Prière officielle du 150°

Voici le texte de la prière officielle pour la célébration du 150ème anniversaire de la fondation de notre famille Lavigerie. Vous pouvez télécharger ci-dessous le texte en PDF et le texte au format de Microsoft Word.

Prière

Dieu, notre Père,
En quittant ce monde, ton fils Jésus a confié à ses disciples
la mission de proclamer son message de salut à toutes les nations.
Il y a 150 ans, inspiré par ton Esprit Saint
et animé d’un amour profond pour l’Afrique
le Cardinal Lavigerie fonda nos deux Instituts missionnaires
pour lesquels nous te rendons grâce.
Sous la protection de Marie Immaculée, Notre Dame d’Afrique,
Nous t’avons servi dans l’amour et la joie.
Pardonne-nous nos fautes dans la mission.
Couvre de ta bénédiction les peuples africains
Qui proclament ta louange
A la face du monde entier.
Renouvelle-nous par la puissance de ton Esprit
Pour continuer avec zèle et passion
l’œuvre que notre fondateur et nos ancêtres dans la mission ont initiée.

Amen

Prière du 150° anniversaire – PDF

Prière du 150° anniversaire – Word

Concours de chant Jubilé 150

Les résultats du concours organisé par le Comité Central des Festivités du 150° anniversaire de la Fondation de nos familles Lavigerie arriveront au compte-gouttes, en fonction de la mastérisation des chants en studio. Celui-ci nous vient de la Communauté des Soeurs Blanches de Gitega, au Burundi, et a été composé par Sr. Maité OIARTZUN, smnda, pour les paroles, et Célestin MPFUKAMENSABE, pour la musique. Il a obtenu la troisième place. Vous trouverez en pièces jointes la photo du groupe, ainsi que la partition musicale et le transcript. Toutes nos félicitations à la Communauté de Gitega.

Chant du Jubilé de 150 ans – Partition musicale

Chant du Jubilé de 150 ans – Paroles

Chant du Jubilé de 150 ans – Photo du groupe

 

Ordination sacerdotale de Robert Kubai Muthamia, M.Afr.

Le Seigneur l’a juré dans un serment irrévocable :
« Tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédek. » (Ps 110, 4)

Nous remercions le Seigneur pour nos cinq frères
qui seront ordonnés prêtre dans les prochaines semaines.
C’est une bénédiction spéciale pour notre province.
Veuillez prier pour eux pendant cette période spéciale de leur vie.
J’encourage le plus de confrères possible à nous rejoindre
et à contribuer généreusement au succès de ces célébrations.

Robert KubaiMuthamia sera ordonné le 9 juin 2018 à Meru, au Kenya.
Il célébrera sa première messe d’action de grâces le 10 juin 2018.

Nicolas MulingeNzomo et Simon ChegeNjuguna
seront ordonnés le 24 juillet 2018 à la cathédrale de Machakos.
Les dates des messes d’action de grâce seront communiquées plus tard.

John Charles Mitumba sera ordonné le 23 août 2018 à la paroisse de Busanda, Diocèse de Shinyanga, en Tanzanie.
Il célébrera la messe d’action de grâce le 24 août 2018.

NB: Diacre Maurice Odhiambo Aduol poursuit ses études à Merrivale, en Afrique du Sud. Les dates de son ordination seront communiquées bientôt.

Merci à tous ceux qui ont accompagné nos frères jusqu’à ce stade de leur voyage missionnaire. Merci à tous pour votre soutien fraternel.

Votre frère,

Aloysius Ssekamatte, M Afr.
Provincial EAP

‘’Katholikentag’’… Le rassemblement des Catholiques en Allemagne

Du 9 au 13 mai 2018 a eu lieu le grand rassemblement des Catholiques à Münster, au nord d’Allemagne. Plusieurs sœurs missionnaires de notre Dame d’Afrique et plusieurs missionnaires d’Afrique y ont participé. Ensemble ils ont accueilli beaucoup de visiteurs dans leur stand commun. Quelques sœurs et confrères sont venus de Pologne pour y participer et pour enrichir visiblement notre internationalité et interculturalité.Nombreux étaient les visiteurs qui se sont arrêtés devant le stand pour une conversation personnelle, pour chercher des informations sur nos instituts missionnaires et sur l’Afrique. Parfois aussi attirés par le son des tam-tams, plusieurs personnes sont venues par curiosité ou bien par nostalgie d’un séjour dans un pays d’Afrique, ou bien parce que l’un ou l’autre a une connaissance parmi nos sœurs ou confrères.

A plusieurs reprises, nous avons vécu la joie des retrouvailles. Perdus de vue après tant d’années, le stand a permis de se revoir, de se rencontrer et d’échanger.

A part de ces rencontres intéressantes et enrichissantes, le stand a transmis des messages sur nos priorités missionnaires et sur nos différents champs d’apostolat.

 
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« Cherchez la paix par le dialogue interreligieux » : l’exemple du Nord du Ghana

Les organisateurs du rassemblement des Catholiques (« Katholikentag ») ont invité une délégation du Nord du Ghana. Ainsi notre confrère Mgr. Richard Baawobr, évêque de Wa, a pu venir à Münster. Lors d’une conférence sur le dialogue interculturel, il a partagé son expérience sur le dialogue islamo-chrétien. Ensemble avec Dr. Hazic Hussein Zakaria, Imam de la mosquée Quran de Tamale, ils ont donné des nombreux exemples sur le dialogue vécu au sein de la société au Nord du Ghana. Lors de la conférence, deux experts et le public ont eu l’occasion de poser des questions aux conférenciers pour mieux comprendre le contexte et la pratique interreligieux. Les défis du dialogue se situent en particulier au niveau : des mariages mixtes, des écoles mixtes qui sont fréquentés par des élèves de différentes religions et la sensibilisation des leaders religieux à la base.

 
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Personnellement, j’ai retenu un message qui m’a profondément touché : Le Dieu d’amour a créé musulmans et chrétiens, non pas pour qu’ils luttent les uns contre les autres, mais pour qu’ils puissent apprendre à vivre ensemble et à s’engager ensemble pour plus de paix dans le monde.

Andreas Göpfert, MAFr

Session de formation pour les comités de développement à Goma

Du 20 au 29 Mai 2018 s’est tenue à Keshero, Goma (RDC), une session de formation pour les Comités de Développement (CD) de la Province PAC. Cette session avait pour but la présentation du livret « Lignes directrices sur le Management des Projets pour les Missionnaires d’Afrique ». Ce livret a été conçu par le Conseil Général avec l’aide d’un groupe de confrères et deux laïcs spécialistes pour aider les comités de Développement à planifier, exécuter et gérer des projets générateurs de revenus.

Participaient à cette session de Goma 18 confrères de la PAC représentant les 8 Secteurs de la Province : Kinshasa, Ituri, Burundi, Rwanda, Maniema, Goma, Bukavu et Lubumbashi. Les principaux facilitateurs étaient Hilaire Guinko et Anthony Baaladong, avec l’appui de Mr Richard Bock un spécialiste en Project Management. La première partie a duré 5 jours au cours desquels les participants ont pu découvrir les étapes à suivre dans la conception, planification, mise en ouvre et la gestion d’un projet générateur de revenus. Ils ont aussi eu l’occasion de visiter 5 projets générateurs de revenus du Diocèse de Goma.

La deuxième partie de la session, longue de 2 jours a été animée par Mr Bugeme, Professeur à L’Institut de Développement Rural (ISDR) de Bukavu et était centrée sur l’élaboration des projets pour présentation aux bailleurs de fonds.

La prochaine session de ce genre aura lieu à Ouagadougou, du 24 Juin au 3 Juillet pour les Provinces de la PAO et Maghreb.

Rome, le 3 Juin 2018
Anthony Baaladong, TG

 
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Nouveau formats numériques pour le Petit Echo

Il y a quelques semaines, je vous annonçais qu’il était désormais possible de télécharger une version électronique du Petit Echo à transférer dans votre liseuse AMAZON KINDLE. Le format utilisé s’appelle “MOBI“. Mais si vous utilisez une autre marque de liseuse électronique, vous aurez besoin d’un autre format de fichier qui s’appelle “ePUB“. Ces deux formats seront désormais disponibles dans la section “Téléchargement“, en plus du format PDF habituel.

Voici pour rappel la procédure pour transférer le fichier “MOBI” sur votre KINDLE. La procédure est sans doute similaire si vous possédez un autre type de liseuse.

Téléchargement sur votre Kindle.

Procédure:

  1. Téléchargez le fichier ici
  2. Raccordez votre Kindle à votre ordinateur au moyen d’un câble USB.
  3. Ouvrez votre explorateur de fichier et déplacez / copiez le fichier téléchargé dans le dossier “documents” de votre Kindle.
  4. Et voilà. Simple !

Vous pouvez aussi lire les deux types de fichiers (MOBI et ePUB, très confortablement, sur votre ordinateur à l’aide de l’excellent programme open source et gratuit “CALIBRE” que vous pouvez télécharger ICI.

Frans Verresen (1927 – 2018) (PE n° 1091 – 2018/05)

Frans est né  le 19 août 1927 à Anvers. Son père était menuisier et sa mère vendait du pain. Frans fit les humanités classiques au collège Saint-Jean-Berchmans à Anvers, mais la rhétorique  au collège Saint-Joseph à Alost, parce que les V1 et les V2 menaçaient constamment la ville d’Anvers. Frans était membre de la KSA (Action Catholique des Etudiants). Il chantait dans la chorale de la cathédrale. En septembre 1945 il entrait chez les Pères Blancs à Boechout. Il fit le noviciat à Varsenare. Il fit la première année de théologie à Marienthal, les années suivantes à Heverlee. Il y prononça son serment missionnaire le 29 juillet 1951 et fut ordonné prêtre le 12 avril 1952. Ses professeurs  voient en Frans un homme cordial et sans façon, travailleur consciencieux et équilibré. Il ne fait pas de bruit, est discret et réservé, un peu timide même. Il est toujours prêt à rendre service et délicat dans ses relations. C’est un bon organisateur ; « il sera un excellent chef, ferme mais compréhensif ». Sa conviction religieuse est solide. Ils notent tous qu’il réussit admirablement dans les mouvements de jeunesse. Après son ordination, Frans obtient à l’université de Louvain (côté francophone) une « licence en Sciences pédagogiques et en Orientation professionnelle » (1952-1956).

Le 10 octobre 1956 Frans s’envole pour le Congo. Il débute comme vicaire et directeur des écoles à Shabunda (diocèse de Kasongo). Une année plus tard nous le trouvons à Kasongo même, où il est nommé inspecteur des écoles, en juillet 1958. Il assurera aussi la direction du collège. En mars 1961 les troubles qui suivent l’indépendance l’obligent à rentrer en Belgique. Après la grande retraite à Villa Cavalletti, il est nommé, en décembre 1961, recteur du petit séminaire de Mungombe, où il enseigne le latin, l’histoire et la religion. En juillet 1963 Frans retourne à Shabunda comme professeur de religion à l’athénée. En juillet 1964 il quitte une fois de plus le pays qui ploie sous la révolte des Mulélistes. Pendant une année il donne des cours aux vocations tardives à Thy-le-Château. En juillet 1965 Frans fait un aggiornamento en catéchèse à Lumen Vitae, ce qui constituera un vrai tournant dans sa vie.

En juillet 1966 il rejoint le Centre interdiocésain de catéchèse à Bukavu. L’insurrection de Schramme l’oblige une fois de plus à quitter le pays. En Belgique il participe à l’animation missionnaire et prêche des retraites. De retour à Shabunda en juin 1968, il enseigne la pédagogie au collège Don Bosco. En 1971 il est nommé responsable diocésain de la catéchèse et à Kasongo il fonde en 1972 le Centre catéchétique d’Itemene. En 1980 Frans est vicaire à Kakutya. En 1983 il reprend son poste au Centre catéchétique, entre temps transféré à Kinkungwa. Pendant les troubles de 1991 Frans est évacué et va donner un coup de main aux confrères de la paroisse du Sacré-Coeur à Anvers. Quelques mois plus tard il retourne à Kinkungwa. En octobre 1993 il est chargé de la formation spirituelle des Soeurs franciscaines à Sola.  En mars 1997 Frans est une fois de plus évacué vers la Belgique. En août il devient aumônier à la Fomulac près de Bukavu. Sa dernière importante nomination l’emmène à l’archidiocèse de Lubumbashi, à Katuba Sainte-Bernadette.

Frans y devient rapidement la référence dans le domaine de la catéchèse. Il devient responsable de la formation de tous les catéchistes bénévoles des 40 paroisses que compte la ville. Pour eux il organise chaque année plusieurs sessions. L’archevêque avait pleine confiance dans la façon d’évangéliser des Pères Blancs et obligeait toutes les paroisses de suivre le système de 3 à 4 années de catéchuménat. Bien que Frans n’ait jamais été curé lui-même, il est excellent pédagogue et enseignant. A la paroisse Sainte-Bernadette il a pendant des années assuré avec enthousiasme les trois jours de retraite pour les centaines de catéchumènes durant la Semaine Sainte. Les homélies de Baba Frans furent aussi fort goûtées, tant pour le contenu que pour le beau langage. Il aimait le rite congolais, et chantait alors à gorge déployée et dansait. Les cours de Bible qu’il assurait au noviciat des Soeurs de St-Joseph furent appréciés, ainsi que ses enseignements chez les Soeurs de Ste-Ursule. Frans était toujours prêt à accomplir ce que le curé lui demandait: présider les célébrations çà et là, aller administrer les derniers sacrements, visiter les malades… Tout cela à pied, parfois à de grandes distances. Ce n’est qu’à partir de ses 80 ans qu’il commença à prendre les transports publics ou qu’il acceptait de se faire conduire (il n’a jamais conduit lui-même). Les gens étaient ravis de le rencontrer en rue et de bavarder avec lui. Il aidait aussi beaucoup de pauvres. En 2010 Frans écrivait encore dans « Kerk en Leven »: « De grands richards passent en trombe dans les rues dans leurs voitures rutilantes, mais dans les quartiers populaires il y a beaucoup de misère ».

Le 12 juin 2014 le Conseil de la PAC décida qu’il valait mieux que Frans rentrât définitivement en Belgique. Ce dernier opta pour un retour « chez lui », à Anvers. Il n’était plus du tout en forme  mais ne semblait pas s’en rendre compte. Quelques mois plus tard les responsables jugèrent qu’un transfert à Avondrust (Varsenare) s’imposait. Frans subissait tout avec résignation, tout en se demandant pourquoi il n’était plus en Afrique…  Il lisait encore de gros livres et écoutait les opéras connus, pendant qu’il chantait et battait la mesure. Il manquait cependant de plus en plus de souffle. Son état général baissait. Il décéda à l’hôpital Saint-Jean à Bruges le vendredi matin 9 mars 2018. La liturgie d’adieu eut lieu le 14 à Varsenare, en présence de nombreux confrères. Qu’il repose en paix !

Jef Vleugels, M.Afr.

Maurice Callant (1920 – 2018) (PE n° 1091 – 2018/05)

Maurice est né le 14 juillet 1920 à Oudenaarde dans la province de la Flandre orientale, diocèse de Gand, dans une famille bourgeoise. Sa maman était directrice du collège. Son frère aîné était prêtre diocésain. Après trois ans d’humanités modernes chez les Joséphites à Grammont, Maurice passe aux humanités classiques au collège Notre-Dame à Oudenaarde. En mai 1941, il envoie au supérieur de Boechout une carte minuscule portant une seule phrase:  « Je désire faire partie de la Société des Pères Blancs » et en septembre il entre… La guerre influence considérablement le déroulement de sa formation : noviciat à Sainte-Croix près de Bruges (parce que l’occupant allemand a réquisitionné Varsenare); théologie à Heverlee (1944-1946) et à Marienthal (1946-1948). Maurice prononce son serment missionnaire à Heverlee le 6 avril 1947 et y est ordonné prêtre le 29 mars 1948.

Durant ces années de formation, on le décrit comme un homme de coeur, très généreux et toujours prêt à rendre service. Sa piété est profonde. Il n’est, certes, pas un grand intellectuel, mais son bon coeur compensera largement. Il a un caractère égal, serein et il est toujours content. C’est un homme simple et très social. Il aime le travail manuel. On peut compter sur lui.

Nommé au Burundi il s’envole avec Sobelair le 15 septembre 1948. Son premier poste sera Makamba dans le diocèse de Gitega. Comme le veut la tradition, il commence comme vicaire et directeur des écoles primaires ; entre temps il apprend la langue. Le père Hellemans, régional, fait remarquer que Maurice, au  début, a des difficultés à saisir les nuances de la langue, mais que, grâce à sa ténacité, il réussira certainement. Son dévouement pour l’œuvre des écoles porte des fruits. Fin 1955 Maurice fait partie des fondateurs de Gisuru. Sa mémoire extraordinaire retient les noms des gens. Le père Van Hoof, régional, écrit en avril 1956 : « Il est d’un calme imperturbable et d’une patience à toute épreuve… Il fait du bien par son amabilité et parce qu’il connaît tout le monde ». Après son congé et la grande retraite à Mours, Maurice retourne en 1959 à Makamba. Mais pas pour longtemps, car en mars 1961 il devient curé-fondateur de Martyazo dans le diocèse de Bururi. « C’est un grand travailleur, homme de bon sens qui ne s’emballe pas et a les deux pieds bien sur terre. Démarche lourde et lente d’un paysan. Il ne se fâche pas, ne s’impatiente pas. Il semble avoir la mission bien en main, les gens l’estiment », note le père Braeckers, régional. En 1966 Maurice  suit un recyclage aux Missions étrangères de la Rue du Bac à Paris. De retour au Burundi il prépare à Makamba la fondation de Mabanda, où il s’installe en août 1967 comme curé-doyen. Son élection comme doyen le gêne, note le père Quintard, régional. Maurice, qui dépasse de peu la cinquantaine, aurait voulu introduire plusieurs réformes pastorales, mais faute de jeunes confrères cela s’avère difficile. Maurice s’est toujours montré respectueux envers les autorités politiques, ce qui ne plût pas toujours à tous les confrères. Maurice, ce faisant, avait toujours à l’esprit le bien de la paroisse. Il reste à Mabanda jusqu’à son congé en avril 1976. A son retour il devient responsable à Rutana, où il travaillera jusqu’en juillet 1984. Pendant son congé il suit la session/retraite à Jérusalem. En 1985 il est nommé à Masango dans le diocèse de Bubanza.

A la suite de nombre d’autres missionnaires et de confrères, Maurice est expulsé du pays le 19 octobre 1986, « remercié pour mes services au Burundi depuis 1948 », commente-t-il lui-même. Il ajouta ces mots sur un formulaire qu’il remplissait au provincialat de Bruxelles. A part cela, nous ne trouvons aux archives aucune lettre ‘officielle’ de sa part, aucune communication écrite, rien sur son vécu. Discrétion extrême ? Un confrère témoigne (Flash-Burundi ?) : « Maurice a achevé sa course apostolique au Burundi de la même manière qu’il l’a parcourue pendant presque 40 ans, dans la discrétion, la modestie et la profondeur. Curé expérimenté qui a su conduire ses paroisses de Mabanda et Rutana à travers toute sorte d’écueils avec un zèle éclairé. Homme du Sud, du Mosso (Gisuru), Maurice a de quoi rendre grâce pour tout le bien que le Seigneur a réalisé à travers son ministère apostolique. Nul doute que le don de sagesse qui l’habite l’aidera à trouver sa place là où il sera envoyé ».

Grâce à l’intervention du père Ward Schoofs, déjà ‘remercié’ en 1985 par le régime du président Bagaza, Maurice est aussitôt nommé aumônier du hôme ‘Heiderust’ à Genk par Mgr Dupas, vicaire-général du diocèse de Hasselt. Il y rendra service pendant plusieurs années, comme il l’a toujours fait au Burundi : aimable, gentil, modeste, attentif et serviable. Pendant près de quatorze ans…  En 1991 sa soeur Elisabeth meurt à Renaix et en 1994 son frère-prêtre meurt à Alost. En 1999 Maurice se rend encore à Rome pour assister à la béatification du prêtre Edward Poppe. Fin 2000 Maurice décide de se retirer et démissionne de l’aumônerie. Jef Vleugels, provincial, lui propose la communauté de la Katelijnevest à Bruges, ce que Maurice accepte avec joie. Début mars 2004 il demande de pouvoir rejoindre la communauté des aînés à Varsenare. Il y a connu des années tranquilles, fidèle à lui-même, écoutant les conversations en riant souvent dans sa barbe, ne manquant pas d’intervenir, rarement mais à propos. Il marchait avec obstination, d’abord à l’aide d’une canne, ensuite d’un déambulateur, car il voulait absolument éviter un transfert à Avondrust: Sacré Maurice ! Dans la nuit du 9 au 10 février 2018 il fait une chute. Dans l’après-midi il s’éteint doucement, discrètement comme il avait vécu… Nous l’avons enterré le jeudi 15 février, entouré de sa famille, de plusieurs amis, de plusieurs religieuses et de ses confrères.

Jef Vleugels, M.Afr.

Jean-Marie Provost (1922 – 2017) (PE n° 1091 – 2018/05)

Jean-Marie est né le 17 octobre 1922 à Bourbourg , dans le diocèse de Lille. Mais assez rapidement, sa famille (il sera l’aîné de 10 enfants), gagnera la région parisienne, si bien qu’il fera ses études secondaires dans le Petit Séminaire de Paris, à Conflans.

Jean-Marie commença le cursus de sa formation chez les Pères Blancs en octobre 1941, à Thibar. Mais celle-ci fut interrompue par trois années de vie militaire. Appelé aux Chantiers de Jeunesse en novembre 1942, il est ensuite mobilisé au moment du débarquement américain en 1943. Il est versé dans l’aviation et reçoit une formation en Angleterre. Aussi nous ne le trouverons au noviciat de Maison-Carrée qu’en septembre 1946. De là, il gagna à nouveau Thibar pour la théologie, et après son serment le 27 juin 1950, il fut ordonné prêtre à Carthage le 24 mars 1951.

Ce fut enfin l’Afrique de l’Ouest, au Ghana où il travailla pendant 36 ans.

Nommé dans le diocèse de Navrongo, il rejoint sa première mission à Kaléo dès le mois de décembre 1951. Il n’y resta que deux ans, ayant reçu une nouvelle nomination pour Nandom, en pays Dagara, où i1se mit courageusement à l’étude d’une nouvelle langue. En 1959 il se retrouve à Ko, en vue de l’ouverture d’une nouvelle mission à Tumu. La fondation se fera en 1960. Il mènera de front la construction du poste et le travail d’évangélisation. Et c’est là qu’il reçoit sa nomination pour l’animation missionnaire, en France, à partir de la rue Friant. Il lui faudra attendre 1967 pour retrouver le Ghana après la grande retraite à la villa Cavalletti. Il se rendra successivement à Ko, Hamilé, Namdom, Fielmon, Lassia-Tuolu. Cette succession de nominations a été rendue possible parce que les responsables connaissaient l’ardeur apostolique de Jean-Marie, son aisance à rencontrer de nouveaux visages, une certaine facilité à apprendre les langues, mais surtout en raison de sa grande disponibilité.

Malheureusement de sérieux problèmes de dos le condamnent à une certaine immobilité. Il devra même garder le lit pendant six semaines. Et durant un congé, en 1988, consultant les médecins, il lui est conseillé de rester en France. Cela lui fut difficile à accepter. Après avoir aidé à l’accueil tant à Angers qu’à Lyon, après la retraite session de Jérusalem, il va se rendre à Fréjus pour le travail paroissial. Tout de suite il sera à l’aise et va conquérir l’estime de tous les paroissiens. Pendant quatre ans, il prendra sa part dans les différents services, tout en étant fidèle aux recommandations du corps médical lui prescrivant la marche, le vélo et la natation. Il était connu de tous, parents et enfants ; on aimait le voir parcourir les rues de la ville avec son air un tantinet « titi » parisien, ce qui lui ouvrait bien des portes. Comme on aimait ses homélies dominicales : sans fioritures, il essayait de faire le lien entre l’évangile et le quotidien des paroissiens. Aussi fut-il très regretté quand, après quatre ans de présence dans le Var, il fut nommé responsable de la maison de Nantes.

Là, pendant 6 ans il sût accueillir avec sa grande jovialité les nombreux confrères de passage. Mais le ministère paroissial lui manquait. Aussi fut-il heureux d’aller pour deux ans à Maisons-Alfort. Finalement sa santé lui demanda de rejoindre une maison de retraite. Ce fut d’abord Bry-sur-Marne en mai 2001, puis Billère en mai 2015. Dans ces deux maisons, il put se soigner, se promener un peu. Mais surtout il conquit l’estime de tous, résidents comme personnel soignant, par sa joie communicative, sa simplicité. Il aimait aussi chaque année participer à la réunion familiale regroupant ses nombreux frères et sœurs, neveux et nièces, qui tenaient une grande place dans sa vie. Il les aimait tous comme ceux-ci savaient l’entourer de leur affection. Et de fait ils étaient nombreux lors de ses obsèques à venir, parfois de loin, dire d’une manière ou d’une autre combien ils appréciaient leur « tonton ».

C’est le 31 octobre qu’il a rejoint la maison du Père. Il avait 95 ans. Nul doute que le Seigneur Jésus qu’il a tant aimé et servi, aussi bien au Ghana qu’en France, ne lui ait donné rapidement la place qui revient aux bons et fidèles serviteurs. Merci, Jean-Marie, pour ta gentillesse, toujours teintée d’humour, pour la gaieté que tu savais répandre autour de toi.

Michel Groiselle, M.Afr.

Lectures (PE n° 1091 – 2018/05)

Mgr Benoist de Sinety, « Il faut que des voix s’élèvent » Accueil des migrants, Un appel au courage, Flammarion, 2018, 132 pages, 12 €

L’auteur est le Vicaire général du diocèse de Paris. Dans son livre, il nous invite à un regard réaliste, sans compromission, sur notre société d’aujourd’hui multiculturelle comme elle a toujours été et sera encore. Il veut secouer notre passivité ou léthargie devant ces nouveaux migrants qui affluent vers nos côtes.

Il nous invite à ne pas nous enfermer dans une nostalgie d’un passé qui n’a jamais existé car notre continent est toujours le terrain d’un brassage sans fin (p.35) Nous ne devons pas fantasmer une unité nationale illusoire (p.79). Nous sommes face à un problème national et nous nous tournons alors vers nos responsables ou intellectuels pour qu’ils nous éclairent sur les enjeux. Nous avons donc ce qu’il appelle des « prévisiologues » ; et ceux-ci nous offrent souvent des discours qui nous rétrécissent et atrophient nos cœurs au lieu de nous encourager à grandir. Ils n’ont ni vision ni valeurs à mettre en évidence (p.50). Ce ne sont que des discours électoralistes basés sur des sondages (p.82).

Nous devons donc émerger de notre société de l’ultraconsommation scandaleusement indécente (p.67). N’établissons pas une hiérarchie entre nos pauvres auxquels nous sommes habitués et les migrants qui frappent à nos portes (p.65). Pensons à toutes ces « cellules psychologiques » que nous nous empressons de dépêcher vers ceux et celles éprouvés par tout événement inhabituel ; et à l’opposé que faisons-nous pour ces migrants qui ont enduré une traversée très éprouvante ? (p.109) Nous ne faisons que « sous-traiter » cette tâche à quelques associations humanitaires.

Alors, que faire ? L’auteur nous invite à « Ouvrir nos bras et ouvrir nos cœurs ». Il nous présente les orientations de l’Église catholique et plus spécialement, en 4 pages, les 21 suggestions du pape François. Il n’explicite pas tellement chacune de ces suggestions mais son texte pourrait servir de base à un partage en groupe ou en association.

Tout au long du livre, quelques convictions fondamentales sont énoncées. Voici quelques unes que nous pouvons retenir :

« La solidarité doit primer sur la loi » (p.93) ;

« Chez l’individu, c’est l’éthique de la conviction qui doit prévaloir » (p.126) ;

« L’opinion publique ne peut s’estimer supérieure aux opinions personnelles » (p.118).

Un texte établi à partir de la réalité française mais qui a une portée beaucoup plus large et qui ne laissera personne indifférent quelle que soit la communauté où il vit.

Gilles Mathorel, M.Afr.