholique Missionnaire d’Abidjan, ICMA, en Côte d’Ivoire le 23 mars 2019. Cette initiative répond à l’appel du pape François d’assurer plus de protection aux enfants contre les abus sexuels.

Notre confrère, Stéphane Joulain, a donné plusieurs sessions sur la Protection des enfants et des personnes vulnérables aux étudiants de l’ICMA.

Lisez l’article de Marcel Ariston BLE, du service Français-Afrique de Vatican-News.

Lisez aussi l’article paru dans le quotidien français LaCroix Africa.

Jean Lepers, R.I.P.

Le Père Patrick Bataille, Délégué Provincial du secteur de France,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Jean Lepers

le lundi 25 mars 2019 à l’hôpital de Fourmies (France)
à l’âge de 92 ans dont 65 ans de vie missionnaire
au Nigéria et en France.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Téléchargez ici le faire-part du décès du Père Jean Lepers Continue reading “Jean Lepers, R.I.P.”

Cyclone Idai – Nouvelles de Hugh Seenan

Merci à tous ceux qui se sont inquiétés pour moi ici au Malawi ou pour Beira, d’avoir pris contact avec moi ou ma famille. Là où je suis au Malawi et où je me trouve depuis un an, nous avons eu du beau temps. J’étais à Beira pendant 10 ans avant cela. Ça a été terrible pour moi de voir ce qui s’y est passé. Au fil des ans, j’ai été dans tous les endroits touchés par le cyclone, de Beira à Chimanimani au Zimbabwe, même à Buzi où l’on voit tout le monde au-dessus des bâtiments sans nourriture. Ce n’est que ces derniers jours que j’ai commencé à recevoir des nouvelles d’amis et d’anciens voisins. Lentement, ils éclaircissent le désastre en essayant de réparer leurs maisons. C’est bon à entendre. Le Centre Nazaré, Centre pastoral archidiocésain de Beira, où je travaillais, a été gravement touché. Quelques photos suivent. Ils ont commencé à nettoyer, mais il faudra du temps avant qu’ils puissent de nouveau recevoir des groupes. Si tout va bien, j’irai là-bas pour la Semaine Sainte. Merci de vous rappeler de moi. Priez pour toutes les personnes affectées et les équipes de secours. Que Dieu vous bénisse.

Hugh Seenan, M.Afr.

Eglise et pédophilie : récit d’une journée choc

C’est dans son diocèse d’origine cette fois que notre confrère Stéphane Joulain partage son expertise, très appréciée, avec des prêtres, religieux et laïcs engagés dans le diocèse. L’article ci-dessous est tiré du journal “Ouest-France” du 22 mars 2019. Son journaliste, Thomas Heng, avait été invité aux conférences et aux assemblées générales. Ce poste est réservé aux Missionnaires d’Afrique pour des raisons de copyright.

Le vicaire général du diocèse de Nantes, François Renaud. | OUEST-FRANCE

170 prêtres et laïcs se sont pressés à une formation de lutte contre les abus sexuels, mercredi, à Nantes. Sans discours convenus. Pour les catholiques. l’urgence est décrétée.

Mardi. à Rome. le pape François refusait la démission de l’archevêque de Lyon. le cardinal Philippe Barbarln, condamné à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs.

Quelques heures plus tard, à 1 500 kilomètres du Vatican. à la maison diocésaine de Nantes, 170 prêtres, diacres et laïcs missionnés participaient à une journée baptisée ” Luttons ensemble contre la pédophilie en Église », Sujet sensible et douloureux.

« Crise des abus sexuels »

Le diocèse, dans une démarche de transparence, a accepté notre présence. On redoutait un certain « ronron » Au contraire, ici, pas de discours pesés au trébuchet, de précautions oratoires, de circonvolutions.

Mettre le fer dans la plaie pour vider l’abcès de la « crise des abus sexuels ». L’intervenant venu de Rome, Stéphane Joulain. père missionnaire, psychothérapeute formé en criminologie, sait faire. Il est spécialiste de la lutte contre la pédophilie. « Régler le problème en autorisant le mariage du prêtre ? Mettre une femme dans le lit d’un pédophile n’a jamais réglé la question. » Le ton est donné.

« Pour beaucoup, constate-t-il, le synonyme de « prêtre » c’est devenu « pédophile ». L’Église essaye de régler ces questions depuis le… III° siècle. » À la pause déjeuner, il précise : « Si on applique toujours la même solution à un même problème en espérant le résoudre, on n’est pas loin de la folie. »

D’abord, donc, se départir de réflexes ancestraux. « Quand un père est mis en cause pour des abus sexuels, des paroissiens s’inquiètent de son moral plutôt que de la victime, déplore un religieux. Inversons le regard. » « Les catholiques sont un peu obsédés par… le pardon ». résume, lapidaire, Stéphane Joulain. Autrement dit, le pardon, c’est « un chemin ». pas un automatisme.

Un long chemin parfois. On écoute l’histoire de cette femme de 87 ans, qui a attendu de voir la mort venir, pour enfin parvenir à dire ses blessures. Pendant quatre-vingts ans, elle a porté seule le fardeau d’une agression vieille de sa première communion. Une ombre se lève, quitte la salle en larmes. « Des choses remontent…», glisse un participant.

Parler, parler, parler. Stéphane Joulain s’agace contre un autre réflexe observé dans les paroisses : la protection de l’institution : « Quelques fois. on transforme la victime en ennemi ! Mais le scandale arrive par ceux qui ont commis ces abus ! Pas par ceux qui les relaient. »

Derechef. une question monte dans la salle : quand même. « Les médias », ils exagèrent, non ? « Sans les journalistes, on en serait encore à balayer la poussière sous le tapis », réplique l’orateur.

A la pause nicotine, dans les couloirs. un prêtre du sud de Nantes. embraye : « Des fois, on s’inquiète plus de l’institution que des Évangiles. » Autour de lui, Grâce à Dieu, le film de François Ozon, consacré aux abus du père Preynat, fait beaucoup parler, en bien.

Libérer la parole, point de départ

Face aux abus, l’Église aurait eu le tort de gérer « des situations individuelles », un peu comme des fusibles, pour protéger l’édifice général. « C’était la théorie de la pomme pourrie, de cas isolés, poursuit Stéphane Joulain. Mais la crise actuelle révèle qu’il y a quelque chose de pourri dans le panier. Et même dans le haut du panier. »

Manière de dire que les solutions passent par une prise de conscience collective, la « supervision » de tous, quitte à rogner sur la « confiance » accordée traditionnellement à chacun. En somme. une responsabilité partagée, évêques inclus.

Mais gare à ne pas se payer de mots. Libérer la parole, c’est le point de départ, pas d’arrivée. « Si vous pensez que c’est terminé l’an prochain, vous vous mettez le doigt dans l’œil ! prévient Stéphane Joulain. II faut changer, en profondeur. Nous devons passer par une phase de purification de l’Église, apprendre à travailler avec les victimes. »

« Ça ébranle leur foi »

Sur le terrain, on assure que la crise ne détourne pas les fidèles de l’Église. « Mais beaucoup, y compris parmi les plus solides, disent que ça ébranle leur foi », reconnaît le vicaire général, François Renaud.

Dans l’assistance, on s’inquiète quand même de « la diminution des inscriptions dans les camps d’été ou à la catéchèse ». Et, surtout, de ce « soupçon généralisé » qui pèse sur les prêtres.

Après le constat, des ébauches de solutions

Comment « faire de l’Église un lieu sûr ? » Stéphane Joulain invite à améliorer la formation des prêtres. Le temps de la formation au séminaire est d’au moins six ans. « Quand un séminariste ne veut être qu’au contact d’enfants, sans capacité de développer des relations avec des adultes… Attention ! »

Dans les paroisses, il ne faut jamais laisser courir une rumeur : « Il faut investlguer et faire la vérité ! »

Un travail strict s’impose aussi sur les « lieux ». « Les salles fermées où personne ne voit rien de l’extérieur, c’est à bannir. Pareil pour la catéchèse : si un animateur colle des posters sur les fenêtres, qu’est-ce que ça veut dire ? »

Jusque dans le confessionnal, transparence et prudence prévalent : « A Notre-Dame de Paris. la confession se déroule dans un aquarium vitré. Aux yeux de tous. Et alors ? C’est un moment où la personne livre sa vulnérabilité affective. Certains pourraient abuser de cette fragilité. »

Thomas Heng,
Ouest-France du 22 mars 2019

Téléchargez ici le PDF de l’article.

Méditations de Carême 2019 – Semaine 4

La branche allemande d’AEFJN – Netzwerk Afrika Deutschland – a préparé une série de méditations en préparation au “Mois Extraordinaire sur la Mission” que le Pape François a annoncé pour le mois d’octobre prochain. Voici le texte d’introduction. Chaque lundi du carême, la méditation suivante sera postée.

« Les méditations de Carême vous invitent à une réflexion personnelle et communautaire sur les dimensions multiples de la mission de l’Eglise:

  1. Mission est rencontre personnelle avec Jésus-Christ dans Eucharistie, Parole de Dieu, prière personnelle et communautaire. Seulement si le Christ est présent dans notre vie, nous pouvons le communiquer avec les autres.
  2. Mission est témoignage : Laissons-nous nous inspirer par les saints, les martyrs de la mission et les confesseurs de la foi d’hier et d’aujourd’hui.
  3. Mission demande une formation à vie: Evêques et prêtres, hommes, femmes et jeunes doivent chercher comment communiquer l’évangile dans notre culture en transformation.
  4. Mission est être au service des tous : C’est le témoignage d’amour et de solidarité avec les pauvres qui seul peut démontrer l’amour de Dieu pour tous. »

Semaine 1 : Le Mois Extraordinaire de Mission 2019 – Un survol

Semaine 2 : Le Mois Extraordinaire de Mission 2019 – Documents de l’Eglise

Semaine 3 : Le Mois Extraordinaire de Mission 2019 – Ressources

Semaine 4 : Mission – rencontre Jésus-Christ

Nouvelles de Beira – Mozambique

Depuis le retour du cyclone Idai sur le Corridor de Beira (centre du Mozambique), la région était complètement coupée du reste du monde.  Notre confrère Claudio Zuccala, un “ancient” du Mozambique est aux premières loges pour récolter des nouvelles. Il tient à jour son blog personnel en italien et m’a autorisé à en traduire, pour vous, les deux derniers postes pour vous tenir au courant de ce que la population et l’église (dont 4 communautés M.Afr.) endurent. Je commence par la lettre de nouvelles qu’a réussi à envoyer l’archevêque de Beira le 19 mars.

 

19 mars 2019 – Beira. Communiqué de l’archevêque

Après des jours d’isolement, aujourd’hui l’archevêque de Beira, l’Italien Claudio Dalla Zuanna, a réussi à envoyer quelques messages en profitant du signal d’une compagnie téléphonique qui a été restaurée dans un secteur circonscrit de la ville. La maison de l’évêque a également été privée de son toit alors que, depuis quatre jours, il pleut sans interruption.

Chers amis,

Le fragile tissu urbain et social de la ville de Beira et de la zone dite du “corridor de Beira”, où vivent environ un million de personnes, a été secoué par un ouragan de force 4 sur une échelle de 5 dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 mars, avec des vents d’environ 200 km par heure.

Dans la ville : bâtiments découverts et vitres brisées, arbres déracinés ou cassés, pylônes électriques et mâts de téléphone démolis, dans les banlieues, de nombreuses maisons démolies. Les victimes que nous connaissons se comptent par dizaines, mais il est difficile d’avoir des données exactes car les réseaux téléphoniques ne fonctionnent pas et l’État n’a pas la capacité de collecter des données.

Depuis jeudi, il n’y a plus d’électricité, plus d’approvisionnement en eau, plus de communications téléphoniques et même la seule route qui relie la ville au reste du pays a été coupée l’eau. Ce message peut finalement vous parvenir grâce au rétablissement d’une antenne téléphonique, fermée pendant trois jours, dans la zone de l’aéroport. Le seul bloc opératoire de toute la région, celui de l’hôpital central, a été découvert et inondé, ce qui l’a rendu inopérant. Les écoles ont été fermées indéfiniment. La plupart des salles de classe ont des toits en tôle, presque tous déchirés. Le diocèse a des écoles dans cette région pour plus de 9 000 élèves.

Pour de nombreuses familles, la nourriture est désormais l’urgence. En ville, en plus de prix plus élevés, les approvisionnements sont limités car de nombreux entrepôts et magasins ont été découverts (par le cyclone) et la nourriture perdue.

Et…. il continue à pleuvoir. En plus des nombreuses maisons qui n’ont plus de toit et qui sont donc exposées à la pluie, certaines rivières, alimentées par les pluies du cyclone dans les régions intérieures et dans le Zimbabwe voisin, débordent.

Sur les 25 paroisses que nous avons dans cette région, presque toutes ont subi des dommages plus ou moins graves, trois églises ont été littéralement rasées au sol. Les maisons des prêtres qui travaillent dans ces paroisses, le séminaire (nous étions en train de terminer la construction du réfectoire et de la chapelle), la radio diocésaine et de nombreuses autres structures diocésaines ont également été endommagés.

Ma maison, où se trouvent aussi les bureaux de la Curie, a été aussi complètement découverte par l’ouragan et le premier étage, celui des chambres à coucher… est ouvert sur le ciel, exposé à la pluie. Nous nous sommes “réfugiés” au rez-de-chaussée, mais l’eau dégouline les escaliers et perce les plafonds en plusieurs endroits.

On ne peut pas faire grand-chose pour l’instant. Les magasins qui vendent du matériel pour couvrir les maisons, malgré les prix “adaptés” pour l’occasion, ont tout vendu en deux jours. Même si le matériel était disponible, il y aurait du travail pendant des mois pour les quelques travailleurs qualifiés disponibles. Nous essayons de recueillir des données pour dresser une liste des dommages au moins au niveau des structures, de dégager les arbres tombés dans les cours et les décombres des toits.

Il est impressionnant que, malgré un tel scénario, quand on demande à quelqu’un comment il va, il répond généralement avec un sourire : “bien”. Dans les banlieues, où les maisons sont très précaires, toutes les toitures arrachées ont été ramassées et chacun a essayé de construire un petit abri pour sa famille, parfois en dressant quelques draps aux deux seuls murs restants de ce qu’il appelait sa maison.

Alors moi aussi, je dis : “Je vais bien”. Nous essayons de faire face à ce qui arrive tous les jours, en espérant au moins que… la pluie s’arrête.

Salutations à tous

P. Claude

Voici le dernier poste de notre confrère Claudio Zuccala, écrit hier, 21 mars 2019

Catastrophe causée par le Cyclone Idai. Mises à jour sur la situation à Beira et dans les environs

Premier jour sans pluie

Huit jours après l’arrivée du cyclone, la pluie a finalement cessé. Ici et là le signal de quelques opérateurs de téléphonie mobile réapparaît. Le revers de la médaille, c’est que Beira est toujours une ville sans eau potable, avec des pénuries alimentaires, sans électricité et sans accès au monde extérieur. Pour l’instant, l’aide ne peut arriver que par bateau, par avion et par hélicoptère.

Nouveau communiqué de l’archidiocèse de Beira

Le diocèse a publié un communiqué expliquant la gravité de la situation, soulignant que l’eau potable et la nourriture sont ce dont les gens ont le plus besoin. Le diocèse a créé une commission d’urgence ad hoc qui coordonne les interventions avec la “Caritas” diocésaine. Dès demain, trois centres de distribution du précieux liquide vital devraient être opérationnels. On tente également de récupérer des produits de survie qui seront distribués à la majorité, en collaboration avec les commissions paroissiales “Caritas”. Tous les bâtiments des 25 paroisses du diocèse ont subi des dommages plus ou moins graves et la Commission d’urgence s’en occupe également. Pour beaucoup de gens, la survie est la seule préoccupation. La reconstruction, la récupération des biens perdus, les projets pour plus tard, passent en second lorsque vous n’avez ni pain ni eau. La situation dans la ville voisine de Buzi, où la vie de milliers de personnes est en danger à cause des inondations provoquées par le débordement des rivières Pungue et Buzi, est peut-être encore plus dramatique.

Nouvelles de nos communautés Pères Blancs

Les Missionnaires d’Afrique sont présents dans quatre communautés, deux dans la province de Sofala, dont la capitale est Beira, et deux dans la province de Manica, avec sa capitale Chimoio. Ils vont tous bien même si l’un d’eux n’est vivant que par miracle. Tôt le matin, alors qu’il faisait encore sombre, sa voiture a été engloutie par les eaux d’une rivière qui avait envahi le réseau routier et a été emportée par le courant. Heureusement, le père Raphaël Gasimba a réussi à sortir de la voiture et à s’accrocher à un arbre sur lequel il a été projeté par la force de l’eau. Là, perché entre les branches, il a dû attendre les secours qui sont arrivés quelques heures plus tard, lorsqu’il a fait jour.

Situation générale

Il y a 36 000 personnes dans 96 centres de rassemblement, bien que des sources ministérielles suggèrent qu’ils sont presque deux fois plus nombreux. 40 000 personnes ont été secourues des toits, des arbres, des îlots et des tronçons routiers. Mais les chiffres réels de la catastrophe ne seront connus que dans quelques jours. De nouveaux centres sont ouverts tous les jours parce que les sans-abri seraient 280 000. Près de trois mille salles de classe ont été détruites ou endommagées et 39 cliniques ont été ouvertes.

Dans de nombreux milieux, on dit que derrière l’anomalie déconcertante du mouvement du cyclone Idai (qui a quitté le canal du Mozambique comme une dépression tropicale, s’est déplacé vers le Zambèze et le Malawi, est retourné dans le canal où il s’est renforcé, se dirige vers Madagascar, puis fait un brusque retournement et se lance, de façon exagérée, sur Beira, au centre du Mozambique et sur le Zimbabwe), il y a la question du réchauffement planétaire. Ceux qui manient bien l’anglais trouveront certainement intéressant l’excellent article de Matt McGrath, correspondant de la BBC et expert en questions environnementales :

https://www.bbc.co.uk/news/science-environment-47638588

Claudio Zuccala, M.Afr.
http://claudiozuccala.blogspot.com/