Nouvelles des secteurs de la PAC

Flash PAC n° 45 – Echos du Conseil Provincial du 23 au 28 avril 2018 (restreint aux confrères)

BURUNDI

Le gouvernement est déterminé à faire le référendum le 17 mai. Beaucoup de gens ont peur de l’insécurité qui précéderait ou accompagnerait le référendum. Cependant malgré la crise politique burundaise, il y a des rapatriements de réfugiés en provenance de la Tanzanie et du Rwanda, et le taux du dollar a légèrement chuté. On constate ici et là la carence de carburant. Militaires et policiers font des patrouilles plus que d’ordinaire. Quant à la situation de l’Eglise, nous avons eu la circulation d’un tract sur whatsapp qui met en exergue que le nombre d’évêques Hutu est énormément supérieur à celui des Tutsi. Pour ce fait, l’auteur du tract demande qu’on nomme de nouveaux évêques Tutsi pour créer un équilibre ethnique. Malgré ce constat, les évêques du Burundi sont unis.

LUBUMBASHI

Dans la région de l’ancien Katanga, comme dans l’ensemble du territoire national, en décembre et en janvier, il y a eu des marches ou tentatives de marches pour réclamer le respect de la Constitution et la tenue des élections ; comme pour la plupart de ces manifestations, il y a eu une violente répression. A l’église de Sainte Bernadette, on signale un affrontement entre certains membres de partis politiques et des policiers : lancement de pierres et coups de matraque. Tout a commencé à la sortie de la messe dominicale du 21 janvier 2018 quand les promoteurs de la marche ont commencé à crier des slogans pour pousser la foule des chrétiens à s’insérer dans le cortège ; immédiatement la situation a dégénéré et l’incursion de policiers est arrivée jusque dans l’église. L’arrivée de la Monusco a apaisé les esprits et le calme est revenu.

Dans les quartiers de la ville et surtout ceux de la périphérie, les vols organisés suivis parfois de viols et meurtres sont monnaie courante et on ne voit pas un réel engagement des autorités pour essayer de les éradiquer. Les principales routes autour de Kalemie sont devenues dangereuses à cause des groupes armés ; cela bloque la circulation routière.

L’événement majeur a été la célébration du jubilé des 25 ans d’ordination épiscopale de Mgr Jean-Pierre Tafunga du 31 janvier au 4 février 2018. La célébration principale s’est déroulée au stade T.P. Mazembe avec la participation de 20.000 chrétiens (stade rempli) et d’une quinzaine d’évêques. Malgré la situation politique tendue, tout s’est bien passé.

On annonce un autre événement de taille en 2020 : le Congrès Eucharistique National. L’effort actuel du diocèse de Lubumbashi est concentré sur la réalisation du Centre Pastoral commencé, avec la pose de la première pierre, en 2014.

GOMA

Le diocèse de Goma a réussi à mobiliser les jeunes pour la Journée Diocésaine des Jeunes et à impliquer les acteurs politiques pour la construction de la paix : il y a eu un dialogue direct avec le gouverneur de la province.

Le diocèse organise des journées de formation et des sessions pour les agents pastoraux, les fidèles, les secrétaires des paroisses, etc.

Les chrétiens sont bien engagés dans les activités du diocèse, dans la prise en charge de leurs paroisses et de leurs pasteurs.

Le curé de Karambi a été kidnappé le jour de Pâques puis libéré dans la nuit du 4 avril 2018 après versement d’une rançon. Le curé de Kitshanga a été assassiné le 2ème dimanche de Pâques dans l’une de ses succursales.

Un pasteur protestant s’attaquait à l’Eglise catholique dans son église et sur sa chaîne radio par des insultes, des paroles indignes d’un pasteur. Après plainte de l’Eglise catholique, ce pasteur a été arrêté et emprisonné en tant que semeur de troubles et incitateur à la haine. Il était aussi impliqué dans le kidnapping d’un musicien de Goma ainsi que dans l’escroquerie.

Les rapports entre l’Eglise et l’Etat sont conflictuels.

La marche organisée par le comité des laïcs du diocèse suite à l’appel de la CENCO n’a pas été soutenue par le diocèse. Pour l’Evêque, Goma est une zone de fracture qui a toujours connu des problèmes, des troubles auxquels personne n’a jamais pu trouver de réponses pour ramener la paix. De ce fait, il n’est pas prêt d’engager son diocèse dans un bras de fer avec l’Etat. La construction de la nouvelle cathédrale du diocèse est prise en partie en charge par la Première Dame du pays, ce qui met l’Evêque dans une situation délicate. Il ne peut que fermer les yeux sur les réalités politiques. Les constructions se sont arrêtées pendant plusieurs mois.

ITURI

A Mahagi, c’est une situation de peur et d’insécurité. Un nombre grandissant de déplacés cherchent à aller en Ouganda pour trouver un statut de réfugiés à l’étranger. Le coût de vie devient très élevé. Il y a beaucoup de déplacés dans le territoire de Mahagi vers la paroisse d’Angumu (Mahagi Port).

À travers des conférences, des visites des déplacés dans les camps, l’Eglise de Mahagi essaie d’être présente auprès des gens en leur donnant le goût de tenir bon dans les moments difficiles.

A Bunia il y a un climat de peur, de méfiance et de mécontentement à cause du grand nombre de déplacés et de gens tués pendant la crise. La population est déçue de ses responsables. De l’aide est apportée par l’Eglise (Caritas) dans certains camps de déplacés. Certaines familles ont ouvert leurs portes aux déplacés, ainsi que notre paroisse de Yambi (Pukpa). Le secteur intervient matériellement grâce aux soutiens financiers reçus de Rome. La paroisse s’implique aussi à travers les chrétiens qui sont proches de ces déplacés.
Pour le gouvernement, la situation est celle d’une guerre interethnique et pour l’Eglise, c’est une manipulation des gens pour faire croire à une guerre interethnique et le gouverneur serait derrière tout ça.

Actuellement, le gouvernement est en train de forcer les gens contre leur volonté, à rentrer dans leurs villages pour faire disparaître les camps des déplacés en ville mais en vain : les déplacés retournent aux camps les plus proches dès leur arrivée au village où ils ne se sentent pas du tout protégés.
Les consacrés du doyenné du Nord de Bunia se retrouvent à Bunia. Les paroisses de Lita, Jiba et Pimbo sont fermées. Fataki et Drodro sont remplies de déplacés, Mongbwalu et Bambu fonctionnent au ralenti.

Le dimanche des rameaux ont eu lieu les JDJ avec environ 8 000 jeunes autour de l’évêque qui leur a redonné courage et les a exhortés à ne pas se laisser voler leur liberté.

La paroisse de Yambi Yaya a 25 villages pour 14 000 chrétiens, elle a bientôt un an depuis qu’elle a été érigée par son Excellence Mgr Dieudonné Uringi. La construction du presbytère dans la paroisse évolue bien. Les travaux de construction de l’évêché continuent et suivent bon cours.

RWANDA

La vie semble aller après les élections présidentielles qui ont eu lieu en août 2017. Il y a eu quelques changements dans le gouvernement. Beaucoup de réunions dans le cadre socio-politique se passent à Kigali Convention Center. Beaucoup de routes sont macadamisées dans les quartiers de Nyamirambo et Kicyukiro, les routes sont élargies dans Kigali, on construit des écoles et des hôpitaux, on encourage les gens dans l’agriculture, le transport, la sécurité d’une manière générale.

De nouvelles constructions et quartiers continuent à pousser presque partout dans le pays mais aussi des anciennes maisons ou bâtiments sont détruits, soit qu’ils ne vont pas avec la vision 2020, soit qui ont été construits sans autorisation de bâtir validement donnée par l’autorité compétente.

Au plan économique nous sentons que la vie continue à devenir de plus en plus chère malgré que nous trouvions beaucoup de choses sur place. Beaucoup de conditions et de taxes sont imposées pour faire même des petits commerces ; chercher de quoi vivre pour les petites gens est difficile. Beaucoup commencent à quitter Kigali pour la campagne ou pour d’autres pays où ils peuvent faire le business sans payer beaucoup de taxes. On dirait que la ville de Kigali devient de plus en plus une ville pour les riches.
Début 2018, le gouvernement a fermé autour de 700 églises qui n’avaient pas de papiers officiels, d’endroit ni d’aménagement avec tout le nécessaire pour un lieu de rencontre et de prières.

L’Eglise du Rwanda a consacré cette année à la réconciliation et le diocèse de Kigali dans sa pastorale a pris l’option pour les enfants et les jeunes car ils sont l’avenir de l’Eglise.

L’Eglise a perdu l’évêque du diocèse de Cyangugu, Mgr Jean Damascène Bimenyimana décédé le 11 mars 2018.

Le 24 mars 2018 s’est ouverte l’année jubilaire des 100 ans des Sœurs Benebikira, fondées par notre confrère Mgr Jean Joseph Hirth.

La paroisse Saint Pierre se prépare à célébrer ses 15 ans de fondation cette année en juin. La paroisse compte maintenant 14 000 chrétiens catholiques baptisés et 25 CEB. Pour Justice et Paix, notre paroisse est parmi les deux paroisses qui ont été choisies comme modèles dans l’archidiocèse de Kigali. Elle prend l’orientation des cas familiaux et sociaux, pas politiques. Ainsi, avec ses moyens limités, la paroisse fait ce qu’elle peut pour la Caritas.

Le projet CML (Centre Missionnaire Lavigerie) a été présenté au bureau de l’urbanisme de la ville de Kigali pour approbation mais il n’a pas été approuvé en disant que selon le plan du secteur Muhima dans lequel se situe notre parcelle, cette parcelle est réservée pour faire le jardin Sainte Famille, un jardin public. Mais en décembre 2017, après un long dialogue avec les autorités civiles de la ville, le Maire et son vice, expliquant que nous sommes une congrégation missionnaire (et non pas des diocésains de la Paroisse Sainte Famille toute proche), ils nous ont demandé d’écrire une lettre d’appel demandant « the change of land use ». La lettre a été écrite et envoyée au Maire de la ville le 10/12/2017. Après cette lettre, le directeur avec celui qui est chargé de la technique au niveau de la ville, nous ont appelés pour nous dire qu’il faut revoir notre projet. Il s’agit de diminuer l’espace à construire jusqu’à 10 % et dans le reste faire un jardin pour le recueillement. C’est ainsi qu’au niveau du secteur Rwanda on s’est mis d’accord pour enlever du projet tous les bâtiments commerciaux pour rester avec la résidence, le centre de formation et la chapelle dans la partie du bas comme sur l’ancien projet. Le jardin reste mais n’est plus public, il est pour les Missionnaires d’Afrique. Affaire à suivre…

KINSHASA

Nous constatons une accalmie par rapport aux manifestations politiques. La population continue de souffrir. La misère (surtout dans les quartiers périphériques) gagne encore du terrain. Le Franc Congolais a perdu en valeur et les prix des denrées alimentaires sont en hausse. Une trêve a été marquée jusqu’en juin dans les marches organisées par le Comité Laïc de Coordination (CLC). Il y a également une ébullition au niveau des partis politiques avec des regroupements et des coalitions, en vue des élections du 23 décembre. Il y a un éveil des consciences sur la vie politique, de la population et aussi des jeunes. Certaines personnes doutent sur l’organisation effective des élections.
Deux formes d’escroquerie deviennent préoccupantes : le vol des ordinateurs et autres gadgets électroniques dans les petits taxis et les fausses accusations portées par des filles ou femmes contre de généreux conducteurs qui leur donnent un coup de mains sur un trajet.

L’Eglise de Kinshasa a reçu son coadjuteur : Mgr Fridolin Ambongo, le dimanche 11 mars 2018 en la Cathédrale Notre Dame du Congo. Deux des trois Evêques Auxiliaires de l’archidiocèse ont été nommés évêques titulaires dans deux diocèses. L’Eglise a soutenu les trois grandes marches organisées par le Comité Laïc de Coordination pour réclamer l’application intégrale des accords de la Saint Sylvestre 2016. Les trois marches étaient interdites et ont été violemment réprimées dans le sang avec des pertes en vies humaines. Suite aux marches, un climat d’insécurité s’était installé à Kinshasa avec des intimidations de catholiques, des arrestations de laïcs, de prêtres et de religieuses, des profanations de lieux de culte, une stigmatisation de l’Eglise Catholique… Le cardinal est sorti plusieurs fois de sa réserve pour condamner les violences et encourager les chrétiens pendant les moments de tensions. Lors de la messe des Rameaux au stade avec les jeunes, il les a invités à prendre leurs responsabilités face à la crise que traverse le pays. Certaines Eglises protestantes ont soutenu l’Eglise Catholique dans ses initiatives.

Le diocèse de Kisantu (diocèse d’insertion du Philosophât) est en synode diocésain du 2 au 7 avril 2018.

BUKAVU

On constate une montée de l’insécurité et de la criminalité. Des armes sont trouvées dans certaines maisons. En réaction, le gouverneur a décidé des bouclages réguliers et des contrôles plus intensifs, a invité la population à dénoncer les détenteurs d’armes, a promis des récompenses aux motards informateurs. Les motards sont autorisés à rouler de nuit à condition de dénoncer les bandits. La situation sécuritaire s’est calmée depuis. La paupérisation augmente. C’est la lutte pour la survie. On vit au jour le jour. Les bars remarquent une baisse de consommation.

Il y a prolifération d’écoles privées au détriment des écoles catholiques. L’Etat refuse d’agréer de nouvelles classes et ne paie pas les enseignants. Les primes pour les enseignants introduites par l’Eglise s’essoufflent par le manque de capacité des parents.

Dans l’enseignement supérieur, le taux réactualisé du dollar est source de révolte des étudiants. L’évêque a passé des mois de janvier et février difficiles.
Critiqué dans sa position par rapport à la marche du 31 décembre 2017, escorté à sa sortie de la cathédrale, il est loin de son peuple. « Je suis une personne traumatisée » a-t-il dit. Les marches des 31 décembre et 21 janvier ont été dispersées, empêchées. L’archidiocèse de Bukavu a initié une chaîne de prière pour la paix : chaque paroisse a sa semaine d’animation à tour de rôle.

Le CDJP (Comité Diocésain Justice et Paix) dénonce les injustices par son flash. Il a été attaqué par le gouvernement, accusé de provoquer le soulèvement de la population. Des tensions surgissent entre les religieux et l’administration suite au recouvrement des taxes foncières.

La communauté de la Ruzizi a connu plus d’insécurité avec l’augmentation des vols, un cambriolage chez le Père Raphaël Lubala et un autre chez le Père Emmanuel Lengaigne. Comme mesures de sécurité, un chien a été mis du côté des piroguiers et on envisage de planter des sisals épineux, mettre une grille, éclairer la nuit. La communauté a reçu la visite du Supérieur Général qui a été très ouvert. Le Provincial a fait une visite d’une semaine qui s’est bien passée avec de nombreux échanges, y compris avec la communauté chrétienne.

La DGM (Direction Générale des Migrations) construit sur le terrain de la Ruzizi. Un dossier a été préparé avec l’avocat du diocèse pour porter plainte contre cette occupation du terrain par la DGM.

MANIEMA

Le chef de guerre des Maï Maï Malaika Sheik Assani, a conduit un mouvement de revendication de l’exploitation d’une partie de la montagne à la société « Maniema Gold ». Les FARDC (Forces Armées de la RDC) ont été envoyées et une guerre de trois mois s’en est suivie. L’arrivée de la MONUSCO (Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo) a été annoncée. Le gouvernement impose le silence face à la guerre de la province. Le directeur de radio OKAPI a été interpellé car il avait parlé de la guerre au Maniema. Les policiers, voire la DGM, retournent dans leur poste.

La crise sécuritaire a affecté quatre paroisses : Kabambare, Kibangula, Wamaza et Salamabila dans le territoire de Kabambare. Les populations n’y ont pas cultivé suite à la guerre. Et cela a provoqué une crise alimentaire. Le diocèse de Kasongo organise une quête spéciale dans toutes les paroisses le 27 mai 2018 pour soutenir ces paroisses.

La dégradation de la route limite les déplacements. Quand il pleut, la route devient de plus en plus impraticable. Cela renforce la crise économique. Les articles sont très chers et tardent à arriver. La sécurité n’est pas très bonne. La présence militaire qui devrait être source de consolation et de sécurité devient une source de peur et d’insécurité : viol, réclamations exagérées d’argent aux passagers, etc.

A Kindu, le nouveau gouverneur n’arrive pas à travailler car il n’est pas de la majorité présidentielle. La province est frappée par la polio et le choléra. Malgré l’engagement du gouvernement, la population refuse de collaborer pour la vaccination des enfants. Certains sont convaincus que les vaccinations tuent leurs enfants.

Sur le plan social, le tribalisme est fort présent : il y a beaucoup d’oppositions quand un responsable n’est pas de la tribu de telle ou telle ethnie.

Le diocèse de Kindu a accueilli le 11 février 2018 deux nouveaux prêtres. Le diocèse de Kasongo a célébré l’ordination presbytérale de l’abbé Marcel le 27 janvier 2018 à Kibangula alors qu’il venait de perdre un prêtre, l’abbé Didace Fundi à Kinshasa.

Face au tribalisme qui existe dans le diocèse, l’évêque continue à évangéliser les fidèles à s’accepter comme frères et sœurs à travers ses homélies, ses lettres pastorales : c’est pourquoi il propose comme thème pastoral : « Tout homme est mon frère, toute femme est ma sœur ».

FLASH PAC nr 45 of April to June 2018

Problème technique

Les plus fidèles d’entre vous l’ont remarqué : il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas hier sur le site. Il réclamait l’identification, même pour ceux qui étaient déjà identifiés. Certains ont cru que le Webmaster avait encore inventé quelque chose qui les dépassait… Mais cette fois, même le webmaster était dépassé ! C’était un problème technique qui a finalement été résolu en fin de soirée. Toutes mes excuses pour les frustrations que cela a pu entraîner.

J’en profite pour vous encourager à m’envoyer un petit mot au cas où vous n’auriez pas les identifiants nécessaires pour vous connecter. Je vous aiderai au plus vite.

Bonne fin de semaine.

Philippe,
Webmaster

Vivre ensemble

« Vivre Ensemble » … C’était le thème proposé par l’Algérie à l’ensemble des pays du monde par le biais de l’ONU pour célébrer le 16 mai de chaque année. C’est ainsi que déjà la veille, le 15 mai, un riche débat a eu lieu à la radio et télévision algérienne sur ce thème avec notamment la participation de Mgr. Henri Teissier et d’autres personnalités du pays. Le lendemain, une belle fresque fût inaugurée à la Maison St. Augustin, où justement un groupe de personnes est appelé à partager la vie journalière la plus ordinaire possible « jour après jour ». Or il s’agit de gens qui portent déjà le poids de l’âge, qui ont eu, pour la plupart, des responsabilités assez importantes. Aujourd’hui, ils sont obligés de se faire aider par d’autres. Mais ils ont également la tâche de se rendre ‘supportables’ les uns aux autres. Des amis algériens et étrangers sont là, auprès d’eux, pour leur faciliter la tâche. Nous connaissons tous des situations semblables dans nos familles, avec nos parents et nos proches.

Tout cela rejoint le sens de la conférence de l’après-midi du 16 mai, à la Maison diocésaine où une assistance nombreuse d’environ 200 personnes, musulmans, chrétiens et libre-penseurs ont échangé sur ce sujet de « Vivre ensemble ». Une très belle introduction présentée par quelques membres de la confrérie musulmane, nommée « Tarique des Alouines », puis par Mgr. Teissier et de nombreux autres intervenants venus spontanément de la salle, ont facilité la profondeur et la richesse des échanges. A chaque exemple cité, il en résulte que si nous voulons avancer sur le chemin de la paix, il est indispensable de se respecter les uns et les autres, qu’on soit musulman, chrétien ou libre-penseur. En pensant à la béatification future des 19 martyrs des années 1990 – 2000, nous constatons que la vie de chaque martyr a été justement un témoignage de vie simple, vraie et engagée dans « le va et vient » de tous les jours. En se mettant au diapason « de l’ordinaire », on réalise « l’extraordinaire » ! C’est-à-dire : s’aimer les uns les autres !

Ayant été toute ma vie en contact avec des handicapés, des migrants, des réfugiés, « des gens pas comme tout le monde », j’ai pu sentir combien il est dur de se faire accepter dans la différence et de se sentir différent.

C’est pour cela qu’une journée sur le thème « Vivre ensemble » est importante. Que la construction « de ponts » entre personnes de différentes opinions et de différentes religions est importante, je dirais une obligation pour chacune et chacun. Cette journée du 16 mai, nous a rappelé tout cela.

« Le ftour »

L’iftar (en arabe : إفطار, également ftour ou ftor dans les dialectes maghrébins) est le repas qui est pris chaque soir par les musulmans au coucher du soleil pendant le jeûne du mois de ramadan. Le terme iftar est à rapprocher de fitr (dans Aïd el-Fitr, la fête qui marque la fin du mois de ramadan), avec le sens de « rupture du jeûne ». En dehors de ce contexte, le terme désigne le petit déjeuner. L’iftar peut être un repas pris en famille, ou un banquet se déroulant dans une mosquée ou un autre lieu public. (Wikipedia)

C’est dans le sens de ce que je dis plus haut que nous avons pu vivre aux « Sources » (un quartier d’Alger), une semaine plus tard, le 25 mai, un repas convivial de ramadan où furent présents pas moins de 75 personnes, pour la plupart des musulmans, mais avec la présence de quelques chrétiens et dans la maison d’un chrétien.

Le début du repas de ramadan commence invariablement avec le souhait « Ghafrou Baadakoum » (pardonnez les uns aux autres). Le repas fut suivi d’une belle soirée des chants poétiques qui nous ont tous touchés au cœur. Nous nous sommes quittés vraiment dans une profonde ambiance de paix et de bien-être. Mais d’autres signes semblables ont pu être observés durant ce mois sacré. Malgré tous les refoulements aux frontières, pénibles et parfois brutaux, des migrants subsahariens, des moments positifs ont été vécus à plusieurs endroits. Chaque soir, lorsque je me rendais à la gare routière d’Alger, des migrants furent accueillis « les bras ouverts » à la table du « ftour » avant de les accompagner au bus pour un retour volontaire dans leur pays d’origine. C’était vraiment touchant. D’ailleurs, ces instants de convivialité envers ceux et celles qui n’avaient rien à manger se sont répétés pour de nombreuses personnes de la ville et du pays. . Nous avons constaté ce partage à la Gare ferroviaire d’El Harrach. Puis dans la rue de Didouche Mourad à Alger. Là une table de plus de cent mètres fût dressée pour que tous ceux qui voulaient s’ y asseoir puissent prendre le repas, y compris les femmes.

Oui, nous pouvons dire que cette année, le temps du ramadan fut aussi un temps de grâce favorisant la rencontre les uns avec les autres, mettant en pratique le beau thème du 16 mai : « Vivre Ensemble ».

Alger le 15 juin 2018
1ier jour l’Aïd Seghir
Jan Heuft, M.Afr.

Fête de ‘Id al-Fitr

Très prochainement nos frères et sœurs musulmans célébreront ‘Id al-Fitr pour marquer la fin du mois du Ramadan.

Une visite de courtoisie chez la famille voisine, une salutation cordiale, un message de bénédiction par SMS, des vœux envoyés via WhatsApp, un coup de téléphone, et là où c’est possible, une présence à la cérémonie, sont tant de gestes concrets par lesquels nous pouvons exprimer notre esprit d’ouverture, de respect, de bonne volonté et de bienveillance, pour souhaiter la bonne fête à nos frères et sœurs dans la foi musulmane.

Le message du Conseil pontifical pour le Dialogue inter-religieux pour la fête ‘Id al-Fitr nous invite tous à « établir une base solide pour des relations pacifiques, loin de la compétition et de la confrontation, pour fonder une coopération efficace en vue du bien commun. Cette attitude positive constitue une aide à l’égard de ceux qui se trouvent dans le besoin et nous permet d’offrir un témoignage crédible de l’amour du Tout-Puissant pour l’humanité tout-entière. … Afin de poursuivre nos relations pacifiques et fraternelles, travaillons ensemble et honorons-nous les uns les autres. Ainsi, nous rendrons gloire au Tout-Puissant et favoriserons l’harmonie dans nos sociétés, toujours plus multiethniques, multireligieuses et multiculturelles… »

Exprimons notre solidarité par notre prière et par un effort personnel pour construire des relations pacifiques et fraternelles !

Que le Dieu de miséricorde et d’amour nous accorde la Paix dans notre vie quotidienne !

Andreas Göpfert, M.Afr.
Coordinateur JPIC-RD

Olaf Schiferle, R.I.P.

Le Père Rudi Pint, Délégué Provincial du secteur d’Allemagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Olaf Schiferle

le dimanche 10 juin 2018 à Hechingen (Allemagne)
à l’âge de 87 ans dont 60 ans de vie missionnaire
au Burundi, en Tanzanie et en Allemagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

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Un nouveau réseau au Ghana

Les Personnes consacrées contre la traite des êtres humains

Du 12 au 16 mars 2018 s’est tenue au centre de conférence « Divine Word » de Nsawa au Ghana, une formation sur la traite des personnes à l’intention du personnel religieux, femmes et hommes ; elle a été rendue possible grâce à l’organisation mondiale Talitha Kum Arise. Etaient présentes de nombreuses congrégations religieuses qui partagent cet intérêt, dont notre Société qui n’est pas étrangère à l’esclavage et à la traite moderne des êtres humains ; elle était représentée par Haile Gazena et Amani Bulambo Dieudonné, tous deux missionnaires d’Afrique. Les groupes cibles de l’atelier étaient les hommes et les femmes religieux du Ghana et tous ceux qui souhaitent devenir membres actifs du réseau mondial de lutte contre la traite humaine. Talita Kum travaille à la prévention de la traite des êtres humains à ses racines, et à aider ceux qui en sont déjà victimes, de même que les survivants de ce maudit phénomène d’aujourd’hui.

La formation a mis en évidence la menace de la traite des personnes et son coût humain.

Les points traités pendant la formation étaient:

  • Le cadre global: racines, éléments constitutifs, dimension de la traite.
  • Lecadre phénoménologique et juridique de la traite des êtres humains,avec un accent particulier sur les réalités géopolitiques et économiques de l’ère de l’après-guerre froide qui ont conduit à la montée destrafics dans les pays de destination.
  • Le droit international et ses défauts en ce qui concerne le phénomène de la traite des êtres humains,et son incapacité à poursuivre les coupables de tels actes odieux(en raison de lafaiblesse même de la loi qui vise à protéger les victimes de la traite).

La deuxième partie de la formation était axée sur la façon de prévenir cette réalité et commentprotéger les victimes et les survivants de la traite humaine grâce à la mise en place d’un réseau.

Elle a également offert des outils d’autonomisation, des modèles de prévention, relevé les signes d’épuisement pour les personnes engagées dans le ministère de la prévention, et les exemples de bonnes pratiques.

Enfin, mais pas le moindre, les participants et le réseau mère “TalithaKum Arise”ont initié et mis en place un réseau « sœur » qui sera dénommé ConPAHT (Personnes consacrées contre la traite des êtres humains, TalithaKum Ghana). Il sera un réseau« sœur » chargé de mener descampagnes de prévention et de lutte contre la traite humaine au Ghana en lien avec d’autres réseaux dont le réseau international basé à Rome.

La vision et la mission du groupe :

Énoncé de la vision :

Nous, membres de la Vie Consacrée au Ghana,
animés par notre foi en Dieu,
le respect de la dignité et de la liberté humaines,
nous nous engageons à lutter contre la traite des personnes.

 

Énoncé de la mission :

Nous, membres de la vie consacrée au Ghana,
sommes engagés à faire face à la menace de la traite humaine
à travers les stratégies suivantes:
une sensibilisation à large échelle, la prévention,
apporter notre soutien aux survivants de ce fléau,
renforcer les connaissances et les compétences des praticiens
et à collaborer avec des groupes qui ont des intérêts similaires.

 

Haile GAZENA Demissie, M. Afr.
St. Monica’s Parish – Nyankpala

Sondage d’opinion

Au fil des ans, la suggestion d’initier un processus de béatification du cardinal Lavigerie a été soulevée à plusieurs reprises. A l’occasion de 150e anniversaire de notre fondation, nous vous invitons à faire partie du discernement sur l’opportunité de commencer ce processus.

Nous vous invitons à prier et partager vos pensées sur cette proposition en communauté. Donnez les raisons pour et contre une telle proposition.

Après la prière et la réflexion communautaire, écrivez une raison en faveur de commencer le processus et une raison contre. Veuillez télécharger et remplir ce formulaire.

Missionnaires d’Afrique, veuillez envoyer le formulaire à :   sup.gen@mafrome.org

SMNDA, veuillez envoyer ce formulaire à :
gen.council@msola.org

avant le 30 juin.

Sr. Carmen Sammut, MSOLA
Supérieure Générale

Fr. Stanley Lubungo, M. Afr.
Supérieur Général

Nouveaux engagements missionnaires aux Etats-Unis et en Angleterre

C’est maintenant officiel ! Les Missionnaires d’Afrique vont bientôt lancer deux nouveaux projets pastoraux à Brooklyn (New York City aux États-Unis) et à Liverpool (nord de l’Angleterre).

Les deux zones où nous allons prendre une paroisse sont très multiculturelles, avec une population africaine importante (et afro-américaine à Brooklyn) et une grande communauté musulmane. Dans les deux zones, il existe un réel besoin pastoral auquel nous pourrons répondre de manière adéquate en tant que Missionnaires d’Afrique.

Ces nouvelles entreprises reflètent ce que le Chapitre de 2016 a si clairement déclaré sur la vie interculturelle et fraternelle vécue pour témoigner au monde d’aujourd’hui. Elles reflètent également le désir que nous avons de nous engager partout où notre charisme est nécessaire pour y rencontrer ceux qui ont soif de Dieu, pour être proche des plus pauvres,  des jeunes et, d’une manière spéciale, des musulmans.

Notre présence dans ces deux diocèses, nous l’espérons, sera un témoignage interpellant pour tous, une présence vraiment missionnaire.

Brooklyn, borough of Queens, New York City

Confrères nommés :

Tanzanien, Bartholomew Mrosso, presque 52 ans, a été ordonné en 2002. Il a d’abord été nommé en Ouganda, puis a été impliqué dans la formation au Nigeria, avant d’être élu délégué provincial en Tanzanie.

Gazena Haile est né en Ethiopie en juillet 1981. Il a été ordonné en 2012 et a travaillé au Ghana depuis.

Julien Cormier est un Canadien âgé de 77 ans. En tant que missionnaire, il a travaillé au Burundi, au Niger et au Canada. Il a aussi été le rédacteur du Petit Echo à Rome. Dernièrement, il appartenait à la communauté de Washington.

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Liverpool, North of England

Confrères nommés :

Né en 1950 en Grande-Bretagne, Terence Madden a passé sa vie missionnaire au Burkina Faso, en Grande-Bretagne et aux Philippines. Il a été ordonné en 1981.

Ferdinand van Campen est né aux Pays-Bas en 1959. Il a été ordonné en 1993 et a commencé sa vie missionnaire en apprenant le portugais en vue de travailler au Mozambique, ce qu’il fit pendant un certain temps avant d’être appelé au ministère de la «formation». Il a été formateur au Brésil, au Ghana et en Tanzanie.

Originaire du Kenya, Charles Obanya vient d’avoir 50 ans début juin. Il a été ordonné en 1997 et a travaillé comme missionnaire en Zambie et au Kenya. Il vient de servir deux mandats de trois ans en tant que Provincial de l’EAP.

Michael Fitzgerald est né près de Birmingham en 1937. Il a eu une carrière universitaire à Rome jusqu’à son ordination comme évêque à Rome et son élévation au rang d’archevêque ainsi que sa nomination comme nonce apostolique d’Egypte. Il appartenait récemment à la Communauté de Jérusalem, tout en continuant à accepter des missions du Saint-Siège.

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Prière officielle du 150°

Voici le texte de la prière officielle pour la célébration du 150ème anniversaire de la fondation de notre famille Lavigerie. Vous pouvez télécharger ci-dessous le texte en PDF et le texte au format de Microsoft Word.

Prière

Dieu, notre Père,
En quittant ce monde, ton fils Jésus a confié à ses disciples
la mission de proclamer son message de salut à toutes les nations.
Il y a 150 ans, inspiré par ton Esprit Saint
et animé d’un amour profond pour l’Afrique
le Cardinal Lavigerie fonda nos deux Instituts missionnaires
pour lesquels nous te rendons grâce.
Sous la protection de Marie Immaculée, Notre Dame d’Afrique,
Nous t’avons servi dans l’amour et la joie.
Pardonne-nous nos fautes dans la mission.
Couvre de ta bénédiction les peuples africains
Qui proclament ta louange
A la face du monde entier.
Renouvelle-nous par la puissance de ton Esprit
Pour continuer avec zèle et passion
l’œuvre que notre fondateur et nos ancêtres dans la mission ont initiée.

Amen

Prière du 150° anniversaire – PDF

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