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Me tourner vers l’avenir (PE n° 1093 – 2018/07)

En 2015, j’ai échangé l’activité scolaire qui me prenait du matin au soir avec une responsabilité beaucoup plus souple au Centre d’études  d’arabe dialectal. C’est alors que m’a été proposé de participer à la session-transition à Rome de septembre 2016 pour les M.Afr et SMNDA. Je l’ai accepté immédiatement sentant confusément qu’après  3/4 de siècle, il me restait beaucoup à apprendre !

Effectivement, cela a été une page qui se tourne. Me retrouver avec un groupe de SMNDA dont la plupart était connue depuis la formation première était une situation nouvelle : toutes de la même génération ! Alors que dans un collège, les jeunes se renouvellent année après année, on ne se sent pas vieillir. C’est la surprise  que j’ai exprimée à cette époque : « Mais, j’ai l’âge de ma mère ! »

Cela m’a provoquée à me tourner vers l’avenir : vivre quelque chose de nouveau après des années où on pense avoir acquis « de l’expérience » ! Maintenant « je dois me mettre devant mon ‘futur’ ! » et où est-il si ce n’est ce que St Paul désire : ‘atteindre le but’ (Ph 3, 14) !

J’ai donc été heureuse de ce temps de relecture, de prière, de réflexion, de partage, tout spécialement en petit groupe où entre M.Afr. et SMNDA, richesse de la mixité, nous avons perçu les merveilles de Dieu et Sa présence discrète mais active dans nos cœurs selon les différentes missions et circonstances de la vie. Tout cela dans un climat de paix, repos et loisir avec l’aide de nos accompagnateurs chevronnés.

Melika in the Raspail garden of Tunis

J’ai pris la grâce quand elle est passée ! Que pourrais-je souhaiter maintenant ?

Voici que le Seigneur m’a offert cette année (2017) de vivre au voisinage de mes sœurs aînées et de mieux les connaître. Et je m’émerveille : elles sont admirables ! leur sourire, leur patience, leur fidélité à la prière, leur amour de l’Afrique, leur zèle missionnaire … et leur joie… dans un cadre qui me paraît austère en face d’une vie d’action et de relation.

Melika with Massika (training of an instructor at the Centre for Arabic Dialectal Studies).

Avec mon activité actuelle au Centre,  adaptée à mes forces, je me sens encore ‘en transition’, mais je reconnais aussi la nécessité de garder le cap.

Petit exercice mental : j’essaie de me projeter dans un « à venir ». Quelle conversion à faire ? Quelle aide rechercher ?

Comment est ce nouveau milieu de maison de retraite, sa réalité ? Quelles qualités demande ce nouveau ‘noviciat’ ?

A notre époque, ce n’est plus le cadre d’une communauté classique, la vie quotidienne se partage avec des laïcs : à première vue, c’est bon de rester en contact avec le monde, découverte de ‘périphéries’ proches. Oui, découvrir un nouveau champ d’apostolat, peut me motiver. C’est lui qui vient à moi !  Cela demande quand même une formation préliminaire ! Serons-nous plusieurs dans ce cadre pour partager aussi nos difficultés et hésitations ? Toutes les maisons de retraite (EHPAD) ne sont pas les mêmes. Une adaptation est nécessaire. Que demande le Seigneur à travers cette réalité ? Par la foi, nous savons qu’Il est là ! Mais une aide spirituelle n’est  pas négligeable pour assumer le quotidien et ses contrariétés, entretenir la disponibilité, la générosité et la bonne humeur ! Cela va se greffer sur les découvertes des étapes précédentes.

Dans cette situation où les initiatives et les forces sont limitées (?), il faut découvrir le positif.  Certes, beaucoup de choses sont organisées pour l’agrément de la vie. Mais on peut se trouver dans une situation où on se sent humilié, oublié, négligé ; c’est aussi le temps des diminutions. J’apprécierai l’aide à me rappeler les dons et grâces de Dieu, à y voir un appel à un dépassement, à y voir la suite du Christ, à stimuler le désir de la rencontre. (Une voisine a remplacé dans le ‘je vous salue, Marie’ le mot de ‘mort’ par ‘rencontre’« priez pour nous, maintenant et à l’heure de la rencontre », orientation vers le Haut  et non en bas !) Petits moyens qui peuvent m’aider à vivre.

J’espère trouver tout ce qui va dans le sens de l’ouverture, m’empêcher de m’endormir, garder l’intérêt vivant pour ce qui peut nourrir : réflexion biblique, bonnes lectures, être au courant de l’évolution du monde et si les facultés le permettent, profiter de l’avancée et des apports de la technique (Internet…)

Quelles que soient mes élucubrations, depuis Abraham, on sait que Dieu pourvoit ! Donc, à la base, c’est la confiance ! Comme le dit l’article 22 de nos Constitutions :

En Christ, recommencer chaque jour, durer dans les situations difficiles, accepter souffrances, départs, diminutions, tout devient source de Vie.

Et n’oublions pas les joies et le bonheur de tant de dizaines d’années. Que Dieu soit béni !

Sr. Marie (Melika), msola

Un pèlerinage à Dury, France, lieu de naissance de Siméon Lourdel (PE n° 1093 – 2018/07)

Un certain nombre d’exilés ougandais, congolais et rwandais à Londres se sont réunis pour former un groupe de disciples de Siméon Lourdel et d’Amans Delmas. Ils s’appellent eux-mêmes les pèlerins de Mapeera Lourdel et des martyrs d’Ouganda de Dury, Europe. Ils ont commencé à se rencontrer il y a un peu plus d’un an. Aujourd’hui, ils sont une quarantaine de personnes, se rencontrent régulièrement et prient ensemble. Leur but est de faire connaître l’histoire des martyrs de l’Ouganda, de promouvoir la béatification de Siméon Lourdel, de construire la fraternité entre eux, et d’offrir un soutien aux missionnaires retraités en Europe qui ont donné leur vie pour apporter l’évangile à leur peuple en Ouganda et dans d’autres pays africains.

Pour eux, Siméon et Amans sont restés avec les martyrs et les ont encouragés dans leur temps d’épreuve. Ils sont ensuite restés en mission et sont morts en Ouganda. Ils n’ont pas subi le même sort que les 43 martyrs, mais ils ont donné leur vie pour l’évangile et ils devraient partager la même gloire.

Eglise de Dury (France)

Cette année, ils ont organisé un deuxième pèlerinage à Dury, lieu de naissance de leur bien-aimé Siméon Lourdel. En raison des circonstances et de la difficulté d’obtenir des visas pour ceux qui dépendent encore de leur passeport ougandais, quatre des pèlerins prévus n’ont pas pu se joindre au groupe. Nous sommes partis en groupe de 8 dont 7 avec leurs valises à l’étroit dans le Ford Zephyr qui sert habituellement de taxi de nuit à Londres ; un nous a devancés par le service d’autocar de nuit à partir de Victoria. Nous étions M. Ricardo Mulinda avec ses trois enfants, Edward qui conduisait très habilement la voiture, Simon et moi. Ce fut un voyage beaucoup plus facile que celui des premiers missionnaires sur les chemins de l’Ouganda il y a environ 140 ans, mais c’était quand même une expérience à l’étroit avec 7 personnes et leurs bagages dans la même voiture !

Ricardo avait bien organisé le pèlerinage à l’avance, en contactant et en réservant des chambres pour nous à la Maison diocésaine Saint Vaast d’Arras, en arrangeant une rencontre avec Sœur Thérèse Broutin, Coordinatrice de la Commission missionnaire pour le diocèse, avec M. Marc Campbell, maire de Dury et l’abbé Jean-Claude Facon, curé de la paroisse. Quand nous y sommes arrivés, nous avons été accueillis par Sœur Thérèse et son amie avec une « bonne tasse de thé » comme seuls les Français savent le faire ! Après nous avoir laissés le temps de déposer nos bagages dans nos chambres et de nous reposer un peu, Sœur Thérèse nous a guidés à pied jusqu’à la magnifique cathédrale d’Arras. Elle avait très gentiment pris des dispositions pour que deux des guides bénévoles des lieux nous montrent les merveilles de la cathédrale et nous racontent son histoire.

Les pèlerins aux fonts baptismaux de l’Église de Dury

A notre retour à la Maison Saint Vaast, nous avons été heureux de trouver le P. Bernard Lefebvre qui nous y attendait. Il avait été informé de notre pèlerinage par Richard Nnyombi lui-même en Ouganda. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à quel point les temps sont différents. Quand Siméon Lourdel est arrivé en Ouganda, il lui a fallu des mois pour communiquer avec le cardinal Lavigerie à Alger. Aujourd’hui, notre pèlerinage de Londres à Arras est vécu par Richard Nnyombi assis dans un bureau à Kampala et communiquant avec une troisième personne vivant à Paris !

Le samedi matin, Sœur Thérèse a continué son ministère d’accueil missionnaire en nous guidant à travers les « Grands Places » d’Arras. Après le déjeuner, elle nous a accompagnés dans notre visite à l’évêque d’Arras, Mgr Jean-Paul Jaeger, qui a très gentiment accepté de nous recevoir.

L’évêque était très reconnaissant à Ricardo et à son groupe de pèlerins pour leur visite, pour avoir ouvert ses yeux sur la vie d’un des fils du diocèse d’Arras et sur la contribution qu’il avait apportée à la diffusion de l’évangile en Ouganda. Il était heureux d’entendre parler des efforts de l’Église en Ouganda pour béatifier ce fils d’Arras. Ricardo a pu présenter à l’évêque une lettre de l’archevêque de Kampala dans laquelle il explique comment l’Église en Ouganda trouve important que ce premier missionnaire du pays soit béatifié. Il a exprimé son propre désir de visiter Arras et plus particulièrement le lieu de naissance de Siméon Lourdel. L’évêque Jaeger serait plus qu’heureux de le recevoir. Il espère que ce sera le début d’une nouvelle amitié entre les deux Églises.

Cette visite terminée, nous avons eu le plaisir de rencontrer le maire de Dury qui était venu, avec sa femme et un ami, chercher notre groupe de pèlerins et nous conduire à Dury. Comme j’ai été étonné de rencontrer ce couple, Mr et Mme Campbell, amis enthousiastes de l’Ecosse qui parcourent les routes de campagne de Dury dans une voiture Jaguar !! Ils sont devenus maintenant les amis des Pèlerins de Dury, Londres. L’accueil qu’ils nous ont réservé était complètement fantastique.

Ils nous ont ramenés à Dury et directement au cimetière où de nombreux membres de la famille de Siméon Lourdel, y compris ses parents, sont enterrés. Notre groupe était heureux de prendre un peu de temps et de prier pour cette famille qui a donné leur fils à la mission. Sur la route allant au cimetière du village se trouve un panthéon de la Première Guerre mondiale. Là-bas plus de 300 soldats canadiens sont enterrés. Nous avons passé un peu de temps à visiter leurs tombes avant de nous rendre à la  ferme de la famille Lourdel.

Nous y avons trouvé un groupe de personnes qui attendaient de nous y accueillir, dont deux petites nièces de Siméon Lourdel qui étaient venues nous rencontrer de leur village situé à une trentaine de kilomètres. Il y avait aussi d’autres membres de la famille qui étaient venus ainsi que les propriétaires actuels de la maison et de la ferme. Ce fut une joie d’être accueilli de cette façon et de rencontrer ces bonnes gens qui étaient prêts à accueillir notre visite à la source de notre foi.

Ensuite, nous avons été à l’école dans laquelle Siméon Lourdel a reçu son éducation primaire pendant 6 ans. Les bancs et le décor des salles de classe ont peut-être changé, mais le bâtiment est le même. Il y a des photos intéressantes sur les murs, prises à l’époque où Lourdel y était élève.

À la ferme Lourdel, pèlerins et membres de la famille devant la maison

L’Eucharistie dominicale fut célébrée dans l’église du village le samedi soir. Le curé de la paroisse, Jean-Claude Facon, venant directement de son troisième mariage ce jour-là, nous a accueillis à bras ouverts. Bernard Lefebvre a présidé la célébration, a parlé de Siméon Lourdel, de tout ce qui est sorti de son don de lui-même en Ouganda et dans d’autres pays d’Afrique de l’Est.

Beaucoup de gens sont venus à la messe du soir pour accueillir notre groupe de pèlerins. Après la célébration, nous sommes retournés dans la cour de l’école où le maire nous a servi des sandwiches et des boissons. Ce fut une soirée très agréable, avec la rencontre des membres de la famille et des amis du proposé à la béatification du futur «Bienheureux» Lourdel. Ceux-ci, à leur tour, sont heureux de ce que leur ancêtre dans la foi soit toujours présent dans la mémoire et honoré. Eux aussi sont encouragés dans leur foi par le témoignage de ce groupe d’exilés Ougandais venus de Londres pour chercher le lieu de naissance de leur parent, Siméon Lourdel.

Le pèlerinage se répétera sûrement.

Terry Madden, M.Afr.

L’accompagnement des jeunes confrères (PE n° 1093 – 2018/07)

Je viens de lire les articles du Petit-Écho de mai 2018 qui parle de « L’accompagnement des jeunes confrères ». C’est un thème qui me touche en profondeur car j’ai vécu mes 21 dernières années en Zambie en communauté avec des jeunes confrères (stagiaires aussi) ; parfois, il ne s’y trouvait que des jeunes (autrement dit, j’étais le seul «ancien» de la communauté). D’emblée, je peux dire que je m’y suis toujours senti à l’aise, peut-être parce que je me situais sur pied d’égalité avec eux. Pour moi, ils étaient des adultes comme moi et je m’attendais à ce qu’ils se comportent en adultes. Cela ne veut pas dire que je n’avais (ou n’ai) rien à leur dire. C’est justement cela qui me pousse à me mettre devant mon ordinateur et à écrire quelque chose sur ce thème de « l’accompagnement des jeunes confrères ». Je ne me pose pas en spécialiste de l’accompagnement des jeunes confrères ; c’est à ces jeunes confrères qu’en fait je m’adresse pour leur confier l’une ou l’autre chose qui m’inquiétait un tant soit peu lorsque j’étais avec eux.

Si, au moment de quitter la Zambie, en mai 2015, ils m’avaient demandé quels conseils ou quelles paroles je tenais à leur laisser, je leur aurais dit les deux choses suivantes :

  • Première chose : Lire … Lire … Lire.
  • Deuxième chose : Consulter … Demander … Poser des questions.

Vous ne lisez pas assez ! Je ne vous vois pas lire ! C’est la lecture qui vous maintiendra en alerte. Les moments les plus bienfaisants que j’ai vécus au long de ma vie missionnaire c’est la demi-heure ou l’heure que j’ai passé, chaque jour, en fin de journée, à la lecture. Lecture variée et pas nécessairement toujours sérieuse. Peut-être que c’est mon état de mal-entendant qui m’a forcé et me force encore, à la lecture. Mais justement, il faut savoir faire le silence et entendre, grâce à la lecture, ce que les bruits de nos journées nous empêchent d’entendre.

Consulter … Poser des questions … je crois que je peux compter sur les doigts d’une main les cas où une jeune est venu me consulter sur ceci ou sur cela. Et pourtant, ce ne sont pas les occasions de poser des questions qui manquaient. Est-ce une question de timidité ?- je ne crois pas ! Je ne crois pas que ce qu’on appelle « generation gap » soit une excuse valable. Poser des questions, demander est tout simplement une affaire de sagesse. Ce ne sont pas les proverbes pointant dans cette direction qui manquent. En Zambie, on dit « Au gué d’une rivière, fais appel à celui qui sait (sous-entendu, avant de traverser) ! » Ou encore « Celui qui pose des questions ne se laisse pas intoxiquer par des champignons ! »

Pour terminer, me vient à l’esprit une vieille expression française qui dit : « A bon entendeur, salut ! »

Jean-Pierre Sauge, M.Afr.

Idéal missionnaire : continuité ou rupture ? (PE n° 1093 – 2018/07)

Avec ce mois de juillet, nous entamons la seconde moitié de notre dernière année préparatoire du jubilé des 150 ans dont le thème nous invite à « regarder l’avenir avec espérance. » Dans les différentes provinces et sections les comités de coordination s’activent à nous faire vivre une année de renouvellement tant spirituelle, structurelle que missionnaire. Juillet est aussi le mois de la publication des nominations qui nous rappellent notre engagement initial, notre disponibilité et notre générosité au service de la mission.

C’est à la lumière de ces éléments que je voudrais introduire ce numéro du Petit Echo à partir d’une question qui a orienté la réflexion et le partage de nos confrères, il y a 50 ans à l’occasion de la célébration du centenaire de notre existence : « Comment jugez-vous l’évolution de la Société ? D’après vous, y a-t-il continuité ou rupture dans la façon de vivre l’idéal missionnaire ? Quels sont vos espoirs et vos craintes pour l’avenir ? » Cette question nous invite à réfléchir sur la manière dont l’intuition de notre fondateur s’incarne, s’inculture et s’actualise au fil des ans.

La question de 1968 est aujourd’hui encore actuelle. Nous pouvons la reprendre à notre compte. Combien de fois ai-je entendu des confrères dire : « Je ne reconnais pas la Société dans laquelle je me suis engagé » ?

Deux thèmes du programme de formation au leadership : Faith and Praxis, the International Leadership Development Programme, que le Conseil général a suivi avec huit autres congrégations en 2017 et 2018, m’ont inspiré dans mon approche de la question. Le but du programme était « de stimuler et d’habiliter les membres des Conseils généraux pour qu’ils puissent mieux travailler dans leur contexte, dans une approche de foi, avec leur équipe et leur congrégation, pendant le temps de leur mandat, au service du développement intégral des personnes et de la société ». Le premier thème est l’aspiration du fondateur et le second, de la Source à l’Océan.

L’exploration de l’aspiration de notre fondateur, représentée comme une source qui se développe en rivière et coule vers l’océan, m’a permis de mieux comprendre l’évolution de notre Société missionnaire. Il y a plus de 150 ans, alors évêque de Nancy, Lavigerie fait l’expérience d’une rencontre profonde avec Dieu qui allait transformer sa vie de manière radicale. Nous situons cette expérience à l’occasion de son pèlerinage au tombeau de St Martin de Tours en qui il trouvait l’image achevée du pasteur, du moine et du missionnaire. La nuit de ce pèlerinage, il eut un songe. Dans un pays inconnu et lointain, se sont présentés à lui des êtres humains de couleurs brune et noire. Presqu’au même moment, on lui annonçait la mort de Mgr Pavy, évêque d’Alger et la proposition de Mac-Mahon d’occuper le siège épiscopal d’Alger devenu vacant. Mgr Pavy lui avait dit un jour en lui remettant une image avec sa devise : « A vous de témoigner partout de la nécessité d’abandonner l’Islam pour la loi du Seigneur ». En mettant toutes ces expériences ensemble : la devise de Mgr Pavy, évêque d’Alger ‘je ne mourrai pas, je vivrai’ ; St Martin de Tours, l’image achevée du missionnaire ; des êtres humains de couleurs brune et noire dans un pays inconnu et lointain, Lavigerie a saisi l’appel de Dieu qui a transformé sa vie en une aspiration profonde. La session nous a aidés à matérialiser cette expérience fondatrice comme une rivière, un fleuve, qui porte le charisme.

L’image de la rivière nous indique une direction et porte en elle l’idée de croissance. Comme la rivière qui part de la source vers l’océan en prenant diverses formes selon la géographie des lieux, s’adaptant aux différents obstacles, notre Société et le charisme qu’elle porte ont parcouru différents moments depuis la source, qui est l’intuition de notre fondateur, en interaction constante avec le contexte. Ils poursuivent leur chemin dans la perspective de la finalité que le Seigneur a inspirée à notre fondateur. Qui dit finalité dit direction, but, chemin. Fixer le regard sur la finalité nous sort du monde de la signification et nous plonge dans celui du sens. Un de mes professeurs, il y a quelques années, avait fait la distinction entre ces deux mots qui m’avait beaucoup frappé. Je m’en inspire pour soutenir l’idée de finalité et de but. La signification a une intention limitative. Quand on parle de la signification d’un mot, elle se détermine à l’intérieur du jeu linguistique. Un mot a une signification quand il tend vers les autres mots pour s’autolimiter et se distinguer d’eux. Le sens, cependant, porte vers une transcendance, vers un horizon. Le sens fait faire un mouvement vers un but qui en est la finalité. Ce mouvement est d’abord spirituel. Le monde de la signification est celui de l’immanence qui nous enferme dans le quotidien et dans la gestion des urgences. Le risque que nous encourons en tant que Société missionnaire est celui de nous enfermer dans le monde de la signification qui ne nous projette pas vers une finalité, vers un horizon, mais nous fait tourner en rond autour de nos problèmes et soucis de personnel, de finances, d’intégrité et d’oublier ce pourquoi nous avons été fondés : la mission.

Notre aspiration aujourd’hui comme Société exprime son espérance dans le thème de cette année préparatoire du jubilé et se veut une interprétation créative de l’aspiration de notre fondateur. Elle nous oriente vers une finalité qui est source d’énergie pour la Société et pour chacun de ses membres. Le Conseil général, à l’occasion de la formation au leadership, a, dans un exercice, représenté l’évolution de notre Société missionnaire à travers deux images. Il y a d’abord celle d’une barque qui fait son chemin dans les eaux, souvent profondes, parfois superficielles, d’une rivière qui coule vers l’océan. Dans la barque les passagers se renouvellent. Il y a ceux qui descendent et ceux qui montent. Le 2 février 1869, les trois qui revêtirent pour la première fois l’habit blanc, Charmetant, Deguerry et Bouland étaient tous Français. Mais très tôt d’autres se joignirent à eux.  Un Allemand, en la personne du Fr Hieronymus (Karl Baumeister), reçut l’habit blanc des mains du cardinal lui-même le 16 mai 1870 déjà. Ensuite ce fut le tour de la Belgique avec le Père Camille Van der Straeten qui prit l’habit en 1879. Les Pays-Bas en 1880. La première entrée du continent américain fut un canadien en 1886, puis il eut les Africains et ensuite les Asiatiques (Indiens et Philippins). Aujourd’hui, nous contemplons la possibilité d’une animation missionnaire et vocationnelle au Vietnam. Pourquoi pas si c’est ce que le Seigneur attend de nous. Au niveau pastoral, il y a de nouvelles insertions à la PEP et aux AMS qui correspondent à notre charisme. Eh oui, la Société change de visage, mais elle reste dépendante de la source.

La deuxième image choisie par le Conseil général est celle de la carte d’Afrique remplie de visages humains exprimant différents sentiments et émotions. Ces visages de couleurs brune et noire sont ceux qui appelaient le cardinal à leur service. Elle nous rappelle que l’Afrique demeure notre point de départ à partir duquel nous faisons rayonner notre charisme. Lavigerie lui-même ne disait-il pas que l’Afrique est l’objet constant de nos pensées, de notre dévouement et de nos prières ? La carte est colorée aux couleurs des cinq continents qui symbolisent l’ouverture et la disponibilité aux signes des temps. Regarder l’avenir avec espérance, c’est rester connecté à la source dans une fidélité créative et croire en Celui qui appelle, envoie et donne les moyens d’accomplir la mission.

Didier Sawadogo
Assistant Général

Mot du rédacteur (PE nr. 1093 – 2018/07)

Dans ce numéro 7, une mosaïque de sujets traités, rend compte de notre mission, chacun à sa manière. Il n’y a pas qu’une seule façon de bien faire ; mais en tout, nous devons être prêts à « rendre compte de notre espérance » (1P 3,15).

En cheminant dans la célébration des 150 ans de notre fondation, la vie continue ! Des jeunes confrères sont envoyés en mission officiellement, nommés par le Conseil général dans leur premier poste de mission ; d’autres changent de lieux ou continuent là où ils sont pour rendre les meilleurs services à la Société.

Nous sommes toujours très touchés de lire les témoignages que des confrères prennent le temps d’exprimer sur la vie de tel ou tel confrère qui a marqué d’une façon particulière son passage dans ce monde. C’est une façon de louer Dieu, en révélant ce qu’il a réalisé à travers sa vie. Nous l’avons vu servir et nous avons eu le privilège de le côtoyer.

Bon cheminement !

Freddy Kyombo

Kenneth Obinwa, R.I.P.

Le Père John Aserbire, Supérieur provincial de Ghana / Nigeria,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Kenneth Obinwa

le lundi 23 juillet 2018 à Tamale (Ghana)
à l’âge de 59 ans dont 26 ans de vie missionnaire
au Ghana, Nigeria et Malawi.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Téléchargez la notice du décès de Kenneth Obinwa

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Ordinations sacerdotales de Nicolas MulingeNzomo et Simon ChegeNjuguna

Le Seigneur l’a juré dans un serment irrévocable :
« Tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédek. » (Ps 110, 4)

Nous remercions le Seigneur pour nos cinq frères
qui seront ordonnés prêtre dans les prochaines semaines.
C’est une bénédiction spéciale pour notre province.
Veuillez prier pour eux pendant cette période spéciale de leur vie.
J’encourage le plus de confrères possible à nous rejoindre
et à contribuer généreusement au succès de ces célébrations.

Robert KubaiMuthamia sera ordonné le 9 juin 2018 à Meru, au Kenya.
Il célébrera sa première messe d’action de grâces le 10 juin 2018.

Nicolas MulingeNzomo et Simon ChegeNjuguna
seront ordonnés le 24 juillet 2018 à la cathédrale de Machakos.
Les dates des messes d’action de grâce seront communiquées plus tard.

John Charles Mitumba sera ordonné le 23 août 2018
à la paroisse de Busanda, Diocèse de Shinyanga, en Tanzanie.
Il célébrera la messe d’action de grâce le 24 août 2018.

NB: Diacre Maurice Odhiambo Aduol poursuit ses études à Merrivale, en Afrique du Sud. Les dates de son ordination seront communiquées bientôt.

Merci à tous ceux qui ont accompagné nos frères jusqu’à ce stade de leur voyage missionnaire. Merci à tous pour votre soutien fraternel.

Votre frère,

Aloysius Ssekamatte, M Afr.
Provincial EAP

Nominations 2018-1 (PROT 18 0645)

Premières nominations

NAME / NOMGIVES / DONNERECEIVES / REÇOIT
NDAYIKENGURUKIYE OlivierJerusalem-SFGEPO/Eth
NAYAK NorendroNairobi-BaloziGhN/Gha

Liste de nominations 2018-1

2018NAME / NOMGIVES / DONNERECEIVES / REÇOIT
PAKKARA SajuSAP/ZmbSOA/Ind
PAPEE DominicGhN/GhaPAO/Bfa
PAWOGYA AlfredSAP/ZmbGMG/stud
PBERGMANN PietEAP/TzaPEP/Nld
PBUJIRIRI GilbertPAC/RDCEAP/Tza
PCAERTS TheoPAO/TgoPEP/Bel
PCASSIDY Peter JosephPEP/IrlSAP/Saf
PCHILUFYA AlbertPAO/MliGMG/stud
PDE L’ARBRE LucPAC/BdiPEP/Bel
PDERO VitalisSAP/ZmbAMS/Can/stud
PDOGUILES Lito G.EAP/KenSOA/Phil
PDOUCET RéalSAP/SafAMS/Can
EFITZGERALD MichaelEPO/JerPEP/Gbr
PGUIBILA Jean-PaulAMS/MexGMG
PHAILE GazenaGhN//GhaAMS/USA
PHANNON PaulEAP/KenPEP/Gbr
PJOHN BijuSOA/IndEAP/Tza
PJOSE BinuSOA/IndEAP/Tza
PKAMBEMBO GeorgePAC/RDCGhN /Nga
PMANDA AlexPAO/CIvGMG/stud
PMASHATA BonaventurePEP/Fra/studPAO/Civ
PMEUNIER MichelSAP/ZmbAMS/Can
PMROSSO BartholomewEAP/TzaAMS/USA
PNANA DanielEAP/TzaGMG/stud
PNOLAN FrancisEAP/KenPEP/Gbr
POBANYA CharlesEAP/KenPEP/Gbr
POSTOS P. FranciscoAMS/MexPAC/RDC
POUEDRAOGO JoelEAP/SdnPAO/Bfa
POUEDRAOGO SimonGMG/studEAP/Ken
ERAULT ClaudeMgh/AlgPEP/Fra
PSCHAMINÉE AndréGMGGhN/Gha
FSCHWARZ HerbertPAO/BfaPEP/Deu
PSIMONART André-LéonPEP/ProvGMG
PSULLIVAN DavidEAP/TzaEPO/Jer
PTESSIER RogerEAP/KenAMS/Can
PTIENDRÉBÉOGO GaétanGMG/studEAP/Jer
PUJWIGOWA RichardGMG/studPAC/Congo
PUWEKMU JustinEAP/TzaGMG/stud
PVEZZOLI MichelePAC/RDCPEP/Ita

Ordination de Dominic Kapatamoyo

Le 7 juillet, la paroisse de Chezi au Malawi a été témoin d’un événement inoubliable puisque notre propre confrère Dominic Kapatamoyo a été ordonné prêtre dans cette paroisse. Toutes les routes menaient à la paroisse de Chezi ce jour-là. Il y avait une grande foule pour assister à cet événement mémorable car c’était le premier du genre dans la paroisse. La famille Lavigerie, composée de Missionnaires d’Afrique, de Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et de nos éudiants en formation était bien représentée pour prier avec et encourager Domic Kapatamoyo. Les autres religieux de différentes congrégations, les prêtres diocésains et les représentants d’autres confessions religieuses, les membres de la famille et les amis de notre confrère, ainsi que les paroissiens ont honoré l’occasion. Étaient également présents l’évêque présidant la cérémonie, Mgr Tarsizio G. Ziyaye, archevêque de Lilongwe, et notre confrère archevêque émérite, Mgr Remy Sainte-Marie.

Au cours de son homélie, Mgr Tarsizio a expliqué qu’un prêtre est un autre Christ, choisi parmi le peuple et envoyé pour servir, consoler, prêcher et baptiser le peuple de Dieu. Enseigner au peuple ce que signifie le Royaume de Dieu et ce que cela implique pour nous. Il s’est montré en accord avec l’invitation du Cardinal Lavigerie à ses Missionnaires de “n’être apôtres et rien que cela”. L’évêque a dit qu’un prêtre doit aider les autres à devenir apôtres et qu’être apôtres devrait devenir notre être.

Il termina son homélie en invitant tout le monde à prier pour que le prêtre qui devait être ordonné, afin que le Seigneur lui donne toutes les grâces dont il a besoin. Aussi, prier pour que nous puissions avoir beaucoup plus de prêtres, de sœurs et de frères pour servir l’Église, puisque la moisson est riche mais qu’il y a peu d’ouvriers.

Plus tard dans une interview, l’évêque a dit qu’il était touché par le fait que Dominique est le fils d’un des catéchistes de longue date de la paroisse de Chezi, M. Kapatamoyo. Il était aussi heureux que Dominique ait été ordonné prêtre dans la Congrégation des Missionnaires d’Afrique, ajoutant que ceux-ci sont “comme nos parents” puisqu’ils ont été les premiers missionnaires à apporter l’évangile à l’Archidiocèse de Lilongwe. Il s’est réjoui de la bonne organisation de l’événement et de la participation active des gens, y voyant une occasion en or pour la promotion des vocations.

En regardant l’événement, le délégué provincial, le P. Michel Sanou a exprimé sa gratitude aux chrétiens et aux paroissiens de Chezi pour la bonne organisation. Il a exprimé tant de joie en voyant la joie des gens, en particulier les parents de Dominique, qui ont donné leur fils à l’Église catholique. Comme Dominique vient d’un lieu où il n’y a que des missionnaires, le Délégué a vu cela comme quelque chose de remarquable et un défi pour les autres jeunes de se donner à la mission aussi.

A la fin de la messe, le Provincial a souligné la nature missionnaire de notre travail en tant que Missionnaires d’Afrique, en disant que, comme les confrères travaillant dans la paroisse de Chezi, Dominique travaillera surtout loin de sa paroisse natale. Sur cette note, il a annoncé que le prêtre nouvellement ordonné est envoyé à Mingana, en République Démocratique du Congo (RDC), où il a passé deux ans de formation pastorale pendant sa formation initiale.

Dans une interview, le P. Felix Phiri, Provincial, n’a pas seulement exprimé sa joie quant à la qualité de l’organisation et de la participation à la célébration. Selon lui, la présence d’autres personnes des églises protestantes, montre un sens de solidarité entre les chrétiens de différentes dénominations.

Le Provincial a également vécu l’événement dans le contexte des célébrations du 150e anniversaire, qui est un fruit visible du travail des Missionnaires d’Afrique, puisque Dominique est de la paroisse de Chezi, qui est sous la responsabilité des Missionnaires d’Afrique depuis ses débuts.

Le P. Felix a remarqué comment le travail et la foi du père de Dominique en tant que catéchiste ont constitué un pilier du cheminement vocationnel de Dominique et l’ont soutenu tout au long de ses années de formation initiale. Le Provincial a exprimé l’espoir d’obtenir beaucoup plus de vocations de la paroisse pour rejoindre les Missionnaires d’Afrique, avec le soutien des confrères de la paroisse de Chezi.

Parlant avec le prêtre nouvellement ordonné, le P. Dominic, rempli de joie, a exprimé sa gratitude à Dieu pour le don de son ordination sacerdotale, la considérant comme un honneur qui rend humble. Il a été impressionné par les sacrifices que les paroissiens, les confrères, la famille et les amis, entre autres, ont faits depuis décembre 2017 pour assurer le succès de l’événement. Il a également été comblé par la présence de nombreuses personnes, deux évêques, des amis du Zimbabwe, de France, d’Irlande et du Kenya, des confrères, des prêtres, des sœurs et frères et des paroissiens pour assister à son ordination. Pour Dominique, la présence de tous ces gens d’ici et d’ailleurs est un signe de l’unité de l’Église. Avec un sentiment de gratitude, il a demandé à Dieu d’être avec lui dans son appel sacerdotal.

En bref, l’ordination du P. Dominic a été pour nous les Missionnaires d’Afrique, un temps de rassemblement pour accompagner, prier et remercier le Seigneur pour la vocation du P. Dominique. C’était aussi une occasion pour promouvoir des vocations car beaucoup d’entre nous étaient présents avec nos Ganduras. C’était aussi, pour la paroisse de Chezi, un exercice de travail communautaire pour soutenir et prier pour et avec leur propre fils. Pour les parents du P. Dominique, la célébration était une réponse à leurs prières, car ils avaient accompagné leur fils de prières depuis le début de sa formation avec les Missionnaires d’Afrique. En tant que Missionnaires d’Afrique, nous ne pouvons que nous joindre à notre confrère pour remercier Dieu pour son appel, et aussi pour remercier tous ceux qui nous ont soutenus avant et pendant l’organisation de cette ordination. Que Dieu vous récompense tous pour le soutien qui nous a été donné pour faire de l’ordination de Dominique un succès.

Vitus Danaa Abobo, M.Afr.
Communications SAP

 
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Paul Didier, R.I.P.

Le Père Patrick Bataille, Délégué Provincial du secteur de France,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Paul Didier

le mardi 17 juillet 2018 à Bry-sur-Marne (France)
à l’âge de 91 ans dont 68 ans de vie missionnaire
au Mali et en France.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

 

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