Nouvelles archives

P. Helmut Huber 1942 – 2017 (PE n° 1084)

Après une longue maladie portée dans la foi profonde le P. Helmut Huber est décédé à l’Hôpital de Bad Aibling.

P. H. Huber est né à Amberg. Son père était maître principal d’une école, profession qui exigeait de la famille un changement de domicile plusieurs fois. A Hahnbach, Helmut pouvait vivre une enfance sans souci dans une famille profondément croyante au milieu de ses frères et sœurs et fréquenter aussi l’école primaire. En 1952, il retourne à Amberg pour poursuive ses études au lycée. Par sa gaieté naturelle, Helmut était un camarade aimable. Continue reading “P. Helmut Huber 1942 – 2017 (PE n° 1084)”

Rob  van  Iterson 1927 – 2017 (PE n° 1084)

Rob est né à La Haye le 5 février 1927. Il a d’abord étudié à ‘s-Heerenberg, puis à Thibar en Tunisie où il a fait le serment missionnaire le 29 juin 1953 ; il a été ordonné à Carthage le 18 avril 1954. Il avait un demi-frère qui était cistercien à Rochefort, en Belgique.

Il avait un bon jugement et savait s’affirmer. C’était une personne joyeuse qui travaillait fort et avait le sens de l’organisation ; il savait prendre Continue reading “Rob  van  Iterson 1927 – 2017 (PE n° 1084)”

Jan Knoops 1931 – 2017 (PE n° 1084)

Jan est né le 20 octobre 1931 à Opglabbeek dans la province du Limbourg belge. Il fit les humanités gréco-latines au Petit séminaire de Saint-Trond. En septembre 1951 il entre chez les Pères Blancs à Boechout. Son frère Piet travaillait déjà depuis 1947 comme Père Blanc au Congo. Suivent alors le noviciat à Varsenare et les études de théologie à Heverlee. Le 6 juillet 1957 il y prononce son serment missionnaire et à Pâques, le 6 avril 1958, il est ordonné prêtre par Mgr. Daubechies. Professeurs et responsables soulignent son tempérament fort timide ; il est peu communicatif. C’est un homme surnaturel, réfléchi, calme et toujours de bonne humeur. En communauté il est délicat et sensible. Jan rayonne une joie tranquille. Ce n’est pas un grand intellectuel, mais un travailleur tenace. Comme nomination, il demande et obtient le Congo, sur les traces de son frère.

Le 15 avril 1959, Jan s’envole pour Bukavu et rejoint Kabare. Son frère Piet, son aîné d’une dizaine d’années, travaille dans le même diocèse. Jan se sentait petit à côté de son frère, qu’il admirait beaucoup. Les nominations se suivent : en 1961 Katana, retour à Kabare et de nouveau à Katana (Fomulac), cette fois-ci pour des raisons de santé (fièvre et maux de tête inexplicables). Jan est surtout apprécié pour son travail de formation auprès des catéchistes. Après son premier congé en Belgique, Jan retourne à Kabare. En septembre 1967, à l’époque de la rébellion des mulélistes, il séjourne une année à Mweso dans le diocèse de Goma. De retour dans le diocèse de Bukavu, il devient vicaire à Bagira. En 1970, il participe à la grande retraite à Villa Cavaletti. A son retour, il est nommé à Ciherano, ensuite à Murhesa. Entretemps tous avaient constaté que Jan était incontestablement doué d’un savoir-faire pratique fort développé. Dès lors on lui confiait volontiers l’économat de la communauté. En beaucoup d’endroits, il réparait les bâtiments, aménageait un jardin potager. Dans les champs de la paroisse il essayait de nouvelles cultures. C’est ainsi qu’il introduisit la culture du soja et la propagea avec succès dans la population.

Après la session/retraite à Jérusalem en 1983, Jan fait partie de l’équipe des fondateurs de la paroisse de Mubumbano. Il y travaillera pendant une dizaine d’années et se révélera un constructeur et entrepreneur hors pair. Il y construit tout : la cure, les écoles, le dispensaire. De partout on vient admirer son chef-d’œuvre : l’église paroissiale de Mubumbano. Peu à peu il est devenu le grand constructeur du diocèse : maisons d’habitation, églises et succursales, des écoles entières…

Sa réputation dépasse aussi les frontières du diocèse. En 1998 et 1999, nous le trouvons dans le diocèse de Kalemie au service des paroisses Christ-Roi et Lubuye. De retour, on fait appel à lui pour la modernisation de Burhiba.

Jan savait que rien n’est aussi important pour le développement et la santé de la population que l’eau potable. Sa créativité et son habileté technique lui ont permis de faire des merveilles dans ce domaine : il réalisait des adductions d’eau dans de grands centres et amenait ainsi l’eau des sources près des habitations.

Voici un autre point qui mérite une attention spéciale. Jan s’est dévoué beaucoup pour les soeurs ‘Filles de la Résurrection’, congrégation que soeur Hadewijch des Sœurs du Saint Sépucre de Turnhout avait fondée en collaboration avec le père Werenfried van Straaten d’Eglise en Détresse. Piet Knoops, son frère, avait été depuis la fondation leur premier aumônier et fut considéré comme leur vrai ‘père spirituel’. Jan, lui, a construit plusieurs couvents pour cette jeune congrégation en pleine expansion et a continué à entretenir ou agrandir leurs maisons. Les dernières années de sa vie en Afrique, Jan les a aidées dans leurs récentes fondations dans le diocèse de Kindu, confié à notre confrère, Mgr. Willy Ngumbi. Jan avait mis au point un système de puits, avec treuil et tout, réalisé exclusivement avec des matériaux locaux. De la haute voltige technique !

Le 28 novembre 2015 Jan est terrassé par un infarctus ; il est à moitié paralysé. Le rapatriement s’impose. A l’avis des responsables de la PAC (Province d’Afrique Centrale) son départ sera définitif. Tout le monde savait que Jan avait toujours rêvé de mourir en Afrique et d’être enterré à côté de son frère. Il trouvait extrêmement pénible de ne plus pouvoir réaliser quelques puits promis aux soeurs… En février 2016, il s’installe dans notre communauté de Munsterbilzen. Il est bien entouré par sa famille et ses confrères, mais son état de santé se dégrade petit à petit. Le 21 mars 2017, dans la matinée, il s’éteint paisiblement. Un serviteur fidèle a achevé son service et rejoint la maison du Père. Qu’il repose en paix !

La liturgie de la résurrection eut lieu le samedi 25 mars dans son village d’Opglabbeek, en présence d’une foule nombreuse et de quelques dizaines de confrères concélébrants. Jan fut enterré à notre cimetière de Varsenare.

Jef Vleugels, M.Afr.

Jan Dekkers 1934 – 2017 (PE n° 1084)

Jan est né à Eindhoven le 10 novembre1934. Il a suivi notre formation à Sterksel, St Charles près de Boxtel, à Alexandria-Bay aux Etats-Unis et à Ottawa au Canada où il fit son serment missionnaire le 20 juin 1959, puis à Totteridge en Angleterre. Il fut ordonné à Tilburg le 2 février 1960.

Son jugement était bon et pratique ; il était d’une disposition agréable. Gros et solide travailleur, précis et digne de confiance, préférant rester en retrait, toujours prêt à rendre service. Quand des choses inattendues se produisaient, il pouvait devenir agité et un peu nerveux ; il pouvait alors donner l’impression de n’être pas sûr de lui-même.

En juin 1960, il se rend à Rome pour l’étude de la théologie dogmatique ; il y obtient une licence en juin 1962. Le 19 février 1963 il part pour la Tanzanie, à la paroisse de Kibara, qui à ce moment-là appartenait au diocèse de Mwanza ; c’est là qu’il y apprend la langue et la culture et fait son expérience pastorale. En septembre 1964, il s’installe au Grand séminaire de Kipalapala pour y enseigner la théologie dogmatique. Il y avait 130 étudiants avec un corps professoral de 9 PB de différentes nationalités et un prêtre diocésain tanzanien. En 1967, le gouvernement met l’agriculture au programme scolaire national ; plusieurs séminaristes se mettent à cultiver une parcelle de terre ou à élever des poulets. Cette année-là, 4 prêtres diocésains tanzaniens se joignent au corps des enseignants, dont le recteur, et quelques prêtres provenant de diverses congrégations. Moins de PB étaient donc nécessaires et Jan pouvait retourner au travail en paroisse.

En janvier 1968, il revient au diocèse de Mwanza, paroisse de Nansio. Il écrit : «C’est un grand changement de la vie tranquille et bien réglée ds séminaire à la vie pleine de diversité et d’événements inattendus en paroisse». En avril 1971, il va à Kibara, là où il avait commencé en 1963. Une grande paroisse : pour visiter les 17 églises de village il couvrait régulièrement 300 km par semaine en moto. Il y avait 22 écoles primaires où des hommes et des femmes de l’endroit enseignaient la religion.

En novembre 1973, un orage du soir arrache le toit de l’église paroissiale construite à peine 5 ans auparavant, l’emportant à 25 mètres plus loin. La sacristie étant plus basse fut épargnée et tout son contenu fut sauvé. Sur une bande de 18 km beaucoup de maisons perdirent leurs toits. Le matin suivant, de nombreux paroissiens vinrent aider à remettre en place les 9 chevrons. Un problème supplémentaire fut que, depuis une demie année déjà, il n’y avait pas de tôles ondulées, ni de ciment, disponibles.

En 1976, il part à Buhingo comme curé. C’est là qu’il commence à s’occuper plus spécialement de la vie des catéchistes en charge des églises de village. Le 3 février 1984 il déménage à Magu. A ce moment-là, il est élu par les confrères de son diocèse comme leur représentant au Conseil Provincial des PB pour toute la Tanzanie.

Le 26 novembre 1992 lui et deux confrères sont nommés pour mettre en place la nouvelle paroisse de Bukoli dans le diocèse de Geita. Avant de s’installer il fait la visite de toutes les paroisses du diocèse. Les paroissiens de Bukoli étaient heureux de les recevoir et Jan s’y plût. Il écrit le 6 août 1993 : «Nous avions une bonne maison de communauté ; pour moi, c’est la première fois en 30 ans que je vis et travaille avec des confrères plus jeunes que moi.»

On recherchait de l’or sur une grande étendue de la paroisse. Comme cela attirait beaucoup de gens d’autres régions, les paroissiens étaient de différents groupes ethniques. Une autre conséquence surprenante fut que les prêtres trouvaient régulièrement des pépites d’or à la quête ! Le 17 février 1995 il écrit sans d’autres détails : «Notre nouvelle paroisse fait des progrès ; la fraternité grandit.»

Le 10 novembre 1999, juste au moment de ses 65 ans, il reçoit une nouvelle fonction : directeur du Centre de Formation des Catéchistes à Bukumbi, dans le diocèse de Mwanza. Endroit historique des PB, Bukumbi est, en Tanzanie, la première paroisse, érigée en 1883, couvrant alors aussi tout le territoire du Burundi ! Dans sa petite église au toit couvert d’herbe, 3 évêques furent ordonnés. Jan y trouve un hôpital avec 190 lits et 3 médecins, une école d’infirmières et de sages-femmes, une école secondaire pour filles. Le Centre de Formation des Catéchistes débute en 1957. Le cours dure 11 mois ; en 1999 il commence avec 24 familles et 8 Sœurs de 6 diocèses différents. On y enseigne la Bible, l’histoire de l’Eglise, le Swahili, la liturgie, le travail pastoral et la sociologie, et pour les mamans, un enseignement religieux, la cuisine, l’hygiène, la couture, le tricotage et le soin des enfants. Quand c’était possible, chaque famille recevait une machine à coudre d’occasion qu’elle pouvait emmener à la maison. Chaque famille avait sa maison avec un jardin et un champ pour la culture du maïs et du riz. Comme enseignants, il y avait 7 hommes et femmes, l’une d’elles s’occupant du jardin d’enfants. Chaque année il y avait naissance d’enfants : 11 en 2011. Au presbytère, en plus de Jan, résidaient deux confrères pour la paroisse et un autre qui, avec l’aide des gens du pays, traduisait et synchronisait des vidéocassettes en Swahili. Celles-ci pouvaient être achetées dans les paroisses.

A propos de son travail, Jan écrit le 16 novembre 2008 : «Je pense que c’est un travail important : nous avons de plus en plus besoin de bons catéchistes car leur travail est encore le plus indispensable pour l’Eglise. Le fait qu’ils viennent avec femmes et enfants pour une formation familiale est un atout majeur. Voir le progrès qu’ils font est un plaisir.» Après son jubilé d’or, le 25 juin 2009, il écrit : «je vais de l’avant en étant un PB heureux.» En juillet 2010, du 23 au 25, ils avaient au Centre 120 catéchistes du diocèse de Mwanza pour étude et prière. Les loger et les nourrir demandait toute une organisation.

Le 3 septembre 2012 Jan remet sa fonction à un prêtre diocésain pour devenir assistant à la paroisse de Bukumbi. Il rentre pour de bon en Hollande le 7 juillet 2013. En faisant ses adieux il dit au provincial, Charles Obanya : «J’ai trouvé accomplissement et joie dans mes diverses nominations et travaux au cours des nombreuses années passées en Tanzanie. Je pars avec un sentiment de satisfaction». Le provincial le remercie alors pour tant d’heures de service dévoué et son sens de l’humour.

Il réside alors à Heythuysen où se manifestent les symptômes d’une maladie plus particulière aux personnes âgées. En 2014 il commence à avoir besoin de soins spéciaux. Il meurt paisiblement dans sa chambre le 29 juin 2017.

Voici la caractéristique de Jésus que Jan a illustrée dans sa vie : «Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.» (Lc 6, 36). En présence de parents et amis nous l’avons enseveli dans notre cimetière de St Charles le 5 juillet 2017.

Marien van den Eijnden, M.Afr.

Maurice Charpentier 1931 – 2017 (PE n° 1084)

Maurice est né le 14 juillet 1931 à Chicago, aux États-Unis. Il n’a pas encore un an quand ses parents reviennent s’installer à Sudbury en Ontario, Canada. C’est là qu’il grandit et étudie. Après ses études primaires à l’école St-Joseph, il entre au Collège Sacré-Cœur où il fait son cours classique. Le 6 août 1953, il commence son année spirituelle à St-Martin de Laval et fait ses études de théologie à Eastview où il prononce son serment missionnaire le 22 juin 1957 et est ordonné prêtre le 1er février 1958.

Pendant tout le temps de sa formation, on remarque que Maurice a une volonté très forte : volontariste et entreprenant, il agit avec une logique implacable, sans aucun compromis. Dès qu’il a choisi une ligne de conduite, il ne l’abandonne pas facilement. Travailleur infatigable, acharné et tenace, il se donne de toutes ses forces au devoir à accomplir. Il se signale par la fermeté et la droiture de son caractère. Il est très attaché à sa vocation missionnaire et fait preuve d’une piété personnelle et profonde. Il se montre aussi très réservé, n’ayant aucun attrait pour les grands rassemblements ni les longues conversations. Au premier contact, Maurice peut apparaître timide et fermé, mais celui qui le connaît bien sait qu’il communique facilement dans de petits groupes où il se sent plus à l’aise.

En septembre 1958, le P. Charpentier va à Londres, en Angleterre, pour y faire, pendant deux ans, des études en sciences de l’Éducation. En 1960, il part pour la Tanzanie et apprend d’abord le swahili au Centre de Langues de Karema. Pendant quelques mois il est ensuite vicaire à Kigoma avant d’être nommé professeur à l’École Normale de Kajunguti, dans le diocèse de Bukoba. En 1967, Maurice se retrouve professeur de sciences au petit séminaire de Katoke, dans le diocèse de Rulenge. Cinq ans plus tard, il devient Recteur de ce séminaire, fonction qu’il garde pendant huit ans. Tous les cinq ans, le Père Charpentier revient à Sudbury, en Ontario, pour quelques mois de repos.

Au cours de ses congés, Maurice n’occupe pas son temps à voyager ni à visiter. Il passe parfois plusieurs semaines à faire du ministère pastoral dans une paroisse de Sudbury. Il se fait alors remarquer par son zèle auprès des malades qu’il visite fréquemment dans les hôpitaux et dans les résidences pour personnes âgées de la région. Tous ces malades et les membres de leurs familles gardent du Père Charpentier le souvenir d’un prêtre proche des petites gens et manifestant beaucoup de compassion pour les plus souffrants et les plus abandonnés.

En 1983, Maurice est nommé à Kabanga, diocèse de Kigoma, pour enseigner l’éthique professionnelle à l’école des Infirmières et être aumônier d’une communauté de religieuses africaines en formation. Lorsque l’école de Kigoma ferme ses portes, le temps de l’enseignement, où il a passé 25 ans, est terminé pour lui. À l’âge de 53 ans, il doit maintenant apprendre le métier, comme il le dit lui-même, de « missionnaire de brousse ». Vicaire à Mabamba, une paroisse rurale de Kigoma, Maurice se retrouve avec deux confrères Missionnaires d’Afrique. Le curé de la paroisse doit l’aider à organiser son apostolat en lui fournissant une camionnette, une valise-chapelle, un sac de couchage, etc. Son autre confrère l’initie à l’apostolat auprès des Baha. Grâce à leur aide, Maurice se sent très heureux dans ce travail. Tout est nouveau pour lui : enseigner le catéchisme, préparer les catéchumènes au baptême, accompagner les fiancés jusqu’au sacrement de mariage, assurer les services du dimanche dans les succursales, tout en participant aux joies et aux peines des paroissiens. Ce qu’il préfère, dit-il, c’est : « rendre visite aux gens chez eux, dans leurs maisons, les écouter, les réconforter dans leur foi et leur parler du Seigneur Jésus. Quel changement avec mes précédentes recherches de physique et de chimie en laboratoire ! »

En 1992, le Père Charpentier est rapatrié d’urgence au Canada à cause d’une tuberculose pulmonaire. C’est à Sherbrooke qu’il se fait soigner et à Moncton au Nouveau-Brunswick qu’il fait sa convalescence pendant quelques mois. Un an plus tard, il retourne à la paroisse de Mabamba comme vicaire et il y réside jusqu’en 2002. Il doit de nouveau revenir au Canada pour se faire soigner, tout en résidant à notre maison de la rue St-Hubert, à Montréal. Deux ans plus tard, Maurice est nommé à Toronto pour y faire, avec deux confrères, du ministère et de l’animation missionnaire à la paroisse Sacré-Cœur.

En 2008, le P. Charpentier connaît des problèmes de santé de plus en plus sérieux et est nommé dans notre communauté de Sherbrooke. Il souffre d’un cancer de la prostate avec métastases osseuses. Maurice est pleinement conscient de son état de santé et mentionne à plusieurs reprises qu’il veut laisser faire la nature. Ses forces diminuent graduellement et bientôt il doit recevoir des soins de confort. Après plusieurs séjours à l’hôpital, il prend résidence au CHSLD d’Asbestos où il décède le 9 mars 2017. Les funérailles, en présence des cendres, ont lieu dans la chapelle des Missionnaires d’Afrique de Sherbrooke le 15 mars suivant.

Homme d’une grande simplicité, toujours habillé simplement, Maurice s’est toujours montré accueillant avec toutes les personnes qui s’approchaient de lui. Dans les diverses paroisses où il a été vicaire en Tanzanie, il aimait prendre le temps de rencontrer les gens du marché du village, trouvant toujours un bon mot pour les encourager. À Toronto, il aimait aller rencontrer les itinérants et les sans-abri dans un parc sur le territoire de sa paroisse et n’hésitait pas à partager avec eux la soupe distribuée par un organisme de charité. Toujours vicaire dans les paroisses de Kigoma, il a accompli un excellent travail dans son ministère pastoral. Il était apprécié à la fois par ses paroissiens et par ses confrères. Maurice n’était pas intéressé à devenir curé de paroisse. C’est pourquoi il est toujours demeuré vicaire. C’était un homme de relations, mais non un leader.

Le Père Maurice Charpentier a été un homme de foi profonde dans le Christ qu’il a rencontré et servi dans les petites gens et les pauvres. Il avait aussi une grande dévotion à la Vierge Marie. Ici, à Sherbrooke, quand il était encore suffisamment en santé et qu’il pouvait sortir dehors, il aimait aller prier et chanter un chant marial devant la statue de la Vierge près du petit lac sur notre terrain. Missionnaire zélé et fidèle, le Père Charpentier reçoit maintenant le bonheur et le repos éternels dans le Royaume des cieux.

Michel Carbonneau, M.Afr.

Joseph-Roger de Benoist 1923 – 2017 (PE n° 1084)

Roger de Benoist est né le 2 août 1923 à Meudon (banlieue de Paris) dans une famille de tradition militaire. Benjamin de trois garçons, il fait ses études secondaires au Collège Stanislas de Paris. C’est dès sa confirmation, à l’âge de 11 ans, qu’il commence à penser à une vocation, qu’il prendra le temps de murir grâce à ses engagements au sein du scoutisme. A la déclaration de la guerre, il émigre d’abord vers Rennes, puis à Chateauroux. Toujours en recherche vocationnelle, il va passer un an à l’abbaye bénédictine d’En-Calcat. C’est là qu’il sent l’appel vers les Missionnaires d’Afrique qu’il rejoint à Thibar en septembre 1941 pour finir la philosophie entamée au monastère. L’année suivante, il arrive à Maison-Carrée pour son noviciat. Mais dès qu’il atteint l’âge de 20 ans il est mobilisé dans le régiment des Spahis marocains, avec lesquels il va faire la campagne d’Italie, avec la célèbre bataille de Monte Cassino et la libération de Rome, puis la remontée vers l’est de la France. Démobilisé le 24 août 1945, avec la Croix de Guerre, il rejoint aussitôt Maison Carrée pour terminer son noviciat, et poursuivre sa formation théologique à Thibar, où il prononce son serment missionnaire, puis à Carthage où il reçoit l’ordination sacerdotale le 1er février 1950.

Ses formateurs ayant noté ses qualités tant humaines, que spirituelles et intellectuelles, voire artistiques, les supérieurs décident d’utiliser ses nombreux talents dans le monde des médias. Il faut en effet rappeler que, depuis 1947, la Société était responsable d’un hebdomadaire: Afrique Nouvelle, édité à Dakar, qui avait une grande influence sur toute l’Afrique francophone. Il était temps de former des professionnels de la presse écrite et le jeune Roger fut envoyé se former à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, puis au Centre des Hautes Etudes sur l’Afrique, à Paris. Le 15 mai 1952, il débarque à Dakar et se met immédiatement au travail. Roger n’est pas un rédacteur de cabinet ; c’est un homme de terrain qui aime fréquenter les gens, et disséquer les soubresauts qui agitent l’Afrique des années cinquante. Il sillonne l’Afrique et rencontre les hommes de pouvoir ou d’influence, qu’ils soient au gouvernement ou dans l’opposition, quelles que soient leurs opinions. Roger, qui n’a pas peur d’une parole qui dérange, n’est pas en odeur de sainteté auprès de Mgr Lefebvre, alors Vicaire apostolique de Dakar et Délégué apostolique pour l’Afrique francophone, qui l’accuse d’être communiste. De son côté, le Gouverneur général du Sénégal, intente un procès au journal qu’il estime trop critique vis-à-vis de la politique coloniale de la France. Mgr Lefebvre ayant exigé le départ du directeur, le P. Paternot en 1952, puis de son successeur le P. Rummelhardt en 1954, notre Roger est amené à prendre la direction du journal. Il va y rester jusqu’en 1959, couvrant alors toute la période des indépendances, multipliant les contacts et les articles. Afrique Nouvelle devient une tribune privilégiée pour tous les acteurs de la marche vers l’indépendance, époque passionnante mais non sans danger pour un journaliste.

Il est alors nommé au Mali, d’abord en paroisse, à Kolongotomo, puis à Bamako où il anime l’activité culturelle de l’archidiocèse ainsi que le mouvement de la Jeunesse Agricole Chrétienne. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre ses engagements dans les médias.

En 1963 il est nommé à Paris, correspondant de la revue Vivante Afrique publiée à Namur. En même temps il prépare le lancement d’une revue d’information missionnaire commune aux Instituts Missionnaires de France, publiée en 1967, sous le titre de Peuples du Monde. C’est une époque où Roger parcourt le monde entier, toujours à la recherche de nouveaux contacts, en vue de nouveaux articles et de nouvelles photos. Brillant, très entreprenant, jamais à court d’idées, son provincial trouve parfois qu’il est un peu difficile à contrôler !

En 1968, il part pour Cotonou (Bénin) où le cardinal Gantin lui confie la pastorale familiale, les équipes enseignantes et les guides. Evidemment il va élargir son champ d’apostolat et ses contacts. Mais en 1972, son engagement dans l’éducation sexuelle de la jeunesse est mal perçue par certains, et il doit quitter le pays. Il traverse la frontière et prend résidence à Bobo-Dioulasso au Burkina. A la demande du cardinal Zoungrana, il entreprend la rédaction d’une biographie du P. Goarnisson, notre confrère-médecin. Le livre paraîtra sous le titre Docteur Lumière.

En 1973, il est de retour à Paris en vue de commencer une nouvelle carrière, celle d’historien. Il s’inscrit aux Hautes Etudes où il valide un diplôme sur la marche vers les indépendances en A.O.F., cela sans abandonner ses reportages à travers l’Afrique pour le compte de diverses revues comme Jeune Afrique, Peuples du Monde, Croissance des Jeunes Nations… Il passe aussi plusieurs mois à Rome pour travailler dans nos archives. En 1977, de nouveau à Dakar, il continue sur sa lancée et prépare sa thèse de doctorat sur L’Afrique Occidentale Française de 1944 à 1960. En 1985, il soutient sa thèse de doctorat d’Etat sur Les relations entre l’administration coloniale et les missions au Mali et au Burkina. Ces travaux seront publiés et deviendront des sources précieuses pour les africanistes. Travailleur acharné et méticuleux, il devient Directeur de recherche en histoire africaine à l’IFAN (Institut Fondamental de l’Afrique Noire Cheikh Anta Diop). Devenu une autorité en son domaine, il parcourt le monde, de colloque en congrès scientifiques. Il est membre de plusieurs Sociétés savantes comme le CREDIC et l’Académie des Sciences d’outre-mer. En 1994, il prend sa retraite d’enseignant et se consacre entièrement à la recherche et à l’écriture, publiant de nombreux articles et livres, depuis une biographie de Senghor, jusqu’à une histoire de l’Eglise au Sénégal et une histoire de l’Ile de Gorée. En 1988 il est promu Chevalier de la Légion d’Honneur (décoration française). En 1993 il est promu Officier de l’Ordre National du Lion (décoration sénégalaise) et en 1997 il recevra la médaille d’Officier de la Légion d’Honneur.

Mais Roger n’est pas étourdi par les honneurs et il ne se limite pas à l’érudition. Bien qu’isolé par rapport à la Société, il ne s’est jamais marginalisé et a toujours tenu à rester Père blanc à part entière. Quand les Pères blancs ont quitté Dakar, il a d’abord habité tout seul, puis il a pris résidence au presbytère de la cathédrale où il a consacré beaucoup de temps à des engagements pastoraux et missionnaires divers. L‘Abbé Augustin Ndiaye, alors curé de la Cathédrale, qui a assuré l’homélie lors de ses obsèques, a rendu un vibrant témoignage à ce fromager qui est tombé et dont la chute parcourt toute la savane, insistant non seulement sur sa qualité d’historien de l’Eglise locale, mais aussi sur son service de vicaire dominical, sa fidélité aux célébrations liturgiques, et sur sa présence aux gens : ‘il arrivait avant tout le monde à l’église et, s’étant habillé, il allait saluer les gens qui entraient…’ De son côté, Mgr. Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar a envoyé un message où il exprime sa reconnaissance pour la façon dont Roger de Benoist s’est consacré de multiples façons au service de l’Eglise locale : Pour nous, Eglise du Sénégal, Famille diocésaine de Dakar en particulier, le souvenir du Père de Benoist ne peut-être que motif d’action de grâce et de louange à Dieu, qui a su faire de lui un instrument au service de l’évangélisation par la science et les médias.

En 2006, à l’âge de 83 ans, il rentre en France et rejoint la communauté de Bry sur Marne. Il y passe des années studieuses, recueillies et fraternelles, tout en restant très discret sur lui-même. Il continue à participer à des colloques, par exemple à l’UNESCO. Il reçoit de nombreuses visites de parents et amis, dont beaucoup de Sénégalais. C’est à l’hôpital St Camille qu’il décède le 14 février 2017. Les obsèques ont lieu à l’église paroissiale de Bry sur Marne en présence d’une nombreuse assemblée de ses parents, amis et connaissances.

F. Richard

Prions avec François pour le Soudan du Sud et pour le Congo

Nous vous invitons à vous joindre à la prière du Pape François
d’où que vous soyiez…

Prions avec le Pape François pour

la Paix au Soudan du Sud et en R.D. Congo

Jeudi 23 Novembre 2017 à 17h30
à la Basilique de Saint-Pierre à Rome.

Une initiative de

Solidarité avec le Soudan du Sud

en collaboration avec
la commission de Justice, Paix et Intégrité de la Création
UISG / USG, Voices of Faith, Diocèse de Rome, SEDOS

Quel risque pour les enfants ?

Voici la deuxième « capsule vidéo » (vidéo-clip) d’entretien avec le Père Stéphane Joulain qui est le coordinateur à l’intégrité du ministère. La troisième capsule sera mise en ligne au début de l’année prochaine.

Missionnaires d’Afrique : revisiter la Mission

Norbert Mwishabongo, missionnaire d’Afrique (société couramment connue sous le nom de Père blanc), est originaire du Congo RD. Il est actuellement prêtre en France, chargé de l’animation missionnaire et vocationnelle. Il nous expose ici la manière qu’ont les Missionnaires d’Afrique d’envisager leur rôle en France, pays de mission comme un autre. Ce que le mot mission signifie aujourd’hui. Une fois qu’on a abandonné l’idée ancienne qui assimilait mission à pays exotiques. Une nouvelle manière de comprendre le document Ad Gentes.

Pour lire l’article sur le site de la Conférence Episcopale de France : http://www.mission-universelle.catholique.fr/echanger/religieuses-et-religieux/296651-missionnaires-dafrique-revisiter-mission/

Financement pour la Mission

FINANCEMENT POUR LA MISSION

UNE FORMATION SUR LA GESTION DE PROJET
À NAMUGONGO / OUGANDA

Introduction

Du 15 au 26 octobre 2017, la Société des Missionnaires d’Afrique a organisé une formation sur la gestion de projet pour les provinces de SAP, EAP, Ghana / Nigeria et les sections de EPO et SOA à Namugongo, Ouganda. Vingt-six (26) confrères ont participé à la session. Les facilitateurs étaient Richard Bock et Claudia Grot d’Allemagne, Tony Baaladong notre trésorier général et PJ Cassidy d’Irlande. Bien que la formation portait sur la gestion de projet, l’accent était davantage mis sur les PGR (projets générateurs de revenus) car il s’agit d’un nouveau domaine dans lequel la Société se lance.

 
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Mais pourquoi donc se former à la gestion de projet?

« Nous sommes des apôtres et rien que des apôtres ». Mais nous savons très bien que pour réaliser nos œuvres apostoliques en tant que missionnaires, nous avons besoin de fonds. Bien sûr, ces fonds peuvent provenir de différentes sources telles que les bienfaiteurs, les pensions des confrères, les paroisses et d’autres ministères, de collectes spéciales et d’autres agences de financement. Mais la réalité sur le terrain nous montre que ces méthodes traditionnelles de collecte de fonds ne suffisent plus et nous devons donc être plus créatifs et inventifs pour trouver de nouvelles façons de collecter des fonds pour la mission. C’est pourquoi l’idée des PGR est apparue, que nous devons prendre au sérieux et cela nécessite des compétences en gestion de projet.

Compte tenu des leçons dures et amères d’un passé récent dans certains projets, il devient impératif qu’en tant que Société, nous ayons les compétences et l’accompagnement nécessaires à la gestion de projet. Nous avons besoin de ces compétences pour passer de la façon traditionnelle de faire les choses à une façon plus professionnelle et responsable de faire les choses. Cela signifie que nous avons besoin de lignes directrices et c’est pourquoi la Société a élaboré une brochure contenant ces lignes directrices pour les projets générateurs de revenus (PGR). Lors de notre formation à Namugongo, nous avons parcouru le livret afin de comprendre ces lignes directrices et de les appliquer aux différents contextes de chaque province et section.

Il est évident que les PGR constituent un tout nouveau domaine pour la Société des Missionnaires d’Afrique et c’est pourquoi il faut considérer tous les aspects d’un projet avant sa mise en œuvre, en identifier les risques, savoir comment le gérer, comment en évaluer la qualité et comment suivre les procédures courantes.

Comment s’y prendre alors pour les PGR?

Afin de se lancer dans les PGR, l’un des moyens discutés à Namugongo est d’établir ce qu’on appelle des Comités de Développement (CD) au niveau de chaque province et secteur. De cette manière, tout projet potentiel des Missionnaires d’Afrique devra être étudié et scruté par le Comité de Développement au niveau sectoriel et provincial avant d’être envoyé à Rome ou aux donateurs.

Il a également été estimé qu’il était nécessaire d’avoir un coordinateur au développement au niveau de la Société qui superviserait la collecte de fonds pour les projets de développement et de pastorale des confrères. Il serait aussi la personne qui ferait le lien entre les donateurs et les provinces et les secteurs et aiderait au suivi des projets de la Société.

Un autre élément important est qu’à chaque étape du projet (de la conception à la mise en œuvre et à l’exploitation), il doit y avoir un travail d’équipe et un esprit de collaboration. Nous passons d’une mentalité de « l’homme qui fait tout, tout seul » à un travail de groupe ou d’équipe. La Société ne tolèrera plus les projets individuels ou personnels. Nous devons faire des projets en tant que communauté et, de cette façon, nous pouvons être sûrs qu’il y aura une appropriation collective à long terme avec plus de transparence et de responsabilité. La communication et l’esprit de dialogue au sein de la communauté, du secteur et de la province et avec les différentes parties prenantes sont essentiels.

L’autre élément est que pour toute PGR, les nouvelles directives de gestion de projet doivent être strictement appliquées. Elles sont là pour nous aider à chaque étape du projet (document de conception initial, « Feu vert pour le plan », « Feu vert pour le projet », mise en œuvre, fonctionnement, suivi & évaluation, etc.).

Que gagnerons-nous à appliquer ces nouvelles lignes directrices sur les PGR ?

Lorsque les nouvelles directives sont bien appliquées à tous les projets générateurs de revenus, il ne fait aucun doute qu’il y aura une meilleure mise en œuvre du projet: différents niveaux de prise de décision seront impliqués et cela réduira les risques, il y aura plus de collaboration et de travail d’équipe, de propriété collective et de communication, il y aura aussi plus de conformité aux lois et règlements en fonction de chaque contexte. Nous avons donc intérêt à appliquer ces nouvelles lignes directrices si nous voulons aller de l’avant et éviter de tomber dans les expériences amères et difficiles que nous avons connues dans certaines provinces au cours des dernières années.

Conclusion

Comme nous le dit Luc l’évangéliste: « En effet, si l’un de vous veut bâtir une tour, est-ce qu’il ne prend pas d’abord le temps de s’asseoir pour calculer ce qu’elle lui coûtera et de vérifier s’il a les moyens de mener son entreprise à bonne fin? Sans quoi, s’il n’arrive pas à terminer sa construction après avoir posé les fondations, il risque d’être la risée de tous les témoins de son échec. » (Luc 14, 28-29). C’est l’esprit qui sous-tend les directives pour la gestion de projet. Si nous les appliquons, nous avons de grandes chances de réussir. Ainsi, chacun est encouragé à étudier les nouvelles lignes directrices sur les PGR et à travailler avec les CD (Comités de développement) à tous les niveaux (que ce soit le secteur ou la province) pour le succès de nos projets.

Bonaventure BWANAKWERI. M.Afr
et Paul REILLY, M.Afr

n.b.: La traduction de l’anglais a été faite très rapidement par le Webmaster avec l’aide de Google Traduction. Elle ne se veut pas être une oeuvre littéraire mais juste un service à ceux qui ne comprendraient pas la langue originale de l’article. Soyez donc indulgents.